Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray défonce son empreinte carbone sur Carmen Sandiego et Pegase part coincer des mécréants dans Knights in Tight Spaces.
Carmen Sandiego
Le saviez-vous ? Vous n'avez plus le droit d'être méchant aujourd'hui. Regardez Disney et autres maisons de production qui consacrent des films à leurs méchants classiques pour justifier le fait qu'au fond, ils auraient juste dû voir un psy ou qu'ils ont été bully à l'école. C'est pareil pour Carmen Sandiego. Elle est devenue une gentille voleuse qui utilise ses capacités pour combattre les vrais méchants voleurs. Mais bon, c'est moins grave ici, parce que quand j'étais petit, j'avais possiblement un gros crush sur la grande dame habillée tout en rouge (et déjà à l'époque avec un grand chapeau).
Un jeu de haut vol ?
Jeux vidéo, émissions de télé et séries animées : mine de rien, Carmen Sandiego a eu une sacrée carrière en l'espace de 40 ans. Si je suis loin d'avoir tout suivi, je garde de bons souvenirs des vieux jeux sur PC (parmi mes tout premiers), même s'ils étaient loin d'être faciles.
Pour ce nouvel épisode vidéoludique, basé sur le reboot Netflix de 2019, on retrouve la formule habituelle, à un détail près : cette fois-ci, VOUS incarnez la fameuse voleuse qui lutte contre l'organisation VILE et ses sbires, avec l'aide de votre fidèle compagnon hacker. Chaque mission commence par le vol d'un objet (allant d'une relique historique à... un train à grande vitesse !) et vous allez parcourir le monde pour retrouver à la fois l'objet, mais aussi la personne qui l'a volé, le tout avec un temps limité.

Chaque ville visitée propose trois lieux différents. L'occasion d'en apprendre plus sur les régions du monde (oui, on garde le côté ludo-éducatif de l'époque). Mais l'occasion aussi d'effectuer des mini-jeux, allant de la course-poursuite en grappin au piratage informatique en passant par l'art subtil de la filature débouchant sur de la fouille discrète de poches arrière de pantalons. Si ces mini-jeux sont assez variés, ils ne se valent clairement pas tous (je pense à toi deltaplane) et deviennent assez répétitifs si vous comptez enchaîner les affaires.
La réussite de ces activités permet à la fois de trouver des indices pour connaître la prochaine destination du voleur, mais aussi le voleur lui-même (la couleur de ses yeux, de ses cheveux, ses hobbies, etc.). En effet, trouver la destination du voleur est une chose, mais il est nécessaire d'émettre un mandat d'arrêt contre lui. Pour cela, il faut réduire la longue liste des suspects. Mais attention, toute votre enquête continue à se jouer en temps limité et chaque visite d'un lieu, chaque changement de ville et, bien sûr, chaque erreur dans vos déductions va vous faire perdre du temps.

Ce nouveau Carmen Sandiego fait le choix d'inclure un vrai mode histoire au scénario vraiment surprena... non pas du tout le grand méchant se voit venir au bout de 10 secondes de jeu. C'est tout de même sympa et ça donne moins l'impression d'enchaîner les affaires comme si elles étaient générées aléatoirement. L'occasion aussi d'avoir une vraie courbe de progression dans la difficulté avec des mini-jeux qui se complexifient et des indices moins évidents qui nécessitent une interprétation correcte de votre part. Mais ça aurait été encore mieux si, à l'approche de ce qui semble être le chapitre final, le jeu n'indiquait pas "on se retrouve bientôt pour la suite et fin de l'aventure !".
Le jeu rajoute aussi un mode plus classique où vous pourrez enchaîner les affaires. Une case par laquelle vous devrez passer, puisque le jeu a un système de points d'expérience pour votre héroïne, l'empêchant d'accéder à certaines affaires du mode histoire tant qu'elle n'a pas un niveau suffisant. Quel dommage en revanche que l'équivalent du remake des vieux jeux des années 90, joli clin d’œil qui permet aussi de retrouver la difficulté de l'époque, nécessite l'obtention de la version Deluxe (à 20 euros de plus, c'est un peu du vol... ah ah vous l'avez ?).

