Cette fois-ci dans Partie Rapide, Chloé s'est rempli l'estomac avec Pizza Possum et Shift s'est promené dans un petit village français en compagnie d'une petite souris dans The Spirit and the Mouse.
Pizza Possum
Tout petit jeu de Cosy Computer édité par Raw Fury, Pizza Possum est un jeu d'arcade et d'infiltration, jouable en mode solo ou en coopération locale. Peu convaincue par le principe et les designs pendant les 10 premières minutes, j'ai rapidement lâché prise en me mettant à crier des "Libère-moi espèce de chien" (si ça, ça ne vous donne pas envie de jouer, je ne sais plus quoi vous dire) ou "Je veux manger cette pizza attends", mes cris accompagnant ceux des personnages, exagérés et hilarants, apportant une touche d'huile débilement pimentée sur notre pizza simple et efficace.
Si Pizza Possum était une pizza, ce serait une Margherita
Dans Pizza Possum, vous jouerez un opossum et un raton laveur aux airs complètement débiles sur une île où a été bâti un grand village surplombé par les quartiers d'une reine qui retient en otage une énorme pizza que les deux compères veulent absolument manger. L'objectif est d'arriver à cette immense pizza en se remplissant le ventre de tout ce qu'il est possible de trouver dans ce village et en volant divers pains, fruits, légumes, gâteaux, etc., sans se faire attraper par les chiens de garde qui patrouillent et qui seront intransigeants concernant vos vols à l'étalage. On se retrouve alors à courir partout, raflant toute la nourriture sur notre passage tout en essayant d'échapper à la police canine en se cachant dans des buissons. Si vous et votre partenaire vous faites capturer (il est possible d'aller libérer l'autre en allant taper sur les flics), alors la partie est terminée, retour au point de sauvegarde le plus proche.
En mode solo, le simple fait d'être capturé vous renvoie à la case départ, le jeu devient alors moins chaotique puisque le·a joueur·euse est obligé·e d'user de diverses ruses pour pouvoir progresser. Le gameplay se révèle alors assez différent en fonction de si vous décidez de jouer en solo ou à deux, en partie parce que le jeu connaît une vitesse de gameplay accentuée en coop, marquée par le fait de devoir rapidement libérer son partenaire. Pour ma part, j'aime le chaos (entendez des animaux qui hurlent à pleins poumons quand ils se font attraper) et les moments partagés, grosse préférence pour le mode coop donc. Pas de doute, si Pizza Possum était une pizza, ce serait une Margherita, simple et efficace, délicieuse quand les ingrédients sont bons et quand le savoir-faire est là.
Pizza Possum est un jeu relativement court : entre 1h30 et 4h, selon les facilités de chacun·e. La première run prend environ une heure, le temps d'apprendre à connaître la map, de se coordonner, de connaître l'utilité de chaque objet, les deux autres runs nécessaires pour finir complètement le jeu sont identiques à la première, tout en ajoutant quelques difficultés. Parfait pour une soirée fun et légère (option bière et pizza appréciée), le titre étant accessible à tous les publics, y compris les enfants (option bière moins appréciée).
La difficulté est bien dosée : on galère assez pour qu'il existe une réelle courbe de progression et que l'on puisse ressentir un sentiment de fierté une fois l'immense pizza mangée. Les mécaniques, elles, sont simples : manger permet de gagner des points, une fois la barre de score remplie, on vous donne une clé, qui permet d'ouvrir une des nombreuses portes du village et d'accéder à la zone suivante. Manger vous permet également d'obtenir des bonus, grâce auxquels vous pourrez balancer des bombes fumigènes sur les chiens, ou avoir la possibilité de porter un masque de flic-chien afin d'échapper à la vigilance de ces derniers. On vole de la nourriture, on mange, on ouvre des portes, on se cache, on progresse. Pas de saut, pas d'attaque, on se déplace, on libère notre partenaire, et c'est tout. Mais c'est délicieusement efficace.
Pizza Possum a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur Nintendo Switch, PS5 et Xbox Series.
En bref, Pizza Possum est un jeu de coopération sympathique et fun (et pas cher !). Niveau difficulté, le titre est bien dosé et vous permet de passer un très bon moment, certes relativement court, mais positivement chaotique et agréable. On ne demande qu'à être resservis !
