Avec la fin définitive de Flash prévue pour la fin de l’année 2020, c’est une ère qui s’arrête. Une ère débutée lors des premiers balbutiements du web ouvert au public dans la deuxième moitié des années 1990. En chef de file de cette ère, les jeux Flash, se comptant par dizaines de milliers, créés par des professionnels comme des amateurs au fil des ans. La fin du support de Flash dans le monde (déjà effective sur la plupart des navigateurs internet depuis quelques années) met en péril leur héritage. Le Strong Museum (situé dans l’état de New York aux Etats-Unis) et le site Kongregate que certains d’entre vous doivent sûrement connaître, se sont associés afin de transformer et préserver des milliers de jeux Flash de la bibliothèque de ce dernier afin de les laisser disponibles pour les chercheurs et dans un but éducationnel.
Gamasutra nous a donc appris la bonne nouvelle hier en fin de journée. Le but est donc de laisser à disposition, en offline, des curieux, chercheurs, professeurs, enfants, élèves, etc, des milliers de jeux Flash créés dans le monde entier. Le premier résultat d’un travail débuté il y a quelque temps déjà par les principaux sites d’hébergement de jeux Flash. Car, si aujourd’hui on les a oubliés ou ils ne nous intéressent plus, les jeux créés sous Flash (et jouables donc sur navigateur directement) sont aujourd’hui considérés comme des icônes du web 1.0 des années 2000. Un accès gratuit, illimité et de partout à des milliers de jeux en tous genres. Sans eux, beaucoup de concepts omniprésents aujourd’hui dans le jeu vidéo n’auraient pas pu voir le jour. Sans eux, pas de Super Meat Boy, pas de Trials, pas de VVVVVV, pas de tower defense, peut-être pas de jeux mobiles (principale cause de la chute des jeux Flash), bref, pas grand-chose.
Les jeux Flash font donc irrémédiablement partie du patrimoine vidéoludique. Il est alors crucial de pouvoir les préserver afin de continuer à y avoir accès pour jouer ou pour effectuer des recherches. Dans un long article paru début février, Polygon revenait d’ailleurs sur ce combat des principaux sites d’hébergement. Pour beaucoup, il s’agit « simplement » de convertir ces jeux en HTML 5. S’il est plutôt simple de s’occuper des plus connus, répertoriés sur ces principaux sites que sont Kongregate, Addicting Games, Miniclip ou encore Newgrounds, beaucoup d’autres sont restés quasiment invisibles, sur leur propre site, et donc ils existent bien. Les retrouver et les convertir est un des principaux chevaux de bataille pour certains, comme Flashpoint, qui a créé un logiciel spécialement pour la préservation de ces jeux.
Alors oui, les jeux Flashs, on doit en connaitre une cinquantaine grand max, avec des trucs bien débiles dedans (remember Yeti Sport). Sauf que les personnes qui les ont créés ont pu se découvrir des vocations, s’entraîner et devenir ainsi des développeurs de jeux aguerris. Terry Cavanagh ou Edmund McMillen ne seraient peut-être pas là aujourd’hui s’ils n’avaient pas rencontré de succès avec leurs jeux Flash. Enfin, dans une période où la digitalisation des jeux vidéo se fait de plus en plus forte, les questions de préservation de ce média se font, elles, de plus en plus nombreuses. Beaucoup d’alternatives sont prises, comme à la BNF par exemple, pour préserver le jeu vidéo, mais il ne faut pas s’arrêter aux jeux console et PC développés par les studios. Les petits essais Flash ont tout autant le droit de rester dans le paysage.
Benjamin "Noodles"
Faire des jeux de mots c’est mon dada. J'aime bien tous les jeux aussi. Sauf les mauvais ou ceux qui nous prennent pour des glands.
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