Honnêtement, qui aurait cru en octobre dernier quand la Switch fut révélée, qu’elle serait un véritable carton ? Pas grand monde. Même moi, malgré mon affection pour Nintendo, j’ai été refroidi par la triste existence de la Wii U. Après avoir hésité, j’ai tout de même cédé et réussi à me procurer une Switch au coeur de la pénurie, et je ne la lâche que pour buter du mimic sur Prey.
Avec un tel départ, Nintendo se devait de faire de cet E3 un moment à la fois marquant et rassurant pour les 3 millions de possesseurs de sa dernière console. Toujours pas de conférence (Nintendo a trop peur de revivre les épisodes Wii Music, Skyward Sword et Wii U), mais un spotlight de 25 minutes, qui a sans aucun doute accompli son office auprès des joueurs. On attendait Super Mario Odyssey pour commencer, c’est finalement Xenoblade Chronicles 2 qui démarre après un petit clip présentant quelques uns des titres phares à venir, ainsi que Rocket League Switch. Ce dernier arrivera d’ailleurs avec une compatibilité cross-plateforme.
Xenoblade donc. Personnellement, je suis assez hermétique à ce type de J-RPG, dont le design et les mécaniques me filent de l’urticaire. Cependant, la bande-annonce de ce nouvel épisode de Xenoblade possède quelque chose qui fait que j’ai envie d’en savoir plus avant de refuser catégoriquement d’y toucher. Pour ceux, nombreux, qui adorent cet univers là, sachez que le titre de Monolith Soft sortira dès cet hiver sur Switch. Encore trop peu d’informations sur ce Xenoblade Chronicles 2, mais on sait par exemple que Tetsuya Nomura (Final Fantasy) a largement participé à la création de certains personnages du jeu. Egalement, mais ça on le savait déjà, Yasunori Metsuda est bien présent aux crédits de la bande-originale, déjà exceptionnelle sur les autres titres de la licence. Malheureusement, les acharnés du J-RPG pourront râler, puisque le jeu ne sera doublé qu’en anglais à sa sortie.
Ensuite, lorsque résonnent les quelques notes du thème principal, on comprend que le glouton rose est de retour. Kirby est bel et bien en développement sur Nintendo Switch, dans un épisode qui semble exclure le pinceau magique et les pelotes de laine au profit d’un retour à du classique. Cet épisode, qui ne possède pas encore de titre propre, sera orienté coop à 4 bien que jouable en solo et semble être une suite plus ou moins directe de l’épisode sorti sur Wii en des temps qui paraissent déjà immémoriaux. Sans être un grand fan de Kirby, la DA toute mignonne fait toujours son petit effet. On espère seulement de nouvelles idées de gameplay dans cette licence, trop souvent confortée dans ses certitudes. Ce n’est pas sur ça qu’on attend Nintendo, même si le titre vient tranquillement étoffer le planning de sorties de la console.
On commençait tranquillement à rentrer dans le rythme, quand soudain. Le vide interstellaire, quelques notes, et un « S » reconnaissable entre tous. A cet instant précis, j’ai littéralement les poils qui se dressent. Vont-il enfin annoncer ce que tout joueur de Nintendo réclame depuis près de dix ans ? Lorsque le chiffre 4 apparaît, je n’ai pas pu retenir un « hiiiii » de gros fanboy. Metroid Prime 4, l’Inespéré, va bel et bien débarquer sur Switch, même si ce ne sera pas Retro Studio aux commandes, et qu’on ne connait pas le nom du studio derrière. On peut cependant imaginer que Nintendo a internalisé le développement, et que quelques développeurs qui ne travaillent pas sur le projet non annoncé de Retro Studio (Donkey Kong ?) ont été transférés. Pas de gameplay, pas d’images, pas de date. Mais Nintendo a compris qu’une telle annonce peut faire basculer certains joueurs jusque-là hésitants à commander la console, toujours en rupture de stock. Il n’est pas non plus fou d’imaginer que la firme japonaise travaille sur une Metroid Prime Collection regroupant les trois premiers épisodes, afin de soutenir le tout. Dans tous les cas, cette annonce a immédiatement mis Nintendo en lumière sur cet E3. Dès l’ouverture du salon, la masse compacte de visiteurs et de journalistes devant le stand de l’éditeur-constructeur-développeur confirme que les attentes sont grandes. Après la débâcle de la Wii U, Nintendo semble être en mesure de rebondir.
La coop, encore, toujours. L’aspect social que souhaite donner Nintendo avec sa Switch se confirme, annonce après annonce. Yoshi 2018, c’est comme ça qu’on doit l’appeler pour le moment, mise comme Kirby sur une expérience jouable en solo, mais qu’on peut aussi partager dans son intégralité avec des amis. J’ai adoré les Paper Mario qui sont pour moi parmi les licences les plus sous-cotées de l’industrie ces dernières années. Voir qu’un titre Yoshi va exploiter cet angle, c’est rassurant pour une licence qui malgré sa mignonitude diabolique, s’adressait clairement à un public enfantin. Si les idées de gameplay nées dans Paper Mario se retrouvent adaptées à Yoshi, cela pourrait donner un nouvel élan au petit dino vert. D’ailleurs, j’ai même envie de déjà appeler ce jeu Paper Yoshi. C’est mon article, j’fais c’que j’veux.