Carmen Sandiego a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4 et 5, Xbox Series et mobile.
Je suis assez divisé sur ce nouveau titre Carmen Sandiego. D'un côté, je trouve que c'est une modernisation réussie d'un classique du logiciel ludo-éducatif, avec une belle courbe de difficulté. De l'autre, la nature du titre fait qu'il reste répétitif et surtout, à l'heure actuelle, c'est un titre qui n'a pas de fin (et je ne sais pas quand elle va arriver et si ce sera avec une update gratuite ou non...). Ah et en plus, on ne peut pas aller en France, quel scandale !
Knights in Tight Spaces
À l'heure où règnent mononymes et autres titres en deux mots, le nouveau jeu du studio bristolien Ground Shatter nous fait l'honneur de porter un titre aussi prometteur que descriptif. Cependant, amies lectrices, amis lecteurs, tel titre ne doit jamais être lu trop vite, sous peine de quelques menues déconvenues. Car non, Knights in Tight Spaces ne parle pas de gens d'armes vêtus de saillants collants ou même de leggings qui viendraient épouser leurs rotondités fessières. Enfin, peut-être, mais c'est pas le propos. Le propos, c'est la bagarre.
Une main de voyou dans un gant de fer
Succédant à Fights in Tight Spaces, Knights in Tight Spaces est également un jeu tactique où vous devez terrasser une poignée d'ennemis au tour par tour dans des espaces assez restreints. Et cette fois-ci, il y a des chevaliers et de la medieval fantasy. Décidément, ce titre est très bien trouvé.
Mais le jeu est plus qu'un générateur de conflits armés en vase clos. Derrière sa direction artistique travaillée, riche de chouettes animations et de jolis décors hachurés façon gravure, le jeu est avant tout un membre de la désormais noble famille des deckbuilders. Avec le bon deck et la bonne main, vous pourrez ainsi à chaque tour composer une tactique en fonction du comportement annoncé de vos ennemis. Frappez, parez, esquivez et poussez vos adversaires de manière à créer un maximum de confusion dans leurs rangs. Avec un deck bien équilibré, vous arriverez à les laisser se taper dessus tout seuls, ou même à les sortir du stage par une fenêtre ou une balustrade. C'est là, quand vous sentez en vous l'énergie d'un Jackie Chan en cotte de mailles, que le jeu brille vraiment. Et Knights in Tight Spaces apporte une nouveauté considérable par rapport au précédent jeu : la possibilité de se constituer un groupe d'aventuriers, ce qui élargit rapidement les possibilités tactiques... et complexifie aussi souvent les situations.

Mais je ne vous ai pas encore parlé du scénario, et c'est parce qu'il est terriblement banal. Si vous avez le choix de la classe de votre personnage (ce qui déterminera votre deck de départ), il sera toujours un aventurier alcoolique notoire à la répartie fatigante qui se fait embaucher pour déjouer des intrigues magiques. Une histoire pas passionnante et essentiellement linéaire qui va rapidement vous lasser, car vous allez la voir se dérouler pratiquement à l'identique à chaque run...
Camouflet serré
En effet, Knights in Tight Spaces se revendique aussi du roguelite, puisque ce n'est qu'en achevant votre partie (par une victoire ou un game over) que vous gagnerez en niveaux et débloquerez de nouvelles cartes, enrichissant enfin à nouveau les possibilités du gameplay. Problème : l'aventure principale peut facilement durer plus de six heures, ce qui fait beaucoup pour un simple « run » que vous pouvez être amené·e à recommencer à tout moment. Rien que pour arriver au moment où vous débloquez l'option pour recruter des alliés, il faut environ une heure. Et une heure à refaire des combats que vous avez déjà faits, c'est long. Heureusement, le jeu offre différents niveaux de difficulté et même des options de difficulté à personnaliser, pour vous offrir une expérience plus ou moins accessible.

Même au-delà de la question de la longueur pénible de l'aventure, Knights in Tight Spaces est un jeu qui semble peiner à intégrer ses mécanismes de roguelite. En effet, tous les combats que vous allez faire dans le jeu sont déjà pré-configurés. La seule différence à chaque nouvelle partie, hormis les cartes que vous allez pouvoir piocher, est que votre positionnement et celui des ennemis est décidé aléatoirement au départ de chaque combat. Une charmante idée qui va parfois rendre proprement impossibles certains objectifs secondaires, et vous empêcher d'obtenir les récompenses qu'ils confèrent. Les deux otages à protéger ont été placés au milieu d'un groupe de cinq ennemis de l'autre côté du terrain ? Tant pis pour vous et pour eux. À l'inverse, j'ai une fois pu finir l'avant-dernier combat du jeu en une seule action, grâce au placement initial qui a eu la générosité de me mettre devant un boss lui-même devant un précipice. Cool.
Mais au-delà de toutes ces considérations, Knights in Tight Spaces a un super concept de base, qui se transforme au bout de quelques heures de jeu en une corvée. L'émerveillement que confère un tour bien accompli peut facilement vous porter à travers une dizaine de combats (chacun durant généralement une dizaine de minutes), mais certainement pas à travers la quarantaine que demande l'aventure principale (sans parler du mode infini), d'autant plus que des problèmes d'équilibrage de la difficulté et certains manquements de l'interface n'aident pas le jeu à trouver le peps qui lui fait vite cruellement défaut.

Knights in Tight Spaces a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Quatre ans après, je partage malheureusement le ressenti qu'avait exprimé l'ami Kalkulmatriciel sur l'early access du prédécesseur du jeu. Knights in Tight Spaces a lui aussi une DA qui fonctionne très bien, il a lui aussi des mécaniques efficaces, et il a lui aussi tendance à devenir assez vite rébarbatif, la faute ici à une aventure à la structure bancale et à des éléments roguelite mal maîtrisés. Si le concept vous tente néanmoins (je vous comprendrais), faites-vous le jeu par petites sessions et vous en retirerez certainement un meilleur souvenir que moi.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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