Tropiquiens, Tropiquiennes. Moi, votre président depuis maintenant bien des années, j’aimerais revenir sur ce qui m’a amené jusqu’ici aujourd’hui. Depuis l’époque coloniale à nos jours, il s’en est passé des choses, et je pense que vous voulez connaitre le bilan de toutes ces belles années. Avant de commencer je tiens à remercier Limbic Entertaiment ainsi que Kalypso Media, sans qui je ne me tiendrais pas devant vous aujourd’hui.
J’ai été très impressionné en revenant dans cette toute nouvelle Tropico vous savez. J’étais parti après la troisième fondation du pays (quand l’espionnage était archaïque, et l’histoire pas encore divisée en périodes), et les changements qui se sont opérés en mon absence sont vraiment appréciables. J’aime que vous soyez plus intelligents mes chers citoyens, et qu’il me soit possible de mener la politique que je veux plus tranquillement. D’ailleurs j’étais tellement heureux que voici une vidéo pour montrer ce que je pensais de notre belle île en revenant :
Rendez-vous en terres bien connues
Comme je vous l’ai dit précédemment, j’étais déjà président de Tropico lors de sa troisième mouture, et l’une des premières impressions que m’a laissé notre belle île lors de sa sixième fondation était : « Enfin chez soi ». Je me suis senti comme un étudiant rentrant chez ses parents après un an d’absence, rien n’avait vraiment changé, mais beaucoup de choses étaient différentes. Tout d’abord, l’ambiance est toujours la même, l’humour est présent (avec les accents limite racistes des personnages), la musique est toujours aussi bonne, et on se sent toujours aussi bien à Tropico. Et je vous en remercie mes chers concitoyens, il est toujours bon de se sentir chez soi même après une longue absence, mais est-ce que les résidents habitués n’attendent pas un peu de nouveauté ?
D’autant plus que parmi ce que vous avez gardé, il n’y a pas que du bon. La vie est belle sur Tropico, mais elle est toujours aussi longue, et le temps ne passe pas vite. En plus de ça, vous avez du mal à me montrer votre mécontentement, et l’évolution de votre satisfaction est obscure parfois. Cependant mon cher peuple, sache que je m’en formalise pas, bien au contraire. Par contre, je comprends que certains préfèrent quitter l’île car ils trouvent que de vieux problèmes ne sont pas réglés à temps.
Mais écoutez-moi vous réprimander alors que je suis là pour vous dire combien je vous aime. J’aime la liberté que m’offre l’île pour vous gouverner, me laissant seul face aux conséquences de mes choix douteux (pourquoi tuer tous les chômeurs qui sont aussi des femmes fait baisser la natalité ?). J’aime ce bon vieux système de demande, qui permet de pas trop s’ennuyer lors de notre long exercice du pouvoir. Surtout parmi les choses qui n’ont pas changé, j’aime voir mon ile prospérer et devenir plus grande à chaque instant…
Tic-Tac, c’est le son du temps perdu
Pour être tout à fait honnête avec vous, il y a un point qui m’a irrité dans notre beau paradis, la gestion du temps. Je ne sais pas si ça vient de notre manière de travailler, ou bien si c’est juste que je suis moins patient qu’avant, mais je trouve que tout prend bien trop de temps ici, et est frustrant. J’ai passé ma présidence à attendre : attendre que mes recherches se fassent, attendre que mes raids se lancent puis qu’ils se terminent, attendre le prochain bateau pour l’export, attendre la prochaine période pour pouvoir passer de nouveaux décrets etc… J’ai tellement attendu qu’on en a écrit une chanson.
Le souci est que s’il fallait simplement attendre, je n’aurais pas de problème, mais il est impossible d’accélérer le temps au delà d’un certain seuil, et même à 4 fois la vitesse normale, beaucoup d’actions sont trop longues. Et le pire, c’est que beaucoup de ces aspects dépendant du temps sont très frustrants. Certaines technologies débloquent des possibilités pour des bâtiments que l’on peut construire tôt sur l’île, mais ne sont disponibles que dans une ère tardive. Et voir tout ce qui n’est pas possible de faire « pour l’instant » me frustre au plus haut point. Le sommet de cet état de fait, c’est lorsqu’on doit attendre qu’un objectif se fasse et que l’on n’a aucune emprise sur l’accomplissement de celui-ci, par exemple quand on doit attendre que notre équipe de raid ramène une merveille, et que la condition pour qu’elle arrive est bêtement d’attendre 500 jours.
Je comprends que la présidence soit un métier prenant, mais comprenez mes chers citoyens que j’ai d’autres choses à faire dans ma vie, comme fumer des cigares, ou juste lire un livre. Alors pourquoi je vous donnerais mon temps en ne faisant rien, si je peux l’employer à faire des choses plus utiles ?
Notre beau Projet
Maintenant que vous savez à peu près ce que je pense de notre île, j’aimerais que nous réfléchissions ensemble à quelques détails la concernant. Je vous ai dit précédemment qu’en tant que président, je pouvais faire ce que je voulais ici : abattre des gens gratuitement, vendre notre île à des puissances étrangères, voire faire de l’épuration ethnique. J’apprécie une telle liberté, mais elle me gêne un peu. J’ai tenté de tout casser en faisant de notre île une dictature militaire, communiste, et théocratique, et ça a été facile. Évidemment quelques voix se sont élevées contre moi, mais ni les puissances étrangères, ni même vous, n’ont vraiment agi pour empêcher ça. J’ai bien eu une rébellion, mais elle était ridicule, et à partir du moment où je vous ai offert un hôpital, vous n’avez plus rien tenté.
Tout cela me gêne vis à vis du message que nous transmettons au monde. Je veux bien que nous soyons une parodie de pays, avec beaucoup d’humour et d’auto dérision, mais au niveau auquel je suis arrivé, j’ai presque vu un biais de confirmation. J’ai peur que certains pensent que notre message est sérieux, et que ça reflète la réalité, et comme l’a écrit un grand journaliste : même un jeu est politique. Je ne dis pas que me permettre d’être le nouveau Pinochet est mal, je dis juste qu’il aurait été bienvenu de me mettre plus de bâtons dans les roues si jamais je tente de le faire, ou juste de me faire mesurer les conséquences de mes actes. Je pense pareil de notre manière de voir les autres nations, je trouve en effet très sympathique que nous nous moquions des puissants dans leurs travers, mais je trouve dommage que nous nous moquions aussi des faibles.
J’entends bien que je pourris l’ambiance avec mes considérations politiques, mais il me parait nécessaire d’en parler. Ça n’enlève rien au fait que j’ai adoré être votre chef, mais je voulais juste remettre certaines choses à plat.
Ce test a été réalisé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Il est l’heure de nous quitter mes chers citoyens. Sachez que malgré les reproches que je peux vous faire, ce fut un honneur d’être votre président et d’aider notre pays à devenir plus puissant. J’apprécie toujours autant de pouvoir exporter des armes aux deux belligérants d’un conflit mondial, et de pouvoir vous faire vivre un enfer. Mais j’aurais vraiment aimé avoir plus de difficulté à le faire. Je n’ai plus qu’une chose à vous proposer : essayez donc d’être à ma place…
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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