C’est à un gros morceau que nous nous préparions avec Chibi : aller voir 7 jeux d’un coup sur le stand business de Bandai Namco dont un pas encore annoncé (à l’époque où nous avons pris le rendez-vous). Même si le programme n’était pas alléchant de prime abord, nous le faisions pour la rédaction, pour nos amis, pour la patrie. Finalement, deux heures plus tard, nous ressortions de notre expérience pas si amers que cela.
Tout a commencé par une keynote de 45 minutes durant laquelle on nous a présenté les dernières informations sorties sur le line-up de l’éditeur. De nouveaux personnages pour Jump Force, l’histoire de One Piece World Seeker, la possibilité de créer son combattant dans Soul Calibur 6, la date de lancement (ENFIN !) de Ace Combat 7 (le 18 janvier 2019 sur consoles et le 1er février sur PC pour ceux que ça intéresse), le principe de Twin Mirror, l’histoire de 11-11 Memories Retold et enfin toutes les informations à savoir sur The Dark Pictures Anthology et de son premier épisode Man of Medan, aka Until Dawn sur un bateau (© Zali_Falcam).
Ça en fait des choses à retenir ! Mais plus important encore, nous avons pu jouer à tous ces jeux après la présentation. Nous nous sommes réparti la tâche avec Chibi, trois jeux chacun, laissant One Piece de côté parce que nous ne connaissons absolument pas l’univers et parce que le temps manquait.
Du côté de Noodles
Ace Combat 7 : Skies Unknown
Cela faisait plus de 10 ans que je n’avais pas touché à un Ace Combat, et cela fait d’ailleurs 10 ans que le dernier opus canonique de la série est sorti. C’est donc avec une certaine curiosité que j’attendais cet Ace Combat 7, même si les vidéos diffusées jusque-là me laissaient plutôt dubitatif.
C’est parti donc pour une petite mission de destruction de cibles terrestres dans un désert. Je choisis évidemment le Rafale parmi les trois machines proposées et commence mon œuvre destructrice. Il me faut 30 secondes pour que je m’écrase. Bon, comme je l’ai dit, ça fait longtemps que je n’ai pas touché à un épisode de la série et il faut que je me réhabitue à la maniabilité, qui est par ailleurs exactement la même que Ace Combat 6. En fait, tout est pareil que Ace Combat 6, les graphismes mis à part parce que, évidemment, une décennie sépare les deux titres. L’ATH vert est le même, les commandes sont les mêmes, le sound design est le même, les différentes vues sont les mêmes et on dirait aussi que les voix des pilotes et de la personne qui nous briefe la mission sont les mêmes.
Je ne m’étendrai pas trop sur Ace Combat 7 parce que, clairement, si vous êtes déjà familiers avec la série, je ne vois pas comment vous pourriez vous perdre dans ce nouvel opus.
Cela reste efficace ne nous méprenons pas. Mais on regrettera cet énorme manque de nouveauté de la part de Bandai Namco et Project Aces.
Jump Force
Je pense que nous avons tous eu la même réaction lors du trailer d’annonce du jeu de combat lors de l’E3 dernier : « Mais… Quoi ? Mais qu’est-ce que c’est que ce pataquès ?! ». En effet, si rassembler les personnages de cinq mangas mondialement connus (Hunter X Hunter, Dragon Ball Z, One Piece, Bleach et Naruto) dans un même jeu de combat a de quoi faire rêver les Otakus de ce monde, c’est la direction artistique choisie par Bandai Namco qui aura laissé plus que perplexe.
Après quelques courts combats, je suis ressorti de mon expérience assez rassuré. Évidemment, la patte graphique « statuettes à 300€ de la Japan Expo qui se tapent dessus » ne plaira pas à tout le monde, mais, personnellement, je ne vois pas trop comment il aurait été possible de faire autrement pour rassembler et modéliser des personnages issus d’univers graphiques bien différents. Et je trouve que le tout marche bien. Les personnages sont bien détaillés, les décors sont beaux et les effets spéciaux des attaques très réussis.
