Vous savez ce qui me fait plaisir ? Ce qui me fait plaisir, c’est que les travailleur·euse·s se syndiquent. Cette semaine est donc doublement réjouissante, car on apprend la formation d’un syndicat chez CD Projekt Red (CDPR) et Avalanche Studios.
C’est Eurogamer qui rapportait samedi la création d’un syndicat au sein de CD Projekt Red, sous la tutelle de l’organisation faîtière OZZ IP (syndicat national créé au début des années 2000) qui leur garantit l’indépendance d’action, mais aussi, entre autres, l’accès à un réseau et à des ressources juridiques. Selon la FAQ publiée sur leur site, le nouveau syndicat Związek Pracowników Branży Gier qui se traduit à priori par Syndicat des travailleurs de l’industrie du jeu vidéo, l’idée d’un syndicat est née après les multiples licenciements qui ont touché les équipes de CDPR en 2023. Au total, 9 % des effectifs, soit une centaine de personnes ont perdu leur emploi.
La FAQ explique : « Avoir un syndicat permet plus de sécurité, de transparence, une meilleure protection et plus de poids dans les périodes de crise. » Elle ajoute que les licenciements massifs montrent :
« comment les employeurs ont tendance à considérer leurs intérêts en opposition à ceux de leurs employé·e·s. Si ce sont les employé·e·s qui créent de la valeur dans cette relation, iels n’ont pas voix au chapitre dans les questions liées à la structure de l'entreprise. C’est pourquoi nous devons nous organiser pour peser dans ces situations. »
Pour conclure : « Nous pensons que les licenciements massifs sont un danger pour le secteur de développement du jeu vidéo et nous sommes convaincus que se syndiquer est la solution pour nous de préserver le potentiel du secteur. ». Pour le moment, seuls les employé·e·s disposant d’un contrat de travail polonais peuvent rejoindre le syndicat. Le syndicat obtiendra son statut légal à la fin de la période d’essai à la mi-décembre. Toujours selon Eurogamer, la direction de CDPR n’a pour le moment pas donné suite à la demande de dialogue ni officiellement reconnu sa création.
Autre pays, autre syndicat, en Suède, chez Avalanche Studios (Just Cause), près de 100 employés ont rejoint le syndicat national Unionen. En Suède, comme en France, il est possible à tout moment de rejoindre un syndicat et il n’est pas nécessaire de passer par la création d’une branche spécifique à son entreprise ou secteur. Si en Suède, il est courant d’être syndiqué, ce n’est pas le cas dans le secteur du jeu vidéo et c’est une première chez Avalanche Studios. Selon IGN, les employé·e·s n’ont pas souhaité révéler les points sur lesquels porte la négociation en cours, mais le porte-parole a déclaré :
« [Nous] pensons qu’il s’agit d’une avancée important pour assurer que les pensées, idées, sentiments et opinions des employé·e·s d’Avalanche sont représentés comme il se doit. Nous nous réjouissons de travailler avec la direction pour améliorer l’entreprise. »
L’an dernier, les employés avaient réussi à faire pression en interne sur la direction qui était allée jusqu’à publier des excuses. Le catalyseur avait été l’embauche d’une personne accusée publiquement de comportements inappropriés envers les femmes à son ancien poste (IGN a publié une enquête complète à ce sujet).
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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