À la rédaction de The Pixel Post, on aime se mettre (virtuellement) sur la gueule. On ne compte plus les heures passées sur Gang Beasts (on a même eu l'occasion de vous le montrer en stream), certains font vibrer leurs murs à force de crier en jouant à Spiderheck et l'un de nous considère que Rocket League n'est pas un jeu de football, mais de destruction. Autant vous dire que quand Recreate Games a annoncé l'arrivée de Party Animals, un jeu de combat en multi (avec des animaux tout mignons), on préparait déjà avec joie notre meilleure mauvaise foi.
J'entends déjà nos plus fidèles lecteurs, ceux qui lisent en boucle nos articles jusqu'à les connaître par cœur, me dire "mais dis donc Murray, tu ne serais pas en train de te foutre de notre gueule ? Tu crois qu'on n'a pas vu que tu as fait un quasi copier/coller de l'intro de ta critique de Bare Butt Boxing ?". À ces gens, je dirai bravo, vous avez l'œil ! Mais attendez, parce que cette fois, ça va bien mieux se passer !
Puppy Bowl
Pour apprécier Party Animals, il vous faut plusieurs choses : des amis (le jeu propose d'affronter des ordis et d'autres joueurs en ligne, mais rien ne vaut un coup bien placé quand il l'est sur une connaissance), accepter le fait que vous allez devoir vous battre contre des animaux plus mignons les uns que les autres, une bonne dose de mauvaise foi et enfin un langage ordurier varié, parce que vous allez insulter vos proches, alors autant ne pas sortir toujours les mêmes obscénités.
Si le jeu propose plusieurs modes de jeu, commençons par le principal, celui sur lequel vous passerez sans nul doute le plus de temps et celui qui est le plus abouti, à savoir le "last stand" que l'on pourrait traduire par "arrête de bouger j'essaye de te tabasser pour t'éjecter au loin". Jusqu'à 8 joueurs, en équipes de 2, 4 ou chacun pour soi, s'affrontent dans différents niveaux pour être le dernier encore en vie.
Pour cela, vous pouvez frapper vos adversaires avec vos poings, votre tête, vos pieds (sautés façon Jean-Claude Van Damme et diablement efficaces), mais aussi diverses armes comme des tasers, des poêles ou encore des nunchakus venant pimenter les parties. Le but est de mettre vos adversaires KO, le temps de les balancer dans le vide/les jeter dans l'eau pour qu'ils coulent/les jeter dans la neige pour qu'ils gèlent.
C'est simple, mais c'est terriblement efficace. Dès la première partie, les insultes fusent autant que les coups et on peut entendre des éclats de rire quand un canard cancane alors qu'il est mis KO par un coup de pelle porté par un gorille. Et, très bonne nouvelle, les éliminés n'ont plus à attendre patiemment que la manche se termine puisqu'ils peuvent lancer sur le terrain des objets allant du poisson pour étourdir les autres joueurs (ou les faire chuter quand ils sont suspendus… je dis ça, je dis rien…) jusqu'aux bombes qui envoient tout le monde valdinguer en passant par des peaux de bananes. Oui, il arrive qu'un joueur éliminé en fasse gagner un autre par un habile lancer et c'est très jouissif.
Si Party Animals est très rapidement fun, on pourra tout de même lui faire quelques reproches. La maniabilité n'est pas toujours parfaite, surtout quand il faut attraper des objets par le bon bout pour pouvoir s'en servir, ou quand le jeu semble faire preuve d'un peu trop de latence. De même, si l'on peut jeter ses ennemis, on peut regretter de ne pas pouvoir les porter au-dessus de sa tête pour les envoyer facilement au-dessus d'une rambarde. Enfin, les temps de chargement sont parfois un poil long et il n'est pas rare de devoir relancer une partie quand un des joueurs décide de partir. Mais on note en revanche qu'il est possible de rejoindre une partie à tout moment, de quoi arrêter de gueuler sur les retardataires.
Les 9 niveaux disponibles du mode "last stand" offrent assez de diversité (même si on a déjà pu en voir une bonne partie chez la concurrence). Nos animaux bagarreurs peuvent ainsi se retrouver sur les ailes d'un avion (pour des manches en général plutôt rapides), sur un sous-marin sur le point de s'immerger, sur une banquise se craquelant progressivement ou bien encore autour d'un feu de camp dont il ne faut pas s'éloigner sous peine de finir congelé.
