Malgré les sorties toujours plus nombreuses chaque semaine, la liste des jeux auxquels j’ai joué cette année est restée assez courte. Courte, mais intéressante. Du côté jeux de gestion/city builders, il y en a eu de toutes sortes, des minimalistes, des remakes, des inversés, des enchantés, plutôt des bonnes surprises dans l’ensemble, quelques titres vraiment marquants et la conclusion optimiste que le genre se réinvente. Côté jeux narratifs, le bilan était plus mitigé, pas tant la faute à la narration, encore que parfois si, qu’à des structures qui se mettaient en travers de la rejouabilité ou du confort de jeu. Mais dans ce bilan en demi-teinte, il y a un titre qui tire son épingle du jeu. Un jeu auquel je repense régulièrement depuis sa sortie et dans lequel j’ai envie de replonger au moins une fois par semaine. Ce titre, c’est mon GOTY et c’est The Pale Beyond.
Évidemment que ce titre partait avec une longueur d’avance en cochant toutes les cases de mes passions vidéoludiques, et quasiment un an après, j’ai toujours un souvenir vivace et viscéral de l’ambiance, de l’histoire et des personnages. Ayant relancé une partie avant d’écrire cet article, je maintiens tout ce que j’ai pu dire de positif et même plus.
Aventure australe
Pour résumer rapidement, car il y a déjà tout un article dessus, The Pale Beyond nous met dans la peau de Robin Shaw, second capitaine sur le Temperance, en route pour le pôle Sud dans l’espoir de retrouver le Vicomte, un bateau perdu depuis six ans. Suite à une avarie, le Temperance est coincé dans les glaces et le capitaine disparaît. Dès lors, Shaw doit assurer la réussite de la mission, la survie de l’équipage, ou les deux si tant est que ça soit possible. Les phases narratives où les interactions avec l'équipage et l'environnement détermineront vos relations avec ceux-ci, mais également l'issue de votre épopée, alternent avec des phases de gestion des stocks de nourriture, de combustible et des activités de l'équipage. Déjà bien équilibré et complet à sa sortie, The Pale Beyond a bénéficié d'une mise à jour qui est venue régler quelques bugs et rajouter des éléments : les points de recherche servent enfin à quelque chose, on peut consulter les photos prises par la photographe de l’expédition et des scènes finales ont été rajoutées pour donner un épilogue aux personnages.
Beyond replayable
Même si tout cela aurait suffi à en faire mon jeu de l’année sans trop de difficultés, The Pale Beyond est aussi, et surtout, marquant par sa capacité à avoir compris ce qui structurellement fait qu’un jeu narratif se démarque du lot. D’abord d’un point de vue thématique, prenant un peu le contre-pied des histoires individuelles, il propose une aventure épique qui met l’accent sur le collectif tout en laissant la place aux individus. Ensuite, en plaçant la rejouabilité autant au cœur de son propos qu’au cœur de son système de sauvegarde. Sans dévoiler le twist final, l’histoire même invite à revenir sur ses pas et repenser ses choix et explorer les possibilités, ce qui est facilité par un arbre de sauvegarde qui, une fois la première partie terminée, permet de reprendre l’histoire à n’importe quel moment et de commencer un nouvel embranchement sans perdre la sauvegarde précédente. Cette structure incite à explorer en profondeur les multiples possibilités et nuances du scénario, parce qu’il n’est pas nécessaire de tout reprendre du début à chaque fois. Une option dont j’ai déploré l’absence plus d’une fois cette année. L’autre écueil qu’évite The Pale Beyond, c’est celui d’introduire quelque peu artificiellement des puzzles déjà vus mille fois ou des mini-jeux un peu bancals pour apporter un peu d’interactivité. La partie gestion du jeu se justifie organiquement et vient apporter de l’interactivité sans amoindrir la rejouabilité.
The Pale Beyond est une aventure épique qui nous emmène explorer la vie maritime, ses coutumes, le pôle Sud et l’univers des grandes explorations polaires du début du XXᵉ siècle. Des thèmes à la fois grandioses et finalement peu utilisés qui sont servis par une superbe direction artistique, un gameplay de gestion équilibré et un système de sauvegarde qui encourage l’exploration des possibilités. Même s’il n’est pas totalement exempt de défauts et parfois de légers bugs, c'est le jeu qui m’a le plus marquée cette année.
Mentions honorables
Pharaoh: A New Era : en début d'année, Pharaoh me posait la question de la pertinence d’un remake principalement esthétique d’un jeu encore fonctionnel. Si la question se pose toujours, les quelques ajouts de gameplay et la joie de retrouver un jeu doudou font que malgré tout, il se place très haut dans la liste des jeux auxquels j’ai joué cette année.
Pile Up : second et dernier de cette courte liste, ce n’est ni le plus flamboyant ni le plus grandiose, mais avec ses petits moyens, il fait un pari réussi, celui de proposer une esthétique organique que je trouve spectaculaire, d’apporter des éléments de roguelite et proposer une version minimaliste, mais solide du concept de city building.
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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