The Spirit and the Mouse
Développé par le minuscule studio Alblune (deux personnes), The Spirit and the Mouse est l’archétype même du titre présenté aux Wholesome Showcases. Une protagoniste adorable, une absence totale de combats et d’antagonistes, un objectif plein de bons sentiments (venir en aide aux habitant·e·s d’un petit village) : toutes les cases sont cochées. Mais surtout, The Spirit and the Mouse est un très bon exemple du jeu indé qui a su comprendre ses forces et ses limites. Le titre d’Alblune évite ainsi l’écueil de la mécanique de trop ou des yeux plus gros que le ventre et se concentre sur une seule brique de gameplay, sans jamais s’éparpiller dans des activités annexes superflues ou ajouter en cours de jeu des strates moins réussies. L’expérience est ainsi ramassée, mais maîtrisée de bout en bout.
La lumière à tous les étages
Nous incarnons Lila, une petite souris qui souhaitait très fort venir en aide aux humains pleins de soucis. Sa quête la mène à se prendre la foudre sur la tête, et fusionner avec Lumion, esprit venu sur Terre justement pour résoudre les problèmes des habitant·e·s du village français de Sainte-et-Claire. Désormais dotée des pouvoirs électriques de Lumion, la petite souris va pouvoir l’assister dans sa tâche, en se promenant dans les quelques quartiers du village.
La structure est simplissime : chaque chapitre contient un certain nombre de personnes à aider, et pour ce faire, il faudra trouver la Kibblin-box, un gros générateur destiné à accueillir les Kibblins, des petits lutins de lumière. Il faudra à partir de là se lancer à leur recherche (chaque Kibblin-box peut contenir deux ou trois Kibblins) et résoudre leur petite quête ou mini-jeu afin de les convaincre de retourner dans la boîte et régler le problème de son humain·e attitré·e, problème toujours lié de près à une coupure de courant. À cela s’ajoute la recherche de petites ampoules, des collectibles disséminés un peu partout dans ce minuscule open world. C’est absolument tout ce que proposera The Spirit and the Mouse durant les quatre heures de jeu (un poil plus si l’on souhaite tout trouver et le platiner), et c’est une excellente nouvelle.
C’est heureux, car en ayant réduit à ce point le nombre de mécaniques et la taille de la carte, l’équipe derrière Alblune a pu se concentrer sur tous les aspects qui déterminent la réussite ou non de ce type de jeu. Le gros point fort du titre, et sur lequel reposent tous les enjeux, c’est le level design qui donne tout son sel à l’exploration et la recherche de collectibles et PNJ. Bourrée de recoins, de passages secrets, de raccourcis, de détails et conçue tout en verticalité, la petite ville de Sainte-et-Claire est un terrain de jeu extrêmement agréable à parcourir et fouiller de fond en comble. Sans atteindre la taille et la richesse de Tinykin, j’ai cependant retrouvé le même plaisir d’assimilation de la géographie et appropriation des lieux dans The Spirit and the Mouse, au point de pouvoir complètement me passer de la carte au bout de quelques heures, et de relancer le jeu après l’avoir fini, pour le plaisir de m’y promener et récolter les dernières ampoules cachées.
Un plaisir d’exploration largement aidé par un game design très permissif, bien plus axé sur le plaisir des déplacements que sur le skill. Pas de dégâts de chute, pas de mort ou de game over, pas de séquences chronométrées, pas de grosse punition quand on tombe d’un rebord puisque tout est accessible en quelques secondes : le titre d’Alblune est un modèle de platformer 3D accueillant. Il s’affranchit également de toute frustration, puisque s’il est tout à fait possible de tout explorer et rechercher sans la moindre aide, on pourra toujours demander un indice pour retrouver un Kibblin ou une ampoule un peu trop bien cachée à nos yeux, tandis que les notes liées aux 2/3 énigmes du jeu s'ajoutent automatiquement dans notre carnet. On y trouve ainsi ni plus, ni moins que ce l’on était venu chercher : un petit jeu reposant, mignon, sans grands enjeux et bien fichu.
The Spirit and the Mouse a été testé sur PC via une clef gagnée sur Twitter (c’est probablement la dernière chose positive qui ressortira de ce réseau de mort). Il est également disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4 et 5.
En ramassant l’expérience au maximum, Alblune a pu peaufiner au mieux son platformer 3D, pour accoucher d’un titre certes très court, mais extrêmement agréable à manier et explorer, mignon, accueillant et exempt de bugs. Dans le tumulte des sorties de 2023, The Spirit and the Mouse était la petite bouffée d’air frais et de positivité dont j’avais besoin, le temps d’un week-end.
Chloé
Gameuse padawan depuis que j'ai découvert Céleste, j'espère un jour avoir le titre de maître Jedi grâce à TPP.
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