Railway Empire est arrivé, avec la promesse de combler le manque de Tycoon ferroviaires depuis le pas si mal Transport Fever il y a deux ans déjà. Question : Railroad Tycoon 3 de 2018, ou jeu vaguement intéressant ?
La seconde réponse. On ne va pas passer trois plombes à tourner autour du pot : Railway Empire est un jeu médiocre, qui loupe suffisamment de choses pour que ça ne soit pas compensé par ses quelques qualités indéniables (je vous épargne la blague de « Allez, tout le monde à bord, le train part » pour commencer le test).
Interface mobile et construction plaisante
Pour moi, l’un des aspects les plus importants d’un bon tycoon, c’est son interface. On doit avoir accès à un maximum d’informations en un minimum d’efforts, et, en particulier concernant les tycoon de transport : la liste des trains doit être claire, organisée, et facile d’accès. On en est loin. Railway Empire souffre d’un défaut tout à fait étrange : il a une interface de jeu mobile à base de gros boutons énormes, qui bouffent la moitié de l’écran. Au début ce n’est pas si gênant, quand vous n’avez qu’une poignée de trains la liste n’est pas encombrée. Mais dès que vous commencez à développer votre réseau, à construire de multiples lignes, la liste devient terriblement frustrante, vous devez constamment scroller pour vérifier que tout fonctionne bien, que vos trains rapportent de l’argent, qu’ils ne sont pas en panne, et qu’ils ont bien la dernière locomotive la plus rapide. C’est pareil pour tout dans le jeu : l’interface de recherche est pleine de gros boutons et les descriptions prennent la moitié de l’écran. Pour observer la santé économique de votre société il faudra passer par plusieurs écrans. Tout semble pensé pour être un jeu mobile, sur tablette, tant chaque action passe par un ENORME bouton.
Transport Fever avait un outil de construction de voies d’une puissance rare qui permettait de nombreuses folies. Sans l’égaler, l’outil de création de Railway Empire est sympathique. On peut rapidement arriver à faire des embranchements rigolos, qui fonctionnent et qui sont pratiques. Parfois les aiguillages refusent de se mettre, mais rien de bien grave. Mention spéciale à la planification des voies : quand vous décidez de faire une nouvelle ligne mais que vous n’avez pas l’argent nécessaire à la construction, le jeu garde en mémoire le tracé que vous venez de faire. Tracé d’ailleurs facilement optimisable en rajoutant des points qui permettent de déplacer la ligne pour éviter les ponts trop chers ou les tunnels hors de prix. En bref l’outil de création permet de faire un réseau efficace, en particulier quand vous êtes en mode « réaliste » où les trains ne peuvent pas se traverser, et où vous devrez penser à bien organiser vos trajets avec des doubles voies pour que les trains puissent se croiser. Evidemment pour les plus fainéants vous pouvez commencer une partie en mode « facile » et ainsi vous contenter de voies simples que vos trains emprunteront peu importe la direction, en se traversant.
IA tricheuse et ères limitées
A propos de ça. L’IA triche. Enfin plutôt que tricher disons qu’elle n’obéit pas aux mêmes règles que vous. Si vous activez le mode réaliste vous devrez penser votre réseau en fonction de la densité du trafic. Il faudra donc doubler les voies, agrandir les gares, et prévoir des signaux correctement espacés pour que les trains roulent de manière fluide. C’est mon aspect préféré de ce genre de jeu et j’aime toujours voir mon réseau fonctionner comme une montre suisse, peu importe le nombre de trains sur les voies. Si dans Transport Fever il n’y avait pas de concurrence, dans Railway Empire, vous en avez. Et attendez vous à être déçu étant donné qu’elle ne respecte pas la règle sus-mentionnée du réalisme. Si pour vous chaque ligne vous coûte le prix de la ligne principale, des voies d’évitement, voire de l’agrandissement des gares, pour l’IA, la même chose marchera très bien avec UNE voie et UN quai sur chaque gare, les trains pouvant occuper le même espace tranquillement.
Au début ce n’est pas bien grave, mais très vite, quand vous galérez à aligner 20 trains sur vos lignes, l’IA en fait popper 50 tranquillement, sans avoir à se casser la tête à construire un réseau logique. Ce qui fait que Railway Empire est un jeu totalement déséquilibré et qu’il sera bien plus plaisant de jouer seul sur une map, sans s’encombrer de l’IA qui vous écrasera au bout de 5 ans. Et ce ne sont pas les options d’espionnage industriel qui vous sortiront de la panade. Mais en même temps le jeu est trop facile pour cause d’argent qui coule à flot et qui, peu importe la taille de votre compagnie, le nombre de prêts, et les coûts d’entretien et de salaire, ne vous mettra jamais en difficulté financière. Notez une mécanique de personnel assez intéressante, où chaque train a 4 postes qu’il faudra remplir pour optimiser leurs performances.
Parlons maintenant de la progression. La première fois que j’ai lancé le jeu j’ai vu l’arbre technologique, avec ses gros boutons, et j’étais bien content. Sans atteindre l’exhaustivité d’un Transport Fever, le jeu vous transporte de 1830 et les premiers prototypes de locomotives à vapeur, aux années 40 et la première locomotive diesel. En se concentrant uniquement sur les Etats-Unis le jeu se permet d’avoir de bien jolis modèles de véhicules, et un choix de technologies bien intéressant. Dommage qu’en jouant vous découvriez très vite que chaque partie est limitée à une ère. Oui il n’y a pas de progression entre les ères, et au bout de 20 ans la partie se terminera et vous devrez en recommencer une pour profiter des locomotives et des innovations des deux décennies suivantes. C’est un petit peu frustrant de devoir recommencer à zéro au bout de quelques heures de gameplay, mais heureusement le jeu offre un éventail de map assez variées, très bien modélisées, allant du middle-west et ses grandes plaines parfaites pour débuter, à la Californie et ses montagnes qui présenteront un défi intéressant pour tous les maniaques de la construction de voies ferrées. En plus de ça, Railway Empire propose une campagne qui semble intéressante (je ne fais jamais les campagnes dans les Tycoon), des scénarios qui proposent des défis, un mode libre où vous devez gérer votre compagnie, et un mode bac à sable sans argent centré uniquement sur la construction du plus beau réseau possible.
J’aurais voulu aimer Railway Empire. Mais son interface encombrante et ses choix totalement arbitraires de faire tricher l’IA et de limiter chaque partie à une ère sont bien trop frustrants pour que ses qualités, en particulier visuelles et de gestion du personnel, brillent de mille feux. Ça reste un jeu sympathique, mais bien trop léger, en particulier lorsque l’on regarde son prix de triple A. Mashinky, toujours en early access, semble être le vrai successeur de Railroad Tycoon 3, et sinon Transport Fever est bien plus intéressant, en particulier concernant l’évolution technologique. Dommage, déraillage.
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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