Puisqu’il est question de jeu de survie avec Len’s Island, autant le dire tout de suite : je n’ai pas joué à beaucoup de jeux de ce genre, mais je n’ai pas non plus d’aversion particulière à y jouer contrairement aux « thrillers psychologiques« . Ces deux genres ayant eu un grand nombre de représentants ces derniers temps, le moment est donc venu pour moi de vous proposer une critique de l’un d’entre eux et ce sera dans un cadre insulaire et ensoleillé que je vais vous parler de Len’s Island.
Bienvenue sur mon île, ou plutôt : bienvenue sur mon archipel. C’est ainsi que l’on peut résumer l’accueil ET le tuto de Len’s Island. C’est un peu abrupt comme approche et cela contraste beaucoup avec l’environnement plutôt doux et coloré du titre. En effet, le jeu nous lâche directement à côté d’un radeau échoué sur une plage, avec comme seule explication la présence d’un inventaire et voilà, c’est tout, allez va jouer sur ton île maintenant. Que faut-il faire ? Comment faut-il le faire ? Y a-t-il un but à tout ceci ? Toutes ces questions que l’on se pose toute sa vie vous reviennent ici en pleine face, mais dans un décor pastel et avec une ambiance tropicale (et pour une durée beaucoup moins longue, merci les jeux vidéo).
Une fois passé l’effet de surprise de ce manque d’explications, on commence à parcourir l’endroit avec les outils mis à notre disposition pour vite comprendre comment la survie va se dérouler. Couper du bois, casser des cailloux, tailler les herbes hautes et les buissons permet de récolter de quoi fabriquer quelques objets, mais aussi de quoi se nourrir de myrtilles, et c’est bon les myrtilles. En récoltant tous ces éléments, on croise également des maisons abandonnées et autres ruines, qui ne demandent qu’un peu d’investissement pour reprendre vie et trouver une nouvelle utilité. En construisant ainsi un premier lit, pour avoir un lieu de repos pour la nuit, le début de l’installation sur l’île commence vraiment.
Le pays où la survie est moins chère
En parcourant la zone à la recherche de ressources, des éléments endommagés, mais réparables, apparaissent progressivement. Des ponts, réparables avec un certain volume de pierres et de bois, pour être précis. Ils sont présents pour pouvoir franchir les falaises qui séparent l’île d’arrivée du reste du jeu. La collecte est rapide et les ponts sont vite remis sur pied (ou plutôt sur pylônes, ou poteaux, comme vous voudrez), et un élément nouveau apparaît alors de manière assez étonnante : une ville au bout de l’un de ces ouvrages, avec de nombreux commerces et autant de villageois. Parce que oui, ici, un villageois = un commerce. Ce qui me fait me poser la question de la production primaire de cet environnement économique, puisque personne ne fait d’autre métier que la vente de marchandises infinies, mais passons sur ce système intrigant pour revenir à ce village. L’accueil y est assuré par le seul non commerçant, qui est le maire : Gérald, sans doute élu pour ses qualités de communication et sa sympathie envers les étrangers, contrairement à son homonyme et homologue tourquennois. Les divers commerces permettent d’acheter armes et outils mais également des ressources pour qu’enfin notre personnage cesse de se nourrir exclusivement de myrtilles après ses premiers jours insulaires (les myrtilles c’est bon, mais pour le transit, se nourrir uniquement de ce fruit n’est pas recommandé).
Finalement, ce qui s’apparentait à un jeu de survie au début de Len’s Island va plutôt devenir un jeu de craft et d’exploitation agricole à partir de la découverte du village. Pourquoi perdre son temps à cueillir quand on peut cultiver des myrtilles, des bananes, des citrouilles et tout un tas de plantes qui ne peuvent pas pousser dans un climat unique, aussi clément soit-il (et il est très clément, ce climat). Bref, on fait des allers-retours entre les constructions et les différents commerces pour développer l’exploitation et l’automatiser grâce aux améliorations, et engranger suffisamment de pièces d’or pour pouvoir se confectionner un arsenal de plus en plus impressionnant avec des épées, des lances, des haches de combat et tout un tas d’autres instruments de guerre et de violence, qui sont en vente libre dans le village de Gérald. Mais pourquoi s’équiper d’armes en tout genre quand on est un fermier/spéculateur sur les matières premières ?
Voyage au centre de Len’s Island
L’aventure nous attend dans un recoin du petit archipel sur lequel notre exploitation florissante est implantée. L’entrée d’une grotte sera le passage vers cet autre monde. Puisque la surface ne comporte aucune agressivité envers notre humain, il faudra donc aller sous terre pour trouver une utilité à toutes ces armes achetées ou fabriquées précédemment. On y trouve des couloirs sombres éclairés à la seule lueur de la lanterne, des ruines mystérieuses qui font parfois écho à celles qu’on peut trouver en surface et enfin, des monstres à trancher par dizaines, jaillissant de nids qui ne cessent d’en produire tant qu’ils ne sont pas détruits, ou simplement se baladant dans les couloirs. Il faut en liquider un grand nombre pour récolter à nouveau quelques ressources, ou trouver quelques éléments parsemés sur des parchemins qui donneront un nouvel éclairage sur l’île et ses secrets. Cependant, se débattre ou évoluer de plateforme en plateforme n’est pas forcément simple, puisque le jeu ne propose pas (pour le moment) de support pour la manette et se joue uniquement à la manière d’un point & click.
Vous pourrez ensuite continuer vos récoltes, vos constructions, vos passages en ville ainsi que les explorations de la grotte pour débloquer l’ensemble des éléments à construire et fabriquer pour coloniser la totalité de votre île et la transformer en ce qui vous semble le plus adapté : ferme géante, zone résidentielle avec des bâtiments de 1 à 4 niveaux à différents endroits, ou plus simplement, choisir de construire et d’aménager votre maison selon vos envies dans un esprit Les Sims sur une ile tropicale.
Len’s Island a été testé en early access sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Len’s Island n’est encore qu’un jeu en early access, qui vous occupera une vingtaine d’heures au moment où j’écris ces lignes. Malgré un côté un peu répétitif, et un manque flagrant d’explications données au joueur en début de partie, il affiche déjà un contenu assez riche et surtout prometteur quant aux ajouts à venir. Les développeurs australiens de Flow Studio affichent une road map claire sur la page Steam et certains bugs observés avant la sortie du titre (le jour du Black Friday, ce qui n’était pas forcément la meilleure des idées pour espérer une visibilité optimale) ont déjà vu un correctif arriver pour répondre très vite aux problèmes les plus flagrants. Le support de la manette et le développement de la quête souterraine sont, par exemple, des points importants des prochaines évolutions et bien d’autres éléments semblent prévus pour les mois/années à venir. Son côté chill avec une direction artistique simple et colorée en surface, et son histoire de mystères souterrains méritent donc de l’attention, en espérant que la communauté suive pour faire vivre les évolutions prévues.
JoK
J'aime les chiffres, tous les chiffres, et aussi les jeux vidéo mais pas tous
Articles similaires
Miniatures - La poésie du souvenir
nov. 20, 2024
Rogue Flight - Monte dans le robot, Zali !
nov. 16, 2024
Great God Grove - Queer et élastique
nov. 11, 2024