Enfin ! Après la purge qu’était le dernier jeu estampillé Necromunda, et après la déception derrière le dernier jeu Warhammer qui soit passé entre mes mains, voici un bon titre d’une licence Games Workshop. Oui, un vrai bon jeu, avec du bon gameplay et tout. On le doit aux Français de chez Streum On Studio et à l’éditeur Focus, et ils ont fait un bon travail.
Necromunda: Hired Gun, s’il n’est clairement pas le meilleur jeu de l’année, a réussi à me surprendre alors que je n’en attendais pas énormément. J’ai un peu perdu de vue les FPS, surtout depuis la saturation et l’épuisement entrainés par DOOM Eternal, mais ça reste un genre auquel je suis attaché et que j’aime bien. Dans ce contexte, l’idée de tâter d’un FPS dans l’univers de Necromunda me laissait dubitatif, d’une part car je pensais que l’univers ne se prêtait pas bien à ce genre d’exercices, et que les trailers me donnaient une impression de jeu bif bof. Heureusement pour tout le monde, il s’agit d’un titre qui a de sérieux arguments en sa faveur.
PAN ! BOUM ! Ratatata !!! WOUF !
La première chose que l’on remarque quand on se lance dans ce Necromunda, c’est la rapidité de notre avatar et la fluidité de ses mouvements : on a l’impression que notre personnage est monté sur roulettes, ou qu’il ne pèse presque rien. Dans un autre contexte ça aurait pu être problématique, mais dans ce cas précis, Hired gun est un Fast FPS, et tout cela donne une impression de liberté de mouvement bienvenue. Vous êtes là pour courir partout en défouraillant tout ce qui bouge, et dans ce but le jeu vous offre une palette de mouvements allant de la course murale jusqu’au grappin en passant par les doubles sauts. Tout ça pour pouvoir crapahuter dans tous les sens tout en vidant des chargeurs dans la tronche de vos ennemis, qui semblent presque patauds par rapport à vous (à quelques exceptions près, bien évidemment). Bien sûr, même si notre avatar semble léger, nos armes, au contraire, ont une sacrée patate. On sent bien la puissance de feu qu’on a entre les mains quand on tire avec une mitrailleuse lourde ou un fusil à canon scié, et c’est un plaisir de massacrer des vilains par paquets de douze en bougeant partout.
Pour nous assister dans notre funeste tâche, nous sommes accompagnés d’un gros toutou très utile, pour peu qu’on prenne la peine d’investir dedans. Necromunda nous offre un système d’amélioration du personnage et de l’équipement qui, loin de la purge qu’était celui de RAGE 2 (qui reste mon standard personnel de ce qu’il ne faut pas faire en termes d’amélioration et de progression de personnage), se contente d’un ensemble simple et assez varié pour pouvoir personnaliser son expérience de jeu à son goût. Par exemple, vous pouvez tout à fait choisir de devenir une sorte de super sniper en investissant dans les armes adéquates, dans des améliorations d’armes pour la précision et la stabilité et dans des compétences, comme celle qui permet d’avoir une visée automatique pendant quelques secondes. Et, à l’inverse, vous pouvez, comme moi, tout claquer pour transformer votre chien en machine de guerre utilisable très souvent, et en optimisant la régénération de vie histoire de profiter du cœur de la mêlée comme il se doit.
Gravé dans la Ruche
Le cœur de jeu étant assez carré sur le papier, qu’en est-t-il de l’enrobage ? Car avec à disposition une licence aussi riche que Warhammer 40k, il serait dommage de ne pas en profiter, mais il ne faut pas non plus fermer la porte aux nouveaux venus. Pour ce qui est de l’accueil des néophytes, Hired Gun s’en sort parfaitement en donnant dès la cinématique d’introduction les éléments essentiels à la compréhension, sans noyer le joueur d’informations parasites. Pour l’exploitation de l’univers, on est aussi sur une réussite, entre autres grâce à des environnements qui fourmillent de détails liés au monde de Necromunda, que ce soient des affiches de propagande militariste, des tags faisant référence à des gangs précis, ou l’architecture à la fois oppressante et en ruine de la sous-ruche. Évidemment, l’ambiance ne passe pas que par le visuel, le scénario aussi utilise des éléments préétablis de l’univers, comme les relations entre les gangs de la ruche ou le côté superstitieux des habitants du sous-monde par exemple, pour mieux embarquer le joueur, mais sans non plus perdre les non-initiés.
