L'espace, la nouvelle frontière, mais dans Star Trucker, pas de nouveaux mondes étranges ou de nouvelles civilisations. En revanche, au mépris du danger, il y a du transport de diverses cargaisons au joystick de votre gros camion sur des airs de blues et de rock.
Il y a peu de choses qui me mettent autant dans la zone que le genre de simulation que propose Star Trucker. Dans Elite Dangerous, je passais des heures à avancer tout droit dans la galaxie pour explorer. J'ai 80h dans American Truck Simulator, juste cette année, à conduire mon camion entre diverses villes américaines en écoutant des podcasts. Tandis que dans X4, le seul X que j'ai vraiment pu faire, mon empire commercial commençait à être massif, mais je continuais à transporter mes marchandises moi-même. Donc autant vous dire que Star Trucker, avec son concept simple de "camions, mais dans l'espace" coche, sur le papier, toutes les cases pour que je passe un excellent moment de relaxation à écouter des podcasts en pilotant un gros camion à travers la galaxie. Lors d'un des derniers Steam Fest, la démo du jeu a confirmé mon impression : Star Trucker avait le potentiel d'être mon jeu chill de l'année que je pouvais lancer lorsque je voulais une expérience plus relaxante que mes jeux de stratégie habituels, ou que le AAA à la mode. Maintenant, est-ce que cette promesse est tenue, c'est une autre question à laquelle je vais m'empresser de répondre dans ces lignes. Là, juste en dessous.
Dis camion
La première impression avec Star Trucker est fort positive, les développeurs de Monster and Monster proposant pléthore d'options pour ajuster la difficulté et votre expérience. Évidemment, comme souvent, au moment de lancer une partie, vous ignorerez à quoi correspond quoi, donc je vous recommande bien sûr de vous contenter de lancer en normal sans aucune modification et de voir ce qui vous plait et vous dérange. On y reviendra plus tard, mais certains choix de gameplay peuvent être très vite irritants, mais fort heureusement tout ceci est modifiable dans ces options de parties (hélas pas en cours de partie donc vous devrez recommencer, ce qui n'est franchement pas dramatique). Après avoir sélectionné la difficulté, et lancé le tutoriel (que je vous recommande tout de même), vous voilà dans la cabine de votre gros camion, en panne sur l'autoroute. Votre première tâche sera donc de sortir et d'aller combler les trous dans la coque qui laissent échapper votre précieux oxygène. Comme dans la plupart des jeux du genre, votre cockpit est entièrement interactif, mais ce n'est pas un chaos de boutons dont vous ignorez l'utilité, vous n'avez qu'une poignée de boutons interactifs, dont l'utilité est très claire. Au passage, le feedback d'utilisation de ces boutons et leviers est très satisfaisante et en une vingtaine d'heures déjà, je ne me suis pas lassé d'appuyer sur le gros levier pour passer en hyperespace.
Là où Star Trucker est original, c'est que votre cabine entière est modélisée, le camion étant plus grand qu'un camion standard (mais ayant tout de même le design classique des "big rigs" américains), vous pouvez vous lever et vous déplacer et effectuer diverses tâches dans votre véhicule. Premier constat : le jeu est joli. Pas "photoréaliste RTX ready les poils de votre cheval sont modélisés un par un, par un expert en poil de cheval" joli, mais joli dans son genre. Les effets de lumière sont parfois impressionnants (surtout dans certains systèmes) et l'ambiance dans votre cabine est très cosy. Star Trucker vous propose donc non seulement de conduire votre camion, mais également de l'entretenir. Vos systèmes auront besoin de maintenance et de consommables à changer manuellement, et c'est le choix de gameplay qui me gênait que j'évoquais plus haut et qui m'a incité à recommencer une partie. En standard, les consommables sont consommés bien trop vite. Toutes les dix minutes, vous devez vous arrêter pour changer une cellule d'énergie, un circuit imprimé ou autre chose sous peine de voir le système concerné tomber en panne. Typiquement, si la gravité lâche pendant que vous freinez, tout ce qui est dans la cabine vient s'emplafonner sur votre pare-brise. Fort heureusement, en allant dans les options de difficulté, on peut modifier le taux d'utilisation des consommables pour quelque chose de plus raisonnable et les changements se font toutes les deux ou trois heures, ce qui vous permet de vous concentrer sur l'important : conduire. Petit pro-tip : le système pour la gravité est sous l'escalier menant à la partie basse de votre camion (j'ai passé trop de temps à chercher, je vous épargne ceci).
