Cette fois-ci dans Partie Rapide, Tritri explore la planète Neoproxima, tandis que BatVador recrée des biomes sur des planètes isolées dans Planetiles.
Neoproxima
Vous aimez l'espace ? Les boucles temporelles ? La guerre froide ? De Gaulle ? Écoutez, ça tombe bien, j'ai quelque chose pour vous. Neoproxima, un petit jeu narratif par Lonestone Studio, vous propose exactement ça. Se décrivant lui-même comme du "cassette futurisme" (que, moi-même, je préfère qualifier de Giscardpunk, car c'est plus rigolo), Neoproxima se déroule sur une planète lointaine en 1975. Au milieu de la rivalité grandissante entre USA et URSS, vous incarnez Farah, jeune exploratrice qui se retrouve coincée dans une boucle temporelle suite à l'exploration d'un tombeau ancien.
Le jour de la marotte
Comme je disais en introduction, Neoproxima est un jeu que je qualifierais de Giscardpunk. Si vous aimez l'esthétique à la Alien où tous les ordinateurs et interfaces semblent être restés coincés dans les années 70, ce jeu est pour vous. Mais, ce n'est pas qu'une esthétique, le jeu prend son temps pour vous dépeindre un univers intrigant et plus profond qu'il n'y parait. Le postulat de base est simple : en 1962, des OVNI se sont écrasés un peu partout sur Terre (aux USA, en URSS, en France et dans d'autres pays). Ces OVNI ont permis à l'humanité d'accélérer son développement et d'aller explorer la source de ces vaisseaux mystérieux : la planète Neoproxima. Sur cette planète, qui par une heureuse coïncidence est parfaitement habitable (bien qu'envahie de créatures mortelles), l'humanité a découvert des ruines de la civilisation des Colosses. Depuis, USA, URSS et France sont en rivalité permanente pour explorer et découvrir les secrets de Neoproxima. Je n'irai pas dans les détails, le jeu rajoute toujours des petits éléments à son histoire générale, et dépeint avec une grande confiance un univers intrigant et fouillé, le tout en 5h.
Les personnages ne sont pas en reste. Vous incarnez Farah, jeune exploratrice qui cherche à ouvrir une mystérieuse structure que personne n'a réussi à atteindre dans les alentours de la colonie française de Kairos. Accompagnée de ses compagnons Chen et Duncan, Farah se retrouvera coincée dans une boucle temporelle suite à un incident dans une des ruines. Votre tâche sera de sortir de cette boucle et au passage de résoudre les mystères de la planète et de la disparition des Colosses, la race qui a créé toutes ces structures. Les personnages sont attachants, sans être follement originaux. Farah est une femme sûre d'elle, une exploratrice de talent, qui dirige efficacement son équipe, Chen est une physicienne qui peut parfois laisser son enthousiasme et sa curiosité la dépasser, tandis que Duncan est un homme pragmatique, que la science indiffère et qui ne cherche qu'à protéger sa femme (Chen) et Farah. Vous alternerez au fil des boucles les deux personnages en compagnon.
Neoproxima se présente comme un point'n'click avec des éléments de RPG. Vous avez un petit inventaire, qui se réinitialise à chaque boucle, quelques tests de compétences (qui se simplifient au fil des boucles) et vous explorez la carte pour trouver la solution à vos problèmes. Là où le jeu est malin, c'est que vous ne pouvez bien évidemment pas trouver la solution du premier coup. En effet, vous avez besoin d'objets précis (disponibles au café qui vous sert de QG et où vous commencez chaque boucle) ou de réussir certaines actions en début de boucle (sauver un personnage, aider un autre à réussir son vol en avion) pour résoudre les énigmes des divers tombeaux que vous explorerez. Un peu comparable à Deathloop (moins l'obligation de réaliser toutes les actions à chaque boucle dans un ordre précis), le jeu utilise très bien le concept de boucle temporelle. Les énigmes ne sont pas trop dures, peut être même parfois légèrement simplistes. Cependant, Neoproxima ne cherche pas à être le point'n'click le plus difficile de l'année, et ne veut que proposer une histoire intéressante dans un univers fouillé. Et c'est réussi.
