L'indé matin : Windosill

C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine et, pour ne pas céder à la morosité du début de rentrée, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Aujourd'hui, de brics et de brocs, de blips et de blops, avec Windosill.

En 2009, certains développeurs et développeuses n'avaient pas attendu le signal de départ donné par les plateformes en ligne de vente de jeux pour faire dans le bizarre, et parfois avec une bonne dose d'anticipation sur leur temps. Sous le nom Vectorpark, et depuis au moins 2001 si l'on en croit sa page itch.io richement garnie, Patrick Smith développe des jeux qui flirtent avec les limites du média, au centre desquels on retrouve pourtant ce qui fait sa particularité, à savoir l'interactivité. Il y a bientôt 15 ans, précédant son abécédaire numérique Metamorphabet, Smith sortait Windosill, curieux jeu à vignettes qui s'adapte désormais à la Switch dans une version adaptée aux standards techniques.

Prenant un peu d'avance sur des titres comme GNOG, Gorogoa et une partie de la ludographie des premiers temps d'Annapurna, Windosill jouait sur le naturel besoin d'interaction qui nait face à un drôle objet. Par l'intermédiaire de la souris e avant la démocratisation des écrans tactiles, on essaie de trifouiller avec les doigts ces étranges objets impalpables, pour le plaisir du maniement, du mouvement créé grâce à nous. Ce geste, on l'a depuis vu reproduit à de nombreuses reprises, notamment dans l'adoré Welcome to Elk! et d'autres jeux qu'on aime à qualifier de jeux-jouets, qui multiplient les interactions plus ou moins utiles à la progression mais sont indispensables à l'expression de leur singularité.

Windosill met ainsi en scène dix tableaux dont on va avoir l'honneur de troubler le calme initial, en touchant des trucs, parfois dans un certain ordre pour faire avancer le schmilblick. Comble de l'accessibilité, notamment pour les plus jeunes, le jeu est conçu pour se faire d'une traite, et, en plus de la double jouabilité manette/tactile offerte par la console de Nintendo, se prête désormais à l'exploration de ce petit théâtre en multijoueur. De quoi occuper un après-midi d'hiver, à distance raisonnable des tasses de chocolat chaud.

Windosill est disponible sur Switch depuis le 11 novembre et sur PC (itch.io et Steam) depuis 2009.

Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties de Putrid Shot Ultra (07/11, PC), shoot'em up par tableaux amenés à exploser de couleurs, Land of the Vikings (08/11, PC), simulation de barbe tressée - et de colonie, accessoirement - en accès anticipé, Nadir: A Grimdark Deckbuilder (08/11, PC), ou la Divine Comédie avec des cartes et un style implacable, également en early, Xeno Command (09/11, PC, déjà dispo sur mobile), RTS light mêlé au rythme du roguelite, ou de Mess Quest (09/11, PC), dans lequel on incarne un agent d'entretien sûrement pas assez payé pour tout ce qu'il fait.

Enchaînons avec la sortie surprise de Once Upon a Jester (09/11, PC et Switch), à l'assaut des planches en compagnie d'un bouffon du roi et de son pote chaussette avec des yeux, et les autres moins surprises de Lunistice (10/11, PC et Switch), sorte de Sonic en 3D mais avec du flow, ça change, Lords and Villeins (10/11, PC), simu de Moyen-Âge avec des personnages chibi qui sort d'early access, ou de Shinonome (11/11, PC), jeu de fuite vu du dessus avec un monster design esbaudissant, qui compte mesurer son utilisation du son le temps d'un accès anticipé.

Les principales sorties de la semaine à venir sont à retrouver dans les miettes de l'actu.