De manière générale, je trouve que si de loin Hired Gun semble assez générique pour un FPS, il a, quand on s’y penche plus attentivement, une vraie « gueule » et une personnalité propre très marquée. Si je le compare à Underhive Wars d’un point de vue strictement artistique, ce dernier semble juste fade, avec comme décors de « simples » grands complexes industriels en ruine, alors qu’Hired Gun arrive à nous écraser par le gigantisme des décors, à nous faire ressentir l’âge antédiluvien de la ruche, et nous met sous les yeux le véritable enfer industriel et philosophique qu’est son environnement. Sur Necromunda on crève, on trime et on se fait exploiter en vain (du moins dans le sous-monde). Évidemment, tout ce que je viens de dire ne tient que si on y prête attention, Hired Gun étant avant tout un FPS ultra nerveux, vous ne serez pas franchement invités à faire du tourisme, à l’exception du hub central, sauf si vous voulez prendre votre temps. Cependant, je vous y invite fortement, surtout si vous ne connaissez rien à son univers de base et que vous souhaitez en savoir plus.
Un bon flingue ne devrait pas s’enrayer
Les prochaines lignes me fendent le cœur, mais si ce Necromunda: Hired Gun, n’est juste qu’un jeu correct et pas un très bon jeu, c’est parce qu’il se traine quelques boulets sur lesquels je ne peux pas fermer les yeux. Sa version PC n’est pas stable et rame régulièrement, même dans des moments où il n’y a aucune raison pour qu’il le fasse. Dans ma partie, j’ai eu droit à un retour Windows sauvage sans signes avant-coureurs, et en vérifiant les forums j’ai pu voir que je n’étais pas le seul dans ce cas. Pour ce qui est des ralentissements, ce n’est pas un problème de PC mais d’optimisation, le mien est largement capable d’afficher des jeux très gourmands et plus beaux qu’Hired Gun en qualité moyenne, et il n’y a aucune raison pour que celui-ci mette ma machine en difficulté dans la même configuration.
Au chapitre des problèmes du titre, je dois ajouter sa longueur et sa gestion de la difficulté un peu nazes et qui plombent le constat global. Si le jeu n’est pas très long (il peut se finir en moins de 12h sans trop forcer) on sent que le gameplay, tout plaisant qu’il soit, n’est pas assez riche pour être bien exploité jusqu’au bout, et les dernières missions tirent sur la corde. C’est d’autant plus marquant que les deux premiers tiers du jeu sont assez variés, avec même des passages qui rompent complètement la routine, en offrant par exemple des courses-poursuites ou des phases de défense de terrain, et n’hésitent pas à changer radicalement d’ambiance (mention spéciale pour le chapitre 7). Dans le même ordre d’idée, les quelques boss que l’on rencontre dans l’aventure sont simplement mal designés. Il s’agit simplement de sacs à PV dans des arènes avec pour seule différence entre eux les mobs qui les accompagnent. Il n’y a pas de stratégie particulière pour les battre à part esquiver les balles en vidant une centaine de chargeurs dans leur bide.
Il en va de même pour la gestion de la difficulté, qui flanche sur ces mêmes derniers chapitres. J’ai fait tout Hired Gun en mode normal, et si le tout début m’a donné du fil à retordre, la suite jusqu’aux deux dernières missions s’est faite avec les mains dans les poches. Puis, dans ces fameux derniers niveaux, j’ai été obligé de passer la difficulté en facile, car quelques passages étaient absurdement durs. La perte de challenge progressive s’explique assez facilement : si au début on incarne un personnage presque « à poil », plus on avance dans la trame principale et plus on devient une machine de guerre. Les ennemis en revanche ne gagnent pas en puissance, mais deviennent juste plus nombreux, et même si l’on rencontre au fur et à mesure de la progression de nouveaux ennemis, on en fait vite le tour. Pour les pics de difficulté débiles, ce sont en fait des phases d’arène où le jeu décide d’envoyer tous les ennemis possibles dans des environnements pas adaptés pour des combats nerveux. Je comprends pourquoi ces phases sont présentes, mais je pense que le titre aurait pu augmenter sa difficulté autrement qu’en mettant 250 ennemis armés jusqu’aux dents dans une arène sans couverture.
Necromunda: Hired Gun a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Il est aussi disponible sur PS4, PS5, Xbox Series et Xbox One.
Vous l’aurez compris, j’ai passé un très bon moment sur ce Necromunda: Hired Gun. En revanche, je regrette amèrement ses derniers niveaux de trop, qui font qu’il passe à presque rien d’être un très bon jeu, et le laissent être simplement un jeu sympathique. Néanmoins, s’il y a une chose à retenir du titre de Streum On Studio, c’est qu’il reste une très bonne porte d’entrée à l’univers de Necromunda tout en l’exploitant de manière très intelligente, et je pense pouvoir dire sans trembler qu’il s’agit d’une des meilleures adaptations de la licence Warhammer, aux côtés des deux Total War, et du deuxième Dawn of War.
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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