Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray ne comprend pas trop l'intérêt de ce qu'il fait dans Recolit et Shift a grindé sur des têtes de démons dans le roguelite Helskate.
Recolit
Vous aimez les croissants au beurre ? Je connais peu de gens qui n'aiment pas ça. Mais je ne connais personne pour qui c'est la meilleure viennoiserie du monde. Un croissant au beurre, on est content quand on le mange, pas parce qu'il est délicieux, mais parce que ça change du petit déjeuner habituel et on est toujours content de manger une viennoiserie. Et dix minutes plus tard, on a déjà oublié ce qu'on vient de manger.
Casse-pieds, les petits fantômes
Recolit, c'est le croissant au beurre du jeu vidéo : j'ai l'impression d'être content, j'ai joué à un jeu, mais il n'avait rien du tout d'exceptionnel et je me retrouve à avoir du mal à vous en parler, parce que je l'ai fini il y a trois jours et je suis déjà en train de l'oublier.
Essayons de faire avec ce dont je me souviens. Dans Recolit, on incarne un astronaute dont le vaisseau vient de se crasher près d'une petite ville japonaise typique en pleine nuit. Le truc, c'est que les habitants de cette ville que notre héros croise sont orange et ressemblent plus à des esprits cherchant à obtenir quelque chose.
Ici, un ado qui attend devant une supérette qu'on lui apporte une bouteille d'eau, là, une femme qui cherche à retrouver la personne avec qui elle avait rendez-vous à la gare. Alors, vous prenez sur vous et vous faites des allers-retours dans cette ville pour apporter à chacun ce qu'il ou elle désire. Cela vous permettra d'allumer plus de lumières dans les différentes zones que vous allez traverser (les rues, la gare, un musée, une maison). Une lumière importante, puisqu'elle est nécessaire pour que votre personnage puisse attraper ou poser des objets.
Et... voilà, c'est à peu près tout ce que vous aurez à faire dans cette aventure, des allers-retours. Les énigmes, si on peut parler d'énigmes, ne sont pas compliquées. Il suffit de bien inspecter les quelques zones pour savoir quoi apporter à qui. On passe plus de temps à marcher qu'autre chose.
Alors, bien sûr, il y a une histoire derrière tout ça, avec le mystère de votre présence et de cette ville à comprendre. Ce qui m'a pris environ 20 minutes sur les 2h/2h30 du jeu. On voit bien vite où ça va et je vous avoue que je n'ai pas été transporté par le récit, étant bien trop occupé à faire des allers-retours encore et encore. J'ai fini par me demander combien de temps j'allais encore devoir jouer pour voir le bout de l'histoire et, une fois arrivé à la fin, je me suis dit "Ah, donc ça ne va pas plus loin que ça ?".
Pour ne rien vous cacher, ça m'embête un peu d'être dur comme ça avec le jeu parce que j'aurais voulu l'aimer. En plus, il faut reconnaître que ses décors sont vraiment jolis. Mais, comme je le dis souvent après un nouveau trailer d'un jeu de Kojima : si vous ne savez pas quoi faire d'intéressant dans votre jeu, bah, ne faites pas un jeu et allez faire un film à la place (enfin, plutôt un film d'animation ici).
Recolit a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Non mais j'avoue tout, je me suis fait avoir par le boulanger de Recolit. Je suis passé devant, y avait une bonne odeur et la viennoiserie avait une belle couleur. J'étais emballé avant de me rendre compte que ça restait juste un croissant au beurre et que j'aurais voulu quelque chose de plus original. En plus, son lecteur de cartes ne marchait pas et j'ai dû faire un aller-retour pour chercher des espèces, je vous raconte pas...
Helskate
L’année dernière, le studio Roll7 renversait une de mes certitudes, un peu grâce à OlliOlli World, beaucoup grâce à Rollerdrome : en fait, les jeux de skate, de roller, de tricks, j’aime bien. Je continue de ne pas en avoir grand-chose à faire, et du sport, et de l’esthétique qui vont avec, mais oui, grinder à tout-va dans un jeu vidéo, encore plus s’il y a de la bagarre en même temps, j’aime bien. Alors forcément, les premières images de Helskate, qui promettaient ce mélange de roguelite d’action et de skate arcade, ça m’a bien fait envie. Et si mon temps passé sur ce début d’early access n’a pas été désagréable, je dois avouer que je ne comprends pas très bien toutes les intentions derrière le titre.