Sonic Forces ne figurait pas dans le spotlight, mais sa bande-annonce, publiée juste après, m’incite à vous en parler ici. Avant que ne soit annoncé Sonic Mania (que je vais acheter instantanément parce que voilà), il y avait bien longtemps que je n’en avait plus rien à taper de Sonic. Systématiquement décevantes, orientations douteuses, les aventures du hérisson bleu de l’ancien ennemi juré SEGA ne valaient pas grand chose. Mais, je dois admettre que Sonic Forces a quelque chose. Son approche déjà. De la 3D, de la 2D, de la vitesse. Ses personnages aussi, qui ne semblent pas être là que pour agrandir la famille de side-kick ridicules. A ce titre, SEGA ne prend pas de risques puisqu’il laissera aux joueurs le soin de créer le leur, grâce à un outil de création de personnage. Malin et inattaquable : si vous n’aimez pas le nouveau personnage, c’est de votre faute. Enfin, sa technique, les premiers retours font déjà état d’un titre très propre, très fluide, alors que Sonic Forces ne sortira qu’en fin d’années. 2017 serait-elle enfin l’année de la renaissance pour Sonic ? Comme à chaque fois, on va l’espérer, en espérant un constat moins triste qu’à l’accoutumée.
Bon alors celui-là j’aimerai vraiment savoir pourquoi il ne faisait pas partie du spotlight. Déjà un Metroid c’était un miracle, mais deux ?! Metroid : Samus Returns, remake de Metroid 2 débarquera dès cette année sur 3DS et le gameplay dévoilé pendant le Threehouse annonce quelque chose de grand, de nerveux, de technique. Même cette bande-annonce en montre un peu. Si la 3DS arrive tranquillement en fin de vie, l’annonce de tels titres montrent que Nintendo n’abandonne pas les joueurs 3DS malgré la sortie de la Switch. Que dire de plus sinon que le retour de Metroid ne peut être que bénéfique pour Nintendo, qui a laissé trop longtemps sa licence au placard. Et bien évidemment, on a une pensée émue pour F-Zero, encore et toujours absent.
On termine ce spotlight Nintendo avec le très attendu Super Mario Odyssey, nouvel épisode majeur de Mario 3D par l’équipe ayant réalisé les brillants Super Mario Galaxy. Au fur et à mesure qu’on en apprend sur le titre, plusieurs choses semblent ressortir. D’abord la capacité de Mario à proposer encore une fois un gameplay différent, tout en conservant les fondamentaux permettant l’identification immédiate de sa filiation. Cette nouvelle proposition de gameplay est incarnée par Cap, le chapeau de Mario possédant de multiples pouvoirs. Il peut servir de plate-forme, d’arme, mais aussi permettre au moustachu de prendre possession d’à peu près n’importe quoi, ennemis comme objets. Egalement la D.A, qui semble perturber pas mal de monde par son hétérogénéité. Effectivement, les premières vidéos diffusées laissent entrevoir quelque chose dont on a artistiquement du mal à décerner la cohérence. Concernant sa structure, l’aventure se découpera en différents mondes, et demandera de récolter des Moons, qui viennent remplacer les Soleils et les Etoiles, pour accéder à ces différents univers. Ceux-ci seront d’ailleurs bien plus nombreux que ne l’étaient le Soleil et les Etoiles, se trouvant tantôt en trois saut, tantôt au terme d’énigmes de plateformes. Pour donner une idée, on est entre les Sanctuaires et les Korogu de Zelda. Ah, au fait ! Super Mario Odyssey sera là plus tôt qu’on ne l’espérait, le 27 octobre prochain.
Le spotlight de Nintendo cette année révèle plusieurs choses. D’abord la confirmation de la très bonne stratégie de sortie du contenu sur Switch. Arrivée avec quelques balises jusqu’à Noël, la console enrichi tranquillement son calendrier en remplissant les trous et en annonçant ce qui attend les joueurs début 2018 tout en teasant quelques projets futurs. C’est très malin et ça change après la communication désastreuse de la précédente génération du constructeur. Deuxième chose, la volonté de Nintendo de s’imposer en tant qu’acteur de la scène eSport avec Rocket League, Splatoon 2, Pokken Tournament DX pour ne citer que ceux présentés ici. On regrettera seulement de ne pas avoir vu les indépendants dont les titres son confirmés sur Switch, alors que ces derniers semblent tout à fait satisfaits de la machine. De mon côté, les biscuits qui ont été donnés ainsi que les annonces m’ont rassuré en tant que joueur et ont tendance à me faire dire que l’investissement n’était peut-être pas si risqué que ça.
Mallory Delicourt
Rebut de l'Education Nationale, il étudie désormais la géographie de la Temeria, la mécanique de Mario Kart et les méthodes d'infiltration des agents augmentés.
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