Dans l'espace, on vous entendra causer
Somme toute, Star Trucker est donc American Truck Simulator dans l'espace. Les différences sont minimes. Comme dans le jeu de SCS Software, vous avez une grande carte à explorer, remplie de diverses missions à accomplir. Vous débloquez les missions avancées par un système d'XP et un arbre de compétences. En soi, il n'y a vraiment pas grand-chose à dire sur le sujet, même les récompenses des missions sont des sommes similaires. Il faut dire qu'il n'y a rien à changer dans ces systèmes, c'est très élémentaire, mais ça suffit. En revanche, la grosse différence se situe par rapport au déblocage de certaines zones de la map. Dans American Truck Simulator, toute la carte est disponible dès le début et vous n'avez rien à effectuer (sauf acheter leur DLC) pour aller, par exemple, en Arizona livrer vos palettes. Dans Star Trucker, vous devez débloquer les nouveaux secteurs en effectuant des missions pour vos camarades camionneurs. Parce que oui, vous n'êtes pas seul, votre CB sera votre compagnon de long trajet et vous pouvez échanger avec d'autres conducteurs. Les nouveaux secteurs sont tous différents, là où le premier est un secteur sûr et sans aucune particularité, les autres sont bourrés de divers dangers à considérer. Par exemple, l'un est sujet à de fortes tempêtes électrostatiques qui, si vous ne disposez pas de fusible installé dans la cabine de votre camion, détruiront tout simplement vos systèmes et endommageront votre cargaison. Les missions des personnages du jeu sont aussi l'occasion d'apprendre les nouvelles cargaisons que vous avez débloquées. Par exemple, quand vous avez débloqué les marchandises fragiles, un collègue vous contactera avec un contrat de transport de "licornes en verre". Ça donne un aspect bien plus vivant à Star Trucker qu'American Truck Simulator et c'est très rafraîchissant.
Bon, parlons quand même de la conduite, enfin du pilotage. Le jeu propose une simulation "newtonienne" de l'espace, c'est-à-dire que si vous accélérez dans une direction, vous continuerez dans cette direction jusqu'à effectuer une accélération dans la direction opposée pour ralentir. Par défaut, il y a un mode "assistance" qui fait que le camion ralentit tout seul et s'ajuste lui-même dans la direction où vous voulez aller (vous pouvez le désactiver, mais je ne l'ai jamais fait). Le camion a évidemment une inertie, qui varie avec le poids de votre cargaison, et il faudra correctement estimer vos distances de freinage sous peine de taper le camion d'en face. Les secteurs sont grands sans jamais être gigantesques et se traversent en quelques minutes tout au plus. Dans les secteurs, des "autoroutes" sont présentes et vous devez donc bien regarder les panneaux pour savoir la direction qui vous mènera à la porte hyperspatiale où vous voulez aller. Vous pouvez couper, mais attention, car l'espace libre est rempli de débris et les éviter est souvent difficile, si ce n'est impossible avec une ou plusieurs remorques. Parlons des remorques : elles ont leur propre inertie, c'est-à-dire que si vous tournez, elles continueront légèrement dans la direction où vous alliez, il faut donc éviter des virages trop brusques à trop grande vitesse sous peine de jouer au baseball avec votre remorque et un astéroïde dans le rôle de la balle. La conduite est agréable et bien plus technique qu'il n'y parait, c'est une vraie réussite.
Star Trucker a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Star Trucker est un excellent jeu de détente. J'ai cette catégorie que j'appelle "jeu à podcast", ce sont ces jeux que je peux lancer tout en mettant mon dernier épisode d'un podcast à côté sans que je perde en expérience. Eh bien, c'est un peu mon nouveau jeu à podcast préféré. La proposition de Monster and Monster offre une ambiance americana absolument merveilleuse, faisant penser parfois à Hardspace Shipbreaker, le jeu est une vraie réussite, et se permet d'être une simulation aussi exigeante qu'accueillante pour le premier venu. Mention spéciale à la musique de la radio composée uniquement de pistes originales dans le thème, comme si elles venaient de cet univers, par conséquent, il y en a peu, mais ce sont toutes des bangers de blues, rock et country.
Les + | Les - |
- Joli | - Les consommables qui partent trop vite |
- Les musiques | - Pas assez de chansons hélas |
- La simulation qui marche très bien | |
- La cabine entièrement modélisée | |
- Le système de débloquage des systèmes |
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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