Le géant chinois continue d’arroser les studios du monde entier de son incommensurable porte-monnaie. Après le coup de pouce à PlatinumGames et l’annonce du rachat de Funcom, l’année 2020 de Tencent poursuit son bonhomme de chemin et se fait maintenant une place chez les Allemands de Yager.
Le quotidien de celles et ceux qui suivent l’actualité du jeu vidéo connait ses routines : oh tiens, le 17e trailer de ce blockbuster que je connais déjà par coeur sans y avoir joué. Mais ne serait-ce pas l’annonce d’un season pass hors de prix que j’aperçois au loin ? Tu as des nouvelles de cet indé qui mélange rogue-like et deck building entré en early access il y a 3 ans ? Mais, ces dernières années, un nouveau plaisir s’est fait jour parmi les observateurs attentifs de l’industrie : commenter chaque communiqué de presse annonçant l’entrée de Tencent au capital d’un nouveau studio.
Il faut dire que l’entreprise chinoise ne manque pas de faire parler d’elle. Comme une sorte de jumeau de THQ Nordiq qui, au lieu d’embrasser pleinement son rôle de voiture-balai des studios à bout de souffle, aurait décidé de viser un peu moins bas, Tencent y va de son petit grain de sable de-ci de-là, à un rythme régulier, 5% par 5% – lorsque les chiffres sont communiqués. Et si l’on ne saura pour l’instant rien de l’importance de la part cédée, le nom du studio lauréat peut à première vue étonner.
Car Yager, studio berlinois fondé en 1999, est avant-tout associé au succès d’estime qu’est Spec Ops : The Line. En main TPS mou du genou, le titre révélait sa singularité dans le regard qu’il portait sur la guerre, sa mise en scène et le rôle du storytelling dans la construction des légendes qui entourent les conflits. Un des rares jeux de guerre avec un minimum de visibilité à prendre du recul sur son sujet, en somme, mais dont les ventes furent assez faibles pour que son éditeur, 2K, le considère comme un échec commercial. Alors que l’aura du jeu prenait peu à peu de l’ampleur, on a perdu de vue le studio jusqu’au lancement, l’an dernier, de The Cycle, pour l’instant exclusif à l’Epic Game Store – dont 40% des parts appartiennent (tiens donc, vous ici ?) à Tencent.
S’empressant de préciser que Yager conserve son indépendance éditoriale, le PDG du studio Timo Ullmann annonce avoir trouvé en Tencent le partenaire idéal. Répond en effet à la voie empruntée par ses deux dernières productions (Dreadnought et The Cycle, deux free-to-play multijoueurs) une expertise de Tencent Games dans le domaine, l’éditeur chinois se trouvant notamment derrière le carton monstre Honor of Kings/Arena of Valor sur téléphone. Ullmann y voit également une occasion, à l’instar de Platinum, de s’auto-éditer dans un futur proche. Dans l’attente des réactions épouvantées des complotistes américains redoutant la montée en puissance de cet ennemi venu de l’Ouest, on espère que ce soutien permettra à Yager de revenir, peut-être, à des projets aussi ambitieux qu’a pu l’être Spec Ops. Toujours en early access et pourtant déjà à sa deuxième saison de contenus, The Cycle manque furieusement de personnalité et de patate au sein d’un segment multijoueurs #lefun déjà ras-la-caisse de concurrents.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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