La saga Luigi's Mansion a beau n'avoir que 3 jeux, nous en sommes déjà à 5 sorties. Le premier épisode, débarqué en 2002 (chez nous) sur la console de salon (que j'aime tant) GameCube, a connu un remake sur la console portable 3DS en 2018. C'est maintenant au tour du second épisode de connaître le chemin inverse, puisque sorti à l'origine sur la 3DS en 2013, il arrive maintenant sur la Switch. L'occasion aussi de se rappeler que l'excellent 3e épisode a déjà 5 ans, ce qui n'a absolument aucun sens, merci le Covid de défoncer ma notion du temps.
Et si j'ai un souvenir fort des 1er et 3e opus, je dois reconnaître que j'avais assez peu de souvenirs du 2e, mis à part pour sa structure particulière. L'occasion était donc parfaite de replonger dans les aventures du meilleur élément de la fratrie à moustache, à défaut d'avoir enfin droit à un jeu consacré au meilleur personnage de la licence : oui, je parle bien de Waluigi.
Le retour de l'aspirant chasseur de fantômes
Bienvenue dans la Vallée des ombres ! Ne vous inquiétez pas, tout va bien, le célèbre professeur Karl Tastroff fait ses petites expériences, accompagné des fantômes amicaux de la région et... le roi Boo vient de briser la Lune noire du coin en morceaux, rendant les fantômes beaucoup moins amicaux. Il est donc temps pour Luigi de reprendre du service.
Vous connaissez sans doute le principe, mais on va le rappeler pour les deux du fond qui n'ont jamais entendu parler de la licence. Vous avancez dans les pièces d'une maison hantée pour y débusquer des fantômes colorés (chaque type ayant ses spécificités), vous éblouissez ces derniers avec votre lampe torche, avant de pouvoir les attraper à l'aide de votre aspirateur. Le tout en récupérant pièces, billets et lingots d'or, histoire de faire monter votre rang, mais aussi de pouvoir améliorer votre matériel et faciliter votre chasse.
On retrouve des pièces remplies de secrets, cachés derrière des rideaux et du papier peint décollé du mur, des pierres précieuses que l'on peut (facilement) rater et enfin les fameux Boos, les fantômes caractéristiques de l'univers des plombiers, plus difficiles à trouver, et surtout aux noms constitutifs de jeux de mots toujours parfaits. Le titre fait très bien ce qu'on attend de lui, on retrouve avec plaisir le Luigi peureux, Tastroff qui n'hésite pas à l'envoyer dans les pires situations, et des boss qui, s'ils sont