Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali meurt et stresse en boucle dans REPOSE et prend des photos de manière chillax dans Lushfoil Photography Sim.
Repose
Développé presque en solo par le Hongrois Bozó Attila Bertold, REPOSE se présente sous la forme d'un dungeon crawler à l'ancienne. Je dis "à l'ancienne" comme s'il s'agissait d'un de ces jeux imitant les graphismes PS1. Mais dans le cas présent, cela s'entend comme "à la manière des productions de la fin des années 70". Et je dis "se présente", parce qu'il apparait rapidement que cette expérience de mort en boucle monochrome dans des environnements de plus en plus bizarres est avant tout un puzzle game.
Dead and Breakfast
Vous avez été engagé par "la compagnie". Votre mission : aller récupérer des bouteilles d'oxygène, juste là, dans le labyrinthe en dehors de ce diner décati. On vous prévient simplement que vous allez en baver. Et que dormir, c'est important. C'est parfaitement vrai. Mais même si j'adore dormir, je ne m'attendais pas à ce qu'on me demande de faire ça tous les trente mètres.
Le cœur de l'expérience de REPOSE se divise en deux parties distinctes. L'une est esthétique et consiste à découvrir des environnements de plus en plus bizarres, surréalistes et effrayants. La force d'évocation du pixel art minimaliste du jeu de Bertold fonctionne à plein, pour peu qu'on soit sensible à l'horreur rétro façon World of Horror. L'autre, c'est mourir. Mourir tout le temps. Pour tout, pour rien, parce qu'on a croisé quelqu'un, parce qu'on s'est paumé, parce qu'on tombe dans un piège. Mais surtout : par absence de dodo.

Dans REPOSE, tout est mortel à un point comique qui désamorce hélas pas mal tout le sentiment de tension. Chaque tentative d'aller plus loin dans le labyrinthe se soldera presque à coup sûr par une mort au bout de quelques mètres dans l'inconnu. En particulier à cause du système d'endurance adopté par le jeu : si votre personnage ne trouve pas un lit au bout de quelques dizaines de pas, il s'écroule et vous repartez du précédent checkpoint. Et, bien sûr, les lits sont placés dans les niveaux avec un maximum d'espacement. C'est précisément pour cela que je parle de puzzle game avant tout.
L'essentiel du challenge de REPOSE consiste à répondre à la question "comment diable dois-je aller là-bas en moins de 30 mouvements ?". Les combats n'en sont pas vraiment : vous comme les ennemis mourrez en un seul choc. Il faut donc à la fois apprendre l'emplacement des monstres et l'emplacement des lits, et trouver un trajet optimal entre les deux. Cela induit un rythme très haché qui ne ressemble pas trop à celui d'un FPS ou d'un dungeon crawler classique, puisqu'on vous demande de progresser presque uniquement par une méthode d'essai et d'erreur. Par bonheur, la formule s'arrête avant de devenir redondante, vu que l'on peut atteindre le cœur du labyrinthe en moins de quatre heures, pile au moment où tout cela commence à devenir un peu poussif.

REPOSE a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
REPOSE s'adresse à la micro-micro-niche regroupant les fans de dungeon crawler, de puzzle game et d'expérience ultra-rétro des jeux vieux de quatre décennies. Mais je pense que même si je ne suis pas franchement au centre de cet improbable diagramme de Venn, celles et ceux qui le sont passeront un excellent moment devant cette production audacieuse.
Lushfoil Photography Sim
Parfois, un jeu est exactement ce que nous promet son titre, ni plus ni moins. Développé par un certain Matt Newell, Lushfoil Photography Sim est donc un simulateur de photographie. Non pas un jeu dont le gameplay vous propose une mécanique à base de prise de clichés, car ça nous en avons à gogo, mais bien un simulateur d'appareil photo à part entière. Et même, pour être précis, un simulateur d'apprentissage de prise de photos pour les nuls. Je n'ai pas le souvenir d'avoir croisé quelque chose d'aussi précis et complet en la matière. D'un côté, c'est formidable, de l'autre, autant le dire direct : si la photo en tant qu'art, ça ne vous intéresse pas au moins un tout petit peu, passez immédiatement votre chemin.
Focus Interactif
J'ai lu plusieurs fois au sujet de Lushfoil Photography Sim le terme de walking simulator. C'est un peu trompeur. Oui, formellement, le titre de Matt Newell va vous déposer dans divers endroits, souvent très jolis, et vous demander de vous promener dedans, dans ce qui s'avère souvent être de tout petits couloirs aux murs invisibles. Mais c'est surtout un prétexte pour vous faire admirer les décors et trouver de jolis panoramas pour prendre des clichés. Ou même pas très jolis, d'ailleurs, puisque chaque image peut vous servir de téléporteur pour y revenir plus tard.
Et pour la partie mise en scène… Ma foi, à quelques challenges précis à remplir, c'est à peu près tout. Tout le reste de l'aventure consiste à sortir votre appareil photo hors de prix et à triturer des boutons pour essayer de faire de jolies photos. Zoom, prise de vue, focale, luminosité, mise au point, flash : tout est réglable au micropoil près. Y compris le module pour éditer vos clichés après coup, puisque Lushfoil Photography Sim n'oublie jamais de nous rappeler que la photo est un jeu avec le réel et non un reflet de l'exacte vérité.

Pour vous guider dans votre progression, une série d'objectifs guidés et de lieux particulièrement remarquables sont accessibles dans chaque mission, mais grosso modo, Matt Newell va rapidement vous laisser vous balader et apprendre petit à petit (via une série de tutos, puis en progressant sur le tas). Et franchement : moi qui suis absolument nul dans le domaine, je suis ressorti de mon tour du monde virtuel avec quelques solides notions de base sur le troisième art (ou le septième selon les diverses classifications foutraques en vigueur).
En revanche, il me faut signaler que votre expérience ne sera pas uniquement modulée par votre amour ou non de la photo, mais aussi par la puissance de votre machine. Poussant assez loin l'Unreal Engine 5, Lushfoil Photography Sim est peut-être un des jeux les plus photoréalistes (duh) du marché, à un point presque troublant. Mais ça, c'est si vous jouez sur console ou sur un PC capable d'afficher une résolution de 4K sans flancher. J'ai eu l'occasion de tester l'expérience sur une machine gaming quasi neuve équipée d'une RX 9700XT et sur un vieux coucou toussotant avec sa vieille GTX 1080. Dans le premier cas, l'impression d'être propulsé dans une version sublimée du réel était bien présente. Dans le second, c'était juste un peu moche.

Lushfoil Photography Sim a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur PlayStation 5 et Xbox Series.
Vous voulez un simulateur de photographies et vous avez de quoi faire tourner un moteur de jeu un peu gourmand ? Lushfoil Photography Sim sera sans doute un de vos jeux préférés de l'année. Vous êtes dans n'importe quel autre cas ? Essayez peut-être cette charmante expérience avant de débourser la quinzaine d'euros nécessaire à l'acquisition de cette balade virtuelle autour du monde.

zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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