Party Animals a l'intelligence de proposer à ses joueurs des parties personnalisées permettant de ne pas sélectionner certains niveaux moins intéressants, de jouer sur l'endurance des animaux (qui permet de donner des coups plus forts, de courir ou de grimper à des murs) ou encore d'enlever les dégâts aux coéquipiers (mais qui voudrait faire cela enfin ?). Il ne manque que la possibilité de choisir le nombre de victoires nécessaires pour gagner dans un niveau, celui-ci étant bloqué à 3 que l'on joue en équipe ou en solo, rendant certains niveaux un peu trop longs par rapport à d'autres.
Allez une petite dernière !
Si Party Animals aurait pu se contenter de son mode de jeu "last stand" et être déjà une franche réussite, deux autres modes accompagnent ce dernier. Le premier consiste en des mini-jeux à faire en équipe. Ces derniers sont variés, proposant pour certains des matchs endiablés de sports divers (hockey sur glace, football américain, football) et pour d'autres des jeux plus originaux comme une course de trains où le but est à la fois d'alimenter son train pour qu'il accélère tout en empêchant l'équipe adversaire de faire de même.
Cependant, le plaisir de jouer à ces mini-jeux reste trop dépendant du nombre de joueurs en lice. En effet, toute la partie stratégie est bien limitée quand les équipes s'affrontent en 2v2 au lieu de 4v4, et certains terrains sont bien trop grands pour un nombre de joueurs restreint. Alors oui, vous pouvez ajouter des ordis à votre partie, mais le plaisir n'est vraiment pas le même.
Un constat semblable peut être fait pour le dernier mode de jeu, "l'arcade", qui consiste en un mode "last stand" obligatoirement par équipes où le but est de faire perdre ses 10 vies à l'équipe adversaire. Trop peu de joueurs sur le terrain et vous aurez rapidement la sensation que la partie s'éternise.
Mais Party Animals est aussi un jeu généreux par ses à-côtés. Cela se voit dès le démarrage avec la possibilité de détruire les lettres constituant le nom du studio (déclarée meilleure feature JV de l'année). Mais aussi par la possibilité de gagner de l'expérience à chaque partie (même en jouant juste avec ses amis) pour pouvoir obtenir de nouveaux costumes supplémentaires pour nos animaux combattants.
Gros point noir à noter cela dit puisqu'à la sortie du jeu, certaines tenues ne peuvent être achetées qu'avec des nemo bucks, une monnaie pouvant être récupérée en partie en jouant mais surtout grâce à de la vraie monnaie du monde véritable. On va pas se mentir le prix est un scandale (comptez pas moins de 20$ pour une tenue "légendaire"). On espère en soupirant fort que tout cela sera revu.
Mais le meilleur ajout du jeu est de toute façon ailleurs, puisqu'après chaque partie, un podium est mis en place pour mettre en avant les gagnants face aux perdants. C'est surtout l'occasion pour une dernière baston gratuite débouchant, au bout de quelques secondes, sur une photo finish (que l'on peut télécharger en un clic), toujours hilarante, où l'on peut apercevoir un chien voler suite à une droite d'un morse pendant qu'un chat se colle trop près de la caméra et qu'une chauve-souris fixe le joueur alors qu'elle est planquée au fond de l'écran (déclarée réelle meilleure feature JV de l'année).
Party Animals a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur Xbox Series. Lors de nos parties réalisées avant le lancement officiel du jeu, nous n'avons pas eu de problèmes avec les serveurs. Mais depuis le lancement de nombreux joueurs se plaignent de problèmes de connexion. Nous vous invitons à vérifier que ces problèmes sont réglés avant d'acheter le jeu.
Party Animals est la dose de fun qu'il nous fallait au milieu du raz de marée des sorties de triple AAA et de jeux indés de cette rentrée. Si le jeu manque parfois de précision et qu'il nécessite, dans certains modes, du monde pour être vraiment amusant, il regorge de bonnes idées pour pimenter les parties et s'amuser du moment où le jeu démarre jusqu'au moment où on l'éteint.
Les + | Les - |
- On rigole dès la 1re partie | - Bien attraper les objets c'est compliqué |
- Les animaux sont si mignons | - Certains mini-jeux et niveaux un peu trop longs |
- On peut jouer (et influer) même après avoir perdu | - Les temps de chargement |
- On peut jouer en solo et en équipe | - Des mini-jeux nécessitant 8 joueurs pour être vraiment fun |
- La photo à la fin sur le podium | - 20$ la tenue ?! Le seul truc qui fait vraiment pas rire dans le jeu |
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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