C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine et, pour ne pas céder à la morosité du début de rentrée, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Cette semaine, « une balade en forêt, j'sais plus trop c'que j'fais » avec Paradise Marsh.
Lorsqu'il a fallu renouveler ou étendre les limites du walking sim, quelque chose du platformer 3D époque PS1, avec ses collectibles éparpillés partout, s'est actualisé. On ne fait désormais plus la chasse aux étoiles ou aux gemmes, mais aux interactions et l'appel de la nature, comme une relance du potentiel exploratoire du jeu vidéo, est devenu le modèle idéal à la déambulation, chaussures imperméables et chaussettes hautes aux pieds. Une ode aux possibilités relaxantes dont s'est emparée avec délectation la curation de Wholesome Games et que Paradise Marsh semble distiller avec application.
Développé en quasi solo par Etienne Trudeau au sein du studio LazyEti, Paradise Marsh est l'occasion d'explorer les sentiers florissants d'un marais à l'horizon déployé. Une manière de mettre en avant l'importante présence du ciel, que la nuit a vu perdre ses étoiles, toutes tombées aux alentours. À nous d'attraper les insectes à l'aide de notre filet afin de remplir le carnet de notes et de collecter des indices sur ce qui a bien pu se passer. Sur le chemin, il sera de bon ton de collecter champignons et fleurs sauvages et de trouver les différentes manières d'interagir avec l'environnement.
La 3D granuleuse et colorée choisie pour animer ces décors parait s'accorder à l'exploration enfantine à laquelle le jeu renvoie, comme un pendant plus direct à ce qui avait mené à la création de Pokémon, à savoir la chasse aux insectes possible à l'époque où la frontière entre villes et campagnes était moins marquée. De par ce qu'il propose de nous faire faire, Paradise Marsh se rapproche des productions de Kaz Ayabe, créateur de la série My Summer Vacations (traduction littérale du titre japonais), inédite en Europe, et dont la chasse aux insectes constitue l'occupation principale. La poésie du quotidien de ces jeux, probablement redoublée par le travail de Disasterpeace au sound design, semble trouver ici aussi un écho : au gré des balades autour du marais, on pourra croiser des oiseaux qui nous gratifieront de quelques vers - de mots, pas de terre.
Paradise Marsh est disponible sur PC, Switch et Xbox depuis le 13 octobre.
Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties de la 33e itération d'Indiepocalypse (08/10, itch.io), curation mensuelle de 10 jeux indépendants parmi lesquels on trouve par exemple, ce mois-ci, le portage par Xena-Spectrale de Sanctuarium Online, MMO asynchrone porté depuis la DS, One Many Nobody (11/10, PC), puzzle platformer 2D où il sera nécessaire de collaborer avec ses clones pour avancer, Her Name Was Fire (11/10, PC), un « twin stick roguelite Tarotpunk », j'adore, à petit prix et pas mal de style, Unusual Findings (12/10, partout), point'n click qui convoque évidemment l'esprit de LucasArts à base d'années 1980 et des groupes d'ados, ou de Somber (12/10, PC), platformer aux décors en théâtre d'ombres.
Restent encore les sorties d'Apré Lapli (13/10, PC) et la semaine prochaine sur Switch), jeu d'aventure narratif du studio antillais 2112Games, The Eternal Cylinder (13/10, Steam), déjà dispo sur EGS, PlayStation et Xbox), bizarrerie à l'esthétique marquante qui a eu son petit succès d'estime, Venice 2089 (14/10, PC), dans lequel on parcourt la cité vénitienne inondée en skateboard du futur, Overhaul (14/10, PC), roguelite entre action et puzzle par le studio français Bread Panda Games, également lauréat du prix du meilleur logo, et de Stay Out of the House (14/10, PC), nouvelle Puppet Combo-terie : de la 3D crado et un tueur sanguinaire auquel échapper.
Les principales sorties de la semaine à venir sont à retrouver dans les miettes de l'actu.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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