How Do You Do Devil Kids ?
Il faut dire ce qui est : Helskate bouge bien, tant sur la partie action que skate. Les deux aspects peinent un peu à fonctionner ensemble au début, on a tendance à tuer les monstres du niveau dans un premier lieu, puis se concentrer sur les tricks et la résolution d’objectifs une fois que l’on nous fiche un peu la paix. Mais très vite, les patterns des ennemis nécessitent du grind, dash et wallrun pour les atteindre et blesser, des objectifs annexes impliquent d’inclure des morts d’ennemis dans les enchainements, et la sauce prend un peu mieux.
Ce qui me surprend assez, en revanche, c’est que je ne comprends toujours pas très bien pourquoi Helskate est un roguelite, et pas un pur jeu d’arcade à niveaux fixes comme ses petits camarades. Car, et c’est heureux, Helskate ne propose pas de génération procédurale, mais bien des niveaux entièrement faits à la main, avec des lettres à récupérer, des types de figures à effectuer, des high scores et des combos, en bref, tout comme dans un bon vieux Tony Hawk’s Pro Skater. D’autant qu’ils sont très correctement conçus, ces niveaux, ils exploitent correctement les différents types de mouvements, varient les architectures, proposent un défi parfois assez élevé pour remplir les objectifs : pour un début d’early access, et pour peu que l’on accroche avec le style très edgy cool kids punk rock, il y a largement de quoi faire.
Mais, pourquoi diable un roguelite ? On finit par revoir tout le temps les mêmes niveaux, dont les objectifs secondaires restent accomplis d’une run à l’autre et ne récompensent qu’une fois de méta-ressources, et au bout de quelques parties, on rush simplement les combats pour passer à la suite et espérer survivre assez longtemps pour en découvrir d’autres. C’est heureux d’un point de vue rythme : si tous ces objectifs étaient à refaire run après run dans les exacts mêmes niveaux, ce serait interminable et terriblement lassant. Mais, du coup, pourquoi ne pas avoir seulement fait un jeu linéaire à niveaux multiples, dans lesquels on débloquerait la suite en accomplissant suffisamment d’objectifs ? Je reste très perplexe. Certes, le côté roguelite permet de varier les builds avec des stickers/skates/fringues aux effets différents et parfois très cool, mais, à moins qu’une vision plus globale du projet fini ne me donne tort, je continue de penser que ce n’est pas la forme la plus pertinente pour ce genre de jeu. Ce n’est pas très grave, mais un peu étonnant.
Un peu plus gênant, en revanche, c’est qu’en l’état, les premiers pas sur Helskate sont assez hostiles pour qui n’est pas très familier avec les mécaniques des jeux de skate. Le titre est extrêmement chiche en tutoriel, on est lancé dans une arène avec pour seul guide "L1 pour dasher" et "R1 pour frapper" et, sans vouloir pinailler, c’est un peu juste pour un jeu qui repose sur des tricks de plus en plus techniques. Surtout qu’il y en a, des tutos pour les techniques de skate, plutôt bien faits d’ailleurs. Dans des zones bonus. Qui apparaissent aléatoirement dans les niveaux. Et qui demandent parfois d’effectuer en premier lieu l’action qui sera ensuite expliquée pour les atteindre. N’étant pas un dieu du skate park, je dois avouer avoir trouvé ce premier contact particulièrement aride, et, d’un point de vue de game design, franchement absurde. Un aspect que, pour le coup, j’espère voir un peu rectifié dans la suite de l’accès anticipé.
Helskate a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Helskate remplit pour le moment la plupart de ses promesses, à savoir un roguelite d’action et de skate, dans lequel on bute des démons en grindant sur fond de punk rock cliché, mais à propos. Même si je reste assez perplexe devant cette structure qui ne me semble pas très optimale, j’aurais tendance à le recommander aux amateurs·rices de bagarre et de skate. Les joueurs·euses novices auront cependant peut-être un peu plus de mal, la faute à ses tutos certes bien fichus, mais cachés et disséminés dans des zones optionnelles.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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