[Ce récapitulatif de la conférence de Microsoft arrive après celui de Bethesda. La faute à un Mallo désireux d’écrire son article au plus vite avant d’aller se coucher pour le reste de la journée, après une nuit de suivi de conférences. Please, don’t judge]
Je fais partie de ces joueurs ayant été déçus par la Xbox One. Déçu par son manque de finition, mais surtout déçu par le manque d’exclusivités fortes qui permettent de justifier l’achat de la console de Microsoft. J’attendais donc de cette conférence E3 qu’elle me fasse oublier mes doutes et qu’elle me motive à aller dépoussiérer la bête et à lâcher mon PC. Malheureusement, malgré une conférence solide, rafraîchissante après le naufrage EA, je ne suis toujours pas convaincu. Voyons voir pourquoi.
Où sont les system seller ?
Comme on l’attendait tous, Microsoft a enfin révélé la Xbox One X, système le « plus puissant jamais construit » avec plein de teraflops et des gigas un peu partout, pour seulement 500 € à partir du 7 novembre. Un truc bien à souligner, Phil Spencer, notre maître de cérémonie, ne s’est pas étendu trop longtemps sur les caractéristiques de la machine aux airs d’une Freebox. La présentation était rapide, concise et les équipes ont compris que ce qu’on voulait voir, c’était du gameplay qui tournait dessus. Ni une ni deux, Forza Motorsport 7 se dévoile, tournant , comme ils disent, en 4K sur la nouvelle console. Je veux bien les croire, mais ma résolution du stream était bloquée en 480p, parce que merci la campagne et son « haut débit ». De toute façon, le stream était limité à 720p. Mais bref. Forza, qui était donc la première exclusivité Xbox à se montrer fait le taff graphiquement mais ne fera clairement pas s’écouler des palettes entières de Xbox.
Les autres exclus à venir ? D’abord, Player Unknown Battleground, le titre à succès sur PC, confirme sa venue exclusive sur Xbox. Why not ? On a aussi eu le droit à une longue vidéo de State of Decay 2. Ce que je retiens du jeu c’est qu’on peut aménager sa base. C’est tout. Plus tard, Terry Crews, dans une séquence survoltée, nous a introduits à Crackdown 3, qui a enfin trouvé une date de sortie, à savoir le 7 novembre prochain. En espérant que leurs mécaniques de destruction liée au cloud soient au point. Sea of Thieves, de son côté, nous a gratifié d’une longue séquence de gameplay à l’humour britannique appréciable. Si certains dans le chat Twitch appelaient déjà le jeu No Man Sea, force est de constater que le titre en coop peut être assez sympathique au final. Et l’eau est très jolie. Enfin, et il s’agissait sûrement de la plus belle partie de cette conférence, Ori and the Will of the Wisps nous a été présenté. Lors d’un trailer beau à en pleurer, le compositeur des musiques du premier opus, Gareth Cocker nous a enchanté avec un morceau de la nouvelle BO au piano. Un énorme coup de cœur pour ce titre, mais avant de me le prendre, il faudrait peut-être que je fasse le premier…
Du lourd à venir
Eh oui, c’est déjà tout pour les exclusivités Microsoft… Mais les gars de la firme de Redmond nous ont finalement présenté 42 jeux, il fallait donc que ça s’enchaîne vite. Dans cet enchaînement de bandes-annonces justement, sans chichi ni blabla (un des gros points positifs, lorsqu’on compare à tout le bullshit sorti par les gars d’EA), des gros titres à venir ont été présentés.
Le premier de ceux-ci a été Metro Exodus. Cette fois, le jeu ukrainien se déroulera dans un monde ouvert toujours oppressant et aux graphismes franchement magnifiques. On n’en sait pas encore beaucoup plus, mais la phase de gameplay montrée était suffisante pour mettre l’eau à la bouche. Que ce soit au niveau de la gestion des particules, des textures ou de la lumière, Metro Exodus tape la rétine. Du même acabit, Anthem, le dernier Bioware, s’est dévoilé à travers une longue séquence de gameplay là encore. Encore un monde ouvert, de la coop à plusieurs en ligne et des méchas, Anthem fait beaucoup penser à Destiny, en beaucoup plus beau. A voir ce que cela donnera mais j’ai plutôt apprécié la démonstration.
Lors de la conférence, Microsoft nous a dévoilé en avant première Assassin’s Creed Origins. Sans surprise, le jeu d’Ubisoft se déroulera dans l’Egypte Antique et bénéficie d’un très bel univers. Pour l’instant c’est à peu près tout, les mécaniques de jeu semblent sensiblement similaires à Syndicate. Oh attendez ! On pourra aussi contrôler un aigle, parce que les drones n’existaient pas encore à l’époque.
A côté de ça, Shadow of War nous a encore montré du gameplay. Personnellement ce jeu me laisse de marbre et j’ai beaucoup de mal à voir l’esprit Tolkien dedans. Mais je comprends parfaitement qu’il puisse plaire à pas mal de monde.