Le gameplay, quant à lui, se tourne assurément du côté ultra casual. Pas de quarts de cercle demandés, pas de combos de touches à effectuer pour sortir une ultimate, seulement une pression de la gâchette droite pour afficher le petit menu des attaques plus puissantes et un choix de celles-ci qui se fait avec A/B/X ou Y (parce qu’on jouait avec une manette Xbox). Un modèle semblable à ce que faisait la série Dragon Ball Xenoverse. Ce n’est pas pour me déplaire, mais les fans hardcore de jeux de combat n’y trouveront clairement pas leur compte.
11-11 : Memories Retold
Alors celui-là, je l’attendais. Dès la première fois que j’ai vu un trailer du jeu, j’ai fondu pour sa direction artistique au style rappelant les grandes fresques impressionnistes. J’avais donc hâte de l’avoir entre les mains pour voir ce que cela donnait concrètement en jeu.
Pour rappel, 11-11 : Memories Retold nous propose de suivre deux soldats de la Première Guerre mondiale. L’un est photographe canadien et est à la recherche de sensations fortes pour impressionner la femme qu’il aime, l’autre est un ouvrier allemand, travaillant dans une usine de zeppelin et qui désire retrouver son fils, perdu dans les tranchées du front. Les deux personnages de cette aventure narrative vont évidemment finir par se croiser. L’intérêt de ce titre sur la guerre est, à l’instar de Soldat Inconnu, qu’il est tourné vers l’humain plutôt que vers le soldat. Des humains entraînés dans un conflit qui les dépasse totalement et qui vont tout faire pour s’en sortir et retrouver ceux qu’ils aiment.
La démo prenait place au début du jeu. Nous y suivons en parallèle les histoires de l’allemand et du canadien, les raisons de leur enrôlement dans l’armée et leurs premiers pas sur le front.
Et que ce fut intense. Le jeu nous a proposé deux visions d’une charge à travers un no man’s land : la vision des canadiens, qui décident d’aller attaquer les tranchées allemandes, et celle des allemands, tentant tant bien que mal de repousser l’assaut. Tout est maîtrisé dans cette seule scène. Lors de la charge, on aperçoit, au premier plan, notre soldat canadien, et à l’arrière-plan, le soleil levant, rouge orangé, qui domine les tranchées allemandes qui font pleuvoir le fer. Un véritable aperçu fantastique de la direction artistique. Nous sommes coincés dans un tableau sombre et épique représentant l’horreur de la guerre. Tout cela est accompagné des compositions de Olivier Deriviere (Vampyr, The Technomancer, Remember Me) superbement orchestrées.
Après la charge « réussie » des canadiens, nos deux personnages se retrouvent face à face dans un tunnel. La démo revient alors en arrière et nous met dans la peau d’un chat poursuivant un oiseau dans les tranchées allemandes pendant l’assaut. On suit alors, candidement, l’évolution de la situation au simple son des dialogues agités des soldats résonnants dans les tunnels et des explosions faisant vibrer le plafond. Une superbe mise en scène qui ne me laisse qu’une seule envie : en voir plus !
Du côté de Chibi
Soul Calibur 6
Tout comme l’ami Noodles sur Ace Combat, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas posé les mains sur un Soul Calibur et je dois dire que ce nouvel opus a su piquer ma curiosité. Premièrement par le fait que la poitrine d’Ivy soit revenue à des proportions humaines (avec un bon chirurgien plastique cela dit) mais aussi par le retour de non pas un mais bien deux modes histoire !
Le premier mode était déjà connu et se rapproche de ce dont on a l’habitude, à savoir la possibilité d’incarner n’importe quel personnage du jeu et de suivre ses périples au moment des événements du jeu non sans en profiter pour tataner les pauvres hères qui se dresseraient sur le chemin. Le second mode, appelé Libra of Souls, a été dévoilé lors de la Gamescom et permet quelque chose de beaucoup plus intéressant : créer un personnage customisable, de l’apparence au style de combat en passant par l’arme utilisée, et l’envoyer dans sa propre quête. Une quête qui sera donc jonchée d’ennemis mais aussi de choix à faire, par exemple celui de rejoindre plutôt le coté des gentils (coucou Geralt, on parle de toi dans 5 minutes) ou plutôt de s’allier au coté obscur. Une approche intéressante pour un jeu de combat (qui en général se concentrent sur des persos pré-faits bien designés).
