Pour la deuxième année de suite, Failbetter Games a décidé d’organiser pendant presque deux semaines une célébration des jeux indépendants, sous la bannière « Love Indies ». Le but est simple : parler des jeux indépendants, faire des reviews sur Steam ou la plateforme de votre choix et de façon plus générale, mettre en avant un pan de l’industrie. La rédaction de The Pixel Post a donc décidé de participer à cet événement à sa façon et vous a fait une sélection rapide de jeux indépendants récents ou plus anciens.
Un Rieur : Battle Chef Brigade
Cela fait un moment que je voulais vous parler de Battle Chef Brigade. Déjà à l’époque où j’avais écrit sur The Vagrant, je voulais l’évoquer. Pourquoi ? Parce que les développeurs de The Vagrant connaissent et ont rendu hommage à Battle Chef, et ceux de Battle Chef ont intégré l’héroïne de The Vagrant en tant que PNJ, et ce genre d’amitié et de respect mutuel entre studios me fait chaud au coeur. Mais ce n’est pas le propos ici. Ici, je vous dis pourquoi j’aime d’amour ce jeu, et pourquoi je suis hyper triste qu’il ne soit pas plus connu.
Battle Chef est le cross-over improbable entre un jeu de réflexion, un beat’em all et un jeu de cuisine. Vous incarnez une jeune fille qui souhaite intégrer la brigade et devenir un chef, ce qui est un titre prestigieux. En effet dans ce jeu, point de chevalier ou de guerrier, car pour défendre la population, ce sont des cuistots qui vont casser du monstre histoire de nourrir tout le monde et de protéger les villages isolés. Du coup, vous allez passer le jeu à passer l’examen d’entrée dans la brigade et vous pourrez devenir ami avec tous les PNJ que vous croiserez, et vous voudrez devenir leur potes vu comme ils sont bien écrits. Bref avec sa DA superbe et son ambiance digne des animes les plus positifs, je ne peux que recommander ce jeu. Franchement déconnez pas, il est pas cher, pas très long, et en plus il permet de jouer en multi local.
Seastrom : OFF
Ne voulant rien faire comme les autres, et alors qu’Undertale battait à la fonte le cœur de ceux qui s’y frottaient, je me lançais gentiment dans un jeu récoltant l’une des meilleures moyennes de notes sur une base de données française et dont j’ignorais tout jusque-là. « Qu’allais-je faire dans pareille galère » est une réflexion qui ne m’a même pas effleuré l’esprit au lancement de OFF. On pouvait pourtant se poser des questions : ça ressemble à un jeu de Gameboy trempé qui aurait pris un peu froid à la tête, non ? A l’arrivée, on trouve un RPG influencé par la série Earthbound, sans doutes aucuns le terreau du jeu de Toby Fox qui arrivera 7 ans plus tard, couronné de succès, ce qu’OFF ne connaitra pas. On pourrait peut-être même parler de double maléfique.
On y incarne le batteur. Le batteur s’est fixé un but somme toute clair et pas inhabituel quand il s’agit de RPG : purifier le monde. Armé de sa batte de baseball, chemin vaguement indiqué par un chat que Lewis Carroll ne renierait pas, il traverse des zones plus étranges et malades les unes que les autres, dégommant les fantômes sur son chemin. Pas de doute possible, c’est la chose à faire. Pourquoi ? Qui sait, ce n’est pas une question à se poser. Il ne faudrait pas trop en parler pour ne pas rompre l’aura mystérieuse qui entoure ce drôle de jeu, fait par un seul garçon répondant au nom de Mortis Ghost et aidé à la musique (incroyable ambiant et thème de combat à rendre zinzin) par Alias Conrad Coldwood. Mais le chemin parcouru, sombre et malaisant, marque l’esprit, à l’instar de son scénario ouvert aux interprétations – qui ne manquent pas. Le meilleur ? C’est gratuit.
Noodles : Hyper Light Drifter
Fruit d’une campagne de financement participative Ô combien réussie (plus de 10x le montant demandé excusez du peu), Hyper Light Drifter de Heart Machine m’a profondément marqué. Des graphismes en pixel art absolument superbes, une ambiance inspirée de l’univers Ghibli de Myiazaki teinté d’une pointe de désespoir, une bande-son fantastique signée Disasterpeace, un gameplay fouillé et intelligent s’intégrant parfaitement dans un level design dont beaucoup devraient prendre exemple… Ma liste de ses qualités peut encore être longue si je continue à ce rythme. Hyper Light Drifter, bien que proposant un challenge plutôt relevé, devrait apparaître dans la ludothèque de tout amateur de jeux indés. Pour les autres, je leur conseille vivement la découverte de ce titre, ne serait-ce que pour que l’expression « le jeu vidéo est un art » prenne tout son sens auprès d’eux.