Neoproxima a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
En bref, Neoproxima est un petit jeu d'aventure et d'exploration tout à fait charmant. Au style graphique distinct et avec un univers bien travaillé, il réussit fort bien sa note d'intention de proposer un jeu de boucles temporelles dans un univers rétrofuturiste du meilleur effet. Cerise sur le gâteau, il propose également une histoire touchante avec des personnages attachants et sympathiques. Si vous avez 5h à tuer et que vous aimez ce genre d'ambiances, je ne peux que vous le conseiller.
Planetiles
Planetiles, le nouveau jeu du petit studio polonais MythicOwl, promet d’être un « constructeur de ville serein sur des planètes isolées », ce qui se révèle être une description légèrement excessive, puisqu’il s’agit plus de créer des petits biomes que des villes, mais honnête pour ce petit puzzle game coloré et qui fonctionne très bien, malgré ses limitations.
Une histoire de tuiles
Le principe de Planetiles est assez simple. Sur une zone délimitée d’une planète (petite, moyenne ou grande), il faut poser des tuiles de différentes tailles et formes pour former des biomes. Chaque case adjacente du même type rapporte plus de points et former des carrés de 3x3 de même type d’environnement permet d’obtenir des bâtiments qui octroient des bonus (tuile supplémentaire, changer les missions, changer les tuiles, etc.). Tous les 100 points, on obtient quelques tuiles supplémentaires et tous les 500, une amélioration de bâtiment et un cataclysme qui vient mettre le bazar sur votre jolie planète. Remplir les missions permet également de gagner des points et donc des tuiles. Chaque planète possède un objectif principal et des objectifs secondaires, qu’il faut remplir (au moins le principal) pour avoir accès à la planète suivante. L’ensemble rappelle le principe de Dorfromantik, qui lui-même rappelle celui du jeu de plateau Carcassonne. Planetiles rajoute à l’ensemble quelques éléments de rogue-like, comme une jauge d’expérience qui permet de passer des niveaux et de débloquer des bonus de début de partie et des protections contre les cataclysmes.
Coloré et soigné, plutôt relaxant sans être abrutissant, Planetiles livre exactement ce qu’il est venu faire, et, conscient de ses limites, il propose une expérience ramassée, qui se limite à sept planètes (et un mode avec tuiles illimitées par type de planètes). Le système fonctionne bien, la difficulté est juste suffisante pour ne pas tout réussir du premier coup, mais n’a rien d’insurmontable non plus. Il faut entre 6 et 8 h de jeu pour terminer toutes les planètes, peut-être un peu plus pour terminer tous les objectifs.
Planetiles fait le choix d’être purement un puzzle game, sans narration, comme Terra Nil par exemple. Personnellement, je n’estime pas qu’une narration soit nécessaire et je fais partie des gens qui, dans les puzzle games, ont tendance à la passer de toute façon. Ceci dit, cette absence ici met en évidence un léger manque d’ambition au niveau puzzles et mécaniques. Toutes les tuiles et toutes les mécaniques sont disponibles dès le début, si bien qu’une fois le concept de base compris, il n’y aura pas grand-chose de plus à apprendre. La taille des planètes change et les bonus de départ offriront un peu plus de protection ou des points de plus pour les missions, mais on aurait pu apprécier un ou deux types de biomes ou de bâtiments en plus, voire même, des contraintes différentes pour les différents types de planètes. Certes, le côté ramassé de l’ensemble fait que l’on arrive au bout du jeu sans être encore lassé des mécaniques, mais, comme pour Freshly Frosted que j’ai testé il y a deux ans, c’est un jeu à consommer par petites touches, planète par planète pour se détendre.
Planetiles a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Avec un concept simple, placer des tuiles pour remettre de la vie sur une planète, Planetiles s’inscrit dans la tendance des puzzle games tranquilles et sans pression, orientés vers la nature et l’harmonie. Concentré sur une poignée de mécaniques, il manque un peu de diversité et de progression, mais reste néanmoins un jeu agréable, à l’esthétique colorée très plaisante.
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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