Et OUI j’ai aussi pu voir Geralt de Riv et l’essayer en combat (c’est bon tu peux sortir maintenant c’est ton moment Gege). Il faut dire que ce bon vieux Geralt est plus bourrin que ce que j’imaginais, tout en gardant une mobilité équilibrée. Cela dit, il est bien plaisant de pouvoir utiliser en jeu ses pouvoirs pour envoyer des gerbes feu sur l’ennemi (ou l’obliger à se relever pour porter une attaque dévastatrice). Mais il ne détrônera jamais dans mon cœur mon chouchou de toujours, à savoir Yoshimitsu.
Dark Pictures Anthology – Man of Medan
Visiblement, l’équipe derrière Until Dawn est une mine de bonnes idées puisqu’ils ont pour projet de lancer une sorte de « Until Dawn Videoludic Universe » qui aura pour but de sortir une série de jeux stand alone d’horreur, sur le même principe qu’Until Dawn, avec les mêmes acteurs reprenant donc des rôles différents pour chaque histoire. Étant fan de séries, et ayant aimé American Horror Story (en tout cas les bonnes saisons) je n’ai pu être qu’intrigué par le principe.
Qu’on se comprenne bien : ceux qui ont aimé Until Dawn aimeront certainement cette série qui reprend peu ou prou (de bateau dans ce cas précis) les mêmes éléments du premier jeu. Et je dois dire que sur tout ce qui est réalisation, c’est plutôt convaincant. On retrouve un principe d’horreur simple mais efficace, avec notre petite équipe perdue sur un navire de guerre hanté. Les cinématiques sont bien calibrées et commencent à faire froid dans le dos… jusqu’à ce que le gameplay s’en mêle. Tout le coté cinématique s’envole pour faire face à un gameplay un peu lourdaud, qui peine à conserver la même tension.
Ajoutons à cela une qualité de modélisation inégale des personnages qui vient mettre une des Vallée Dérangeante les plus prononcées de ces dernières années, et on arrive à un verdict en demi-teinte : beaucoup de potentiel, encore du travail.
Twin Mirror
Jeu d’aventure épisodique à puzzle proposé prochainement par DontNod, Twin Mirror aurait pu me séduire : un personnage torturé suite à une vie difficile qui retourne dans sa ville natale et se réveille après une cuite avec une chemise tachée de sang et aucun souvenir de la veille, j’étais intrigué. J’aurais pu continuer si la qualité avait été au rendez-vous.
Des animations très moyennes, un filtre flou sur la quasi-totalité des plans, une caméra pas toujours très coopérative… Les soucis techniques du jeu se heurtent aussi à une mécanique frustrante au possible. En effet, pour pouvoir comprendre ce qu’il s’est passé, notre héros se rend dans son palace mental (oui Noodles, comme Sherlock Holmes) et peut y tester ses hypothèses en fonction des éléments qu’il a pu voir dans le monde réel (une télécommande déplacée, un portable cassé, etc…). Cela dit, au lieu de laisser au joueur la possibilité de voir tout de suite tous les éléments de la salle, la démo en propose d’abord deux, laisse le joueur tester une hypothèse incomplète, puis revenir dans le monde réel et débloquer d’autres éléments apparus entre temps, et rebelote plusieurs fois… Les allers-retours devenant au début assez frustrants puis carrément lourds, je n’ai pas eu le courage de finir la démo pour en découvrir la clé du mystère (ce qui en dit long quand on sait que la démo devait faire à peu près 15 minutes). Je suis donc retourné tataner Geralt de Riv avec Yoshimitsu pour passer mes nerfs.
Benjamin "Noodles"
Faire des jeux de mots c’est mon dada. J'aime bien tous les jeux aussi. Sauf les mauvais ou ceux qui nous prennent pour des glands.
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