Shift : Tetrobot and Co
Deuxième jeu du très sympathique studio Swing Swing Submarine, Tetrobot and Co se place comme un incontournable du puzzle game. On y incarne Psychobot, mini-robot chargé de réparer ses semblables de l’intérieur, dans des successions de tableaux en 2D, d’énigmes basées sur les interactions entre blocs et éléments et de combats de boss. Entre ses graphismes tout mignons, son gameplay accessible et efficace, sa maniabilité si agréable, ses énigmes malines et corsées et sa progression non-linéaire, le titre effectue un sans-faute en exploitant son concept à fond sans jamais traîner en longueur. Six ans après sa sortie, Tetrobot est toujours un indispensable du jeu d’énigme et plus généralement, du jeu indé.
Veltar : Katana ZERO
Quelques esprits égarés l’ont peut être loupé, je me permets donc de le glisser parmi ces recommandations indés. Il y mérite en effet pleinement sa place : Katana ZERO combine nervosité et esthétisme pixelisé sans quasiment la moindre fausse note. Même si l’histoire est parfois un brin nébuleuse, on reste accroché par son ambiance et surtout son gameplay ultra soigné. On découpe les ennemis grâce à des slowmotions stylés, on dash dans tous les sens mais avec précision, et tout ça file un sentiment de puissance bien agréable. Et si après tout ça vous n’êtes pas convaincu, un dernier détail : la BO est ouf.
Tritri : Space Engine
J’aime l’espace. Donc j’aime Space Engine. Voilà, fin de mon paragraphe.
Bon ok je développe. Space Engine c’est à peine un jeu, développé par Vladimir Romanyuk tout seul depuis 2011. Space Engine est un habile mélange de planétarium virtuel et de simulation de l’univers réel à l’échelle 1. L’objectif de ce jeu/moteur, c’est de simuler de manière la plus réaliste possible l’univers, en se basant sur les dernières avancées astronomiques. Pour cela, Vladimir a développé l’un des moteurs de génération procédurale les plus impressionnants que j’ai vu. A la manière de Stellar Forge de Frontier, qui lui aussi génère la galaxie d’Elite en se basant sur des données réelles, Space Engine est capable de générer n’importe quel type de corps céleste, de l’astéroïde au trou noir super-massif, au niveau de détails impressionnant, vous permettant par exemple d’atterrir sur les planètes. Actuellement toujours en alpha, il vient de débarquer sur Steam en mettant en avant ses mécaniques de pilotage de vaisseau. Car oui, ce n’est pas qu’un planétarium virtuel, Space Engine est également capable de simuler la physique de vaisseaux réels, les vitesses supraluminiques en plus. Que vous vouliez explorer en cliquant pour voir ce que propose l’univers, ou vous la jouer Capitaine Picard en explorant la galaxie avec votre vaisseau, Space Engine est probablement l’un des jeux/moteurs/planétarium les plus intéressants actuellement et il est toujours gratuit sur leur site officiel.
Murray : My Time at Portia
J’ai trouvé dans My Time at Portia sur Switch (sorti aussi sur PC, PS4 et One), le palliatif idéal face à l’absence de sortie du nouvel Animal Crossing. Acheté à l’origine pour ma partenaire qui avait enfin réduit sa consommation de Stardew Valley, nous nous sommes très rapidement retrouvés à jouer ensemble à ce jeu coloré et rempli de bons sentiments (mais avec sa part de capitalisme inavoué comme souvent dans ce type de jeu). Nous alternons les journées, notant (au début sur des papiers puis maintenant directement sur un tableau Excel) les matières dont nous avons besoin pour fabriquer des objets requis pour nos quêtes. Chacun a sa spécialité : à elle la construction et à moi le ramassage de matériaux. Pathea Games a réussi à faire un jeu, non sans défauts (notamment dans ses temps de chargement), mais qui nous a donné une bonne excuse pour rester sur le canapé à jouer ensemble plutôt que d’affronter le monde réel.
Fanny : Pit People
Le choix a été dur à faire. J’aurais pu reparler d’un des nombreux jeux indépendants que j’ai eu la chance de pouvoir essayer sur le site, certains avec plus de succès que d’autres. Mais je me suis finalement décidée pour Pit People, de The Behemoth. C’est un petit titre sympathique, très coloré, avec des quêtes remplies d’un humour simple qui ne manquera pas de faire au moins sourire. Si vous aimez les jeux tactiques, le combat tour par tour, les licornes à l’air ébahi et les cupcakes qui vous soignent grâce à leur glaçage, vous ne pouvez pas passer à côté de ce titre. Son gros plus ? Il est jouable en coop locale, ce qui se fait tristement rare sur PC. Une bonne excuse pour rester à l’intérieur maintenant que les températures se font trop estivales.
Si vous aussi vous souhaitez participer à cet événement, vous avez jusqu’au 14 juin pour tweeter à propos de vos jeux indépendants préférés avec le hashtag #loveindies, ou encore laisser des reviews Steam pour faire remonter les jeux de vos créateurs préférés. N’hésitez pas également à nous faire part de vos recommandations dans les commentaires.
Fanny Dufour
Rédactrice le jour et rédactrice en chef la nuit. J'aime qu'on me raconte des histoires, mais seulement dans les jeux.
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