En parallèle de l’exposition « Tolkien, voyage en Terre du Milieu », dédiée à l’auteur du Seigneur des Anneaux et par-là même co-créateur insoupçonné d’une source infinie de memes, qui se tient jusqu’au 16 février, la Bibliothèque Nationale de France organise un focus sur la fantasy marqué par le lancement du site « Fantasy, retour aux sources ». L’occasion de se pencher, notamment, sur les liens qui se tissent entre le genre littéraire – rempli d’elfes gracieux et de nains bougons – et le jeu vidéo – rempli de bougons tout court.
Pensé comme une extension de l’exposition Tolkien, ce tour d’horizon de la fantasy se développe d’abord sur un site internet joliment pensé. De multiples catégories et sous-catégories découpées par sujet avec textes, vidéos et entretiens pour se mettre ou se remettre dans le bain d’un genre qui a depuis longtemps exercé son influence sur d’autres supports que le livre. Dont le jeu vidéo, auquel est dédiée une section où l’on trouvera notamment un dossier sur les affinités historiques entre le médium et la fantasy, depuis les jeux textuels du milieu des années 1970 jusqu’à The Legend of Zelda : Breath of the Wild.
Mais là où le cycle de la BNF tente une approche originale, c’est en proposant aux visiteurs du site d’appréhender la fantasy en prenant part à un jeu vidéo, Le Royaume d’Istyald, directement depuis le navigateur internet. Traversant les lieux communs et figures connues qui l’habitent, de la forêt enchantée à l’araignée géante, l’expérience se destine avant tout à celles et ceux pour qui les contours du genre sont un peu flous. L’approche, entre aventure textuelle et point’n click allégé, se révèle néamoins assez ludique pour qu’on s’y accroche le temps de la quarantaine de minutes qu’il faut pour en voir le bout. D’une pierre deux coups, et voici votre grande-tante un peu lourde ou votre cousin désintéressé initiés aux bases du jeu vidéo et de la fantasy.
Les locaux de la BNF (les Quatre Tours du 13e arrondissement de Paris, un peu) accueillent également le focus en échange d’un billet d’entrée. Une sélection de films, livres, bd et jeux vidéo y est proposée, quelques projections également, ainsi qu’un accès à la VR pour s’essayer à Skyrim – et gueuler un coup « FUS RO DAAAAAH » avant de se faire virer car on est quand même dans une bibliothèque. Des conférences prennent aussi place jusqu’au 12 mars, dont deux concernant le jeu vidéo. La première (captation ci-dessous, via la chaîne youtube de la BNF) revenait sur World of Warcraft, entre autres comment sa direction artistique évoque concrètement la fantasy. La seconde, qui se tiendra le 25 février (d’aucuns disent que c’est la veille de l’anniversaire d’un certain Seastrom), fera cas de The Witcher 3 : Wild Hunt et de la construction d’un univers de fantasy comme écho de l’Histoire.
Un beau programme concocté par les équipes de la BNF, donc, dont on salue l’approche transmédiatique appelant à toujours plus de curiosité de la part des visiteurs. Rappelons que les éditeurs qui publient un jeu en France ont l’obligation de transmettre une copie au fond de la BNF. Une partie restreinte de ce fond est mise à disposition du public sur des postes en accès libre – vous pouvez tout à fait faire un saut de l’aigle dans Assassin’s Creed au milieu d’étudiants stressés -, le reste étant réservé aux chercheurs.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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