Sinon Life is Strange : Before the Storm a été confirmé en vidéo. On suivra les pérégrinations de Chloé avant le retour de Max à Arcadia Bay, sans en savoir beaucoup plus si ce n’est qu’il s’agira d’une mini série de trois épisodes en attendant celle développée par Dontnod. Maintenant, il faut que je finisse Life is Strange, le premier épisode de Before the Storm arrivant dès la fin du mois d’août.
Enfin, un nouveau jeu Dragon Ball a été annoncé. « Oh non ! Encore un ! Ils sont chiants franchement ! » [développé par Arc System Works, derrière les Guilty Gear], [diffusion de la bande-annonce de Dragon Ball Fighter Z] « Ok, prenez mon argent direct, prenez mon foie, tout ce que vous voulez, faites des choses à mon corps ! »
Ah et Cod Vein a l’air sympa, en tout cas dans sa direction artistique.
Les indés sont dans la place
Comme d’habitude, Microsoft laisse toujours une part aux développeurs indépendants. Lors de cette conférence on a pu en voir pas mal. Déjà, le très hypant Cuphead a enfin dévoilé une date de sortie (le 29 septembre), Deep Rock Galactic a l’air assez chiant même si on peut y jouer en ligne avec des potes, The Darwin Project m’est complètement passé au dessus, The Last Night a une sacrée gueule ! Mais bon, il semblerait que le créateur soit du gamergate. Enfin, si son jeu est cool, on s’en fout non (je sais pas pourquoi, mais je sens que je ne devrais pas dire ça) ? Toujours du côté indés, The Artful Escape a lui aussi une bonne tronche et a l’air assez perché avec ses arrières plans psychédéliques. Je suivrai son actualité. Tacoma est revenu sur le devant de la scène mais franchement, il ne m’a pas du tout parlé, avec sa DA minimaliste et ses énigmes dans l’espace… Un gros mouais pour l’instant. Super Lucky’s Tale a l’air assez ennuyeux et s’adresse plus au jeune public.
Par contre, là on va attaquer un gros morceau. Ashen. Le jeu a été dévoilé en 2015 mais nous avions très peu d’informations depuis. Un trailer nous a été diffusé et, vindieu que ça donne envie ! La direction artistique a de la gueule, avec ses personnages sans visages, ses monstres inspirés et ses décors oppressants. On voit bien l’influence des Dark Souls mais là où le jeu va se démarquer selon moi c’est de par son ambiance oppressante et poétique et par son système de coopération entre les deux personnages vus à l’écran.
En vrac
Lors de cette conférence, Microsoft est revenu sur Minecraft , qui ne cesse de se vendre, en annonçant l’ouverture du cross plates-formes entre la Xbox, le PC et la Nintendo Switch. Une nouvelle plutôt sympa, agrémentée de l’annonce du téléchargement possible d’un pack de textures HD, le genre de truc dont les joueurs PC bénéficient depuis des années déjà. Bon, mieux vaut tard que jamais vous me direz.
Enfin, Phil Spencer a annoncé en grande pompe l’arrivée de la rétrocompatibilité Xbox première du nom. L’occasion de se refaire quelques titres des années 2000. On a aussi appris le retour du « Duke », l’énorme pad de la première Xbox, pour les fêtes de fin d’année. Celui-ci a bien évidemment subi quelques changements pour pouvoir être utilisé sur Xbox et PC Windows 10. C’est sympa d’avoir cette possibilité de rétrocompatibilité, mais pas sûr que les titres sortent en masse, vu le peu d’intérêt que montre la communauté sur cette question.
Finalement, la conférence Microsoft était très plaisante à suivre. En un peu plus d’une heure et demie, ce sont donc pas moins de 42 jeux qui nous été montrés à un rythme soutenu, jamais ennuyeux. Les développeurs nous promettent une nouvelle année chargée en titres majeurs et intéressants sur toutes les plates-formes. Justement, c’est là que le bât blesse. La plupart des titres qui m’ont fait de l’œil ne sont pas des exclusivités Xbox, et je pourrai donc me les acheter sur mon PC. Pourquoi alors rallumer ma One ? Plus important encore, pourquoi les joueurs devraient débourser 500 € pour une Xbox One X certes plus puissante, mais qui ne changera pas fondamentalement notre expérience de jeu ? Qui plus est, la machine, tout comme la PS4 Pro, ne révèle son plein potentiel que sur des écrans 4K, encore aujourd’hui assez chers et donc peu accessibles au grand public. Je me pose sérieusement ces questions et me demande en prime si Microsoft n’a pas raté son offensive contre Sony ou si celle-ci arrive trop tard. Comme dit l’adage, seul l’avenir nous le dira, mais je ne suis pas prêt à parier quelques billets là dessus…
Benjamin "Noodles"
Faire des jeux de mots c’est mon dada. J'aime bien tous les jeux aussi. Sauf les mauvais ou ceux qui nous prennent pour des glands.
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