Wouah, ah quand même, la vache, tain c'est fou ça, donc forcément ça doit pouvoir faire ça… c'est dingue. Wow, malin ça, mais comment… à moins que… oh, mais oui ! Désolé faites pas attention, je suis en train de faire du tri dans mes notes sur Viewfinder.
Je dois avouer que passé The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom, je n'attendais pas grand-chose du reste de l'année vidéoludique. Attention, je ne dis pas qu'aucun bon jeu à mes yeux n'allait sortir, juste que rien ne me faisait vibrer le palpitant. Enfin à part Viewfinder, qui, depuis son premier trailer, m'avait fait comprendre qu'il avait été réalisé juste pour moi (c'est tout du moins ce que j'aime me dire).
Le plaisir instantané
Comprenez-moi, j'avais apprécié Superliminal il y a bientôt 4 ans de ça, mais le jeu s'était essoufflé un peu trop vite dans son concept et j'avais besoin qu'un autre titre puisse prendre la relève et aille un peu plus loin. Autant vous le dire tout de suite, les Écossais de Sad Owl Studios ont réussi ce défi, avant d'en mettre un autre, puis de le relever, et encore un autre, pour le même résultat.
Viewfinder est un puzzle game qui va jouer avec votre cerveau. Quand je dis ça, je ne veux pas dire qu'il va vous écraser la cervelle façon Baba is You pour que vous ressortiez avec le sentiment d'avoir le niveau d'un élève de CM2. Non, Viewfinder n'est pas un jeu particulièrement difficile. En revanche, il va s'amuser à jouer avec vos certitudes et va réussir à prendre son concept de base et à l'essorer le plus possible pour vous emmener toujours un peu plus loin.
Son principe est simple : vous enchaînez les salles, des petits environnements à ciel (et sol) ouvert, où vous devez atteindre un téléporteur et parfois réussir à l'activer à l'aide de mécanismes ou de batteries à retrouver. Vous n'arrivez pas à atteindre le téléporteur parce qu'il y a 5 mètres de vide entre lui et vous ? Rien de plus simple, prenez cette photo posée sur la table représentant un pont et appliquez-la sur le décor qui vous entoure : le trou a maintenant été remplacé par le pont précédemment sur la photo.
Alors vous imaginez bien que tout ne sera pas aussi simple. Parce qu'au niveau suivant, il n'y aura pas un pont sur la photo trouvée, mais plutôt un arbre dessiné à la main par un enfant de 8 ans. L'occasion de découvrir que vous pouvez tourner les photos et dessins pour les appliquer de travers et faciliter ainsi votre avancée. Option très utile quand vous aurez aussi une photo de batterie, mais trop haute à atteindre : pourquoi ne pas retourner la photo pour qu'une fois posée sur le décor, la batterie qu'elle contient tombe au sol…
Vous voyez comment en l'espace de 2/3 puzzles, nous sommes passés d'appliquer une photo en 2 dimensions sur un décor en 3 dimensions à devoir prendre en compte la future 3ᵉ dimension de la phot… et ça y est vous n'avez pas fait gaffe, vous vous retrouvez avec la tête en bas devant votre écran.
Mais ce n'est que le début. Très vite, vous allez pouvoir photocopier les photos en votre possession. Et puis, une fois que vous pensez maitriser ce nouveau sujet, vous voici avec un appareil photo dans les mains. À vous maintenant de choisir les bons éléments à prendre en photo : est-ce qu'il vaut mieux prendre en photo le ciel pour l'appliquer à un mur pour le faire disparaitre ? Ou plutôt ce mur qui pourrait servir de pont une fois dans le bon sens pour contourner l'obstacle ? Oh et cette batterie qui va être nécessaire à la fin du niveau… à moins de pouvoir prendre en photo le tout avec le bon angle…
Beaucoup de puzzles de Viewfinder ont clairement plusieurs solutions, certaines plus logiques, certaines plus faciles et certaines plus satisfaisantes (aussi bancales soient-elles). Ah, et bien évidement, si vous faites une bêtise, de type faire disparaitre le téléporteur, un simple bouton vous permettra de revenir rapidement au moment où vous avez posé une photo, ou encore avant au moment où vous avez pris la photo qui ne convient finalement pas.
Une réussite à tout point de vue
Mais je crois qu'au fond, la vraie réussite du titre n'est même pas dans son concept, aussi visuellement impressionnant soit-il (encore plus quand vous vous retrouvez à mélanger les styles visuels en appliquant des peintures à des environnements 3D ou des crayonnés en noir et blanc à des décors en couleur pour un rendu façon Take On Me… oui j'ai chanté la chanson dans ces moments-là).
Il n'est pas non plus dans son histoire. J'avoue que je n'avais pas prévu de juger le titre pour ça et si je ne vais pas rentrer dans les détails, c'est parce que passé le premier twist au bout de 10 minutes de jeu, le reste du déroulé du titre, bien qu'intéressant, se voit d'assez loin. Mais le jeu a le mérite d'avoir des personnages qui savent ne pas trop parler pour éviter d'être déconcentré et un adorable chat (que l'on peut pet en boucle bien évidement).
Non, la réussite du titre est dans sa capacité à m'avoir gardé émerveillé durant les 4h30/5h qu'il a duré. Viewfinder est un modèle en termes d'évolution de la difficulté et des mécaniques qu'il présente au joueur. Le titre apporte en permanence de nouveaux éléments, que ce soit l'appareil photo, la possibilité de se prendre soi-même en photo pour pouvoir se téléporter à un autre endroit du niveau ou cette matière spéciale qui n'apparait pas sur les photos prises. Sitôt que vous pensez avoir fait le tour des nouvelles mécaniques qu'il a introduites quelques puzzles plus tôt, de nouvelles arrivent.
Non seulement le titre réussit à essorer son concept de base de manière intelligente, mais en plus, il le fait à un bon rythme, laissant toujours le joueur se demander ce qui va l'attendre dans la prochaine série de puzzles (au risque de ne pas éteindre le jeu et se coucher à une heure pas raisonnable, enfin j'imagine c'est vraiment pas le genre de choses qui pourraient m'arriver enfin voyons). Bon, ceci étant dit, je n'aurais quand même pas été contre quelques puzzles de plus, ne serait-ce que pour voir plus certaines mécaniques visuelles vraiment agréables à l’œil. Mais que voulez-vous, quand on aime…
Sachez enfin que, pour celles et ceux qui aimeraient un peu plus de challenge, le jeu propose quelques énigmes optionnelles, de quoi se triturer un peu plus les méninges que sur les énigmes plus classiques.
Viewfinder a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est aussi disponible sur PlayStation 5.
Vous l'aurez compris, je ne peux que vous recommander Viewfinder. Sa mécanique principale qui en met plein la vue, ses courbes de découverte et de difficulté parfaitement maitrisées : il n'y a rien à jeter ici. Et le pire, c'est que malgré tout, j'ai quand même envie de croire qu'ils ont encore quelques bonnes idées en réserve pour aller encore un peu plus loin, pour un 2 ?
Les + | Les - |
- Les effets visuels très réussis | - Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? |
- Un jeu qui arrive à toujours aller un peu plus loin dans ses mécaniques | - Bon allez, j'en prendrais bien un peu plus |
- La courbe de difficulté réussie | |
- Les puzzles avec différents styles artistiques |
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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