Dans un récent communiqué, l’IWGB dénonçait le studio Ustwo Games – principalement connu pour les deux jeux Monument Valley – et ses pratiques antisyndicales. Une occasion supplémentaire d’être déçu par les boîtes qui développent nos jeux préférés, après le ravissement (non pas du tout) provoqué par les récentes affaires de crunch et d’agressions sexuelles.
Mais reprenons dans l’ordre. En septembre dernier, la direction d’Ustwo Games mettait Austin Kelmore – développeur de longue date chez eux et l’un des programmeurs principaux du récent Assemble with Care – en gardening leave, un joli terme britannique pour dire suspendu avant sa démission ou dans ce cas précis, son licenciement. Cette décision fait suite à un entretien de Kelmore avec sa hiérarchie, durant lequel il a été interrogé sur ses activités syndicales.
Celui-ci est en effet membre et co-fondateur de la branche jeux vidéo de l’Independant Worker Union of Great Britain, syndicat indépendant s’étant déjà impliqué dans la défense des travailleurs contre des entreprises telles que Deliveroo, Uber, CitySprint ou Excel (les livreurs, pas les tableurs). Cette répression et intimidation du syndicalisme dénoncée par l’IWGB est ce que l’on appelle des pratiques antisyndicales et sont bien entendu illégales. Histoire de s’enfoncer, le studio lui a également refusé la présence d’un représentant du syndicat durant les réunions de licenciement, pratique pas beaucoup plus dans les clous.
The actions taken by @ustwogames are an example of the power dynamics at play between employers and employees, between those looking to maintain the status quo and those looking to bring about change and improvement to their workplaces.
— IWGB Game Workers (@IWGB_GW) October 3, 2019
En face, la direction d’Ustwo Games nie évidemment les faits, argumentant que d’autres développeurs de l’entreprise sont également syndiqués et que les raisons de son licenciement étaient étrangères à son appartenance à l’IWGB. Le syndicat a cependant posé un ultimatum au studio, menaçant d’une action en justice si la décision de licenciement n’était pas annulée avant le vendredi 4 octobre.
Les comportements abusifs n’arrivant pas tous seuls, rappelons que Kickstarter était également récemment épinglé pour sa répression antisyndicale, pas plus légale aux États-Unis qu’en Grande-Bretagne. Malgré leur réticence et propos fortement opposés à l’apparition d’un mouvement syndical au sein de leur entreprise, la direction a finalement cédé et accepte un syndicat à condition que les employés votent pour l’un d’entre eux. Grands princes, décidément.
Shift
Camélidé croisé touche de clavier et militant pro-MS Paint. J'aime les jeux indés à gros pixels, les platformers sadiques et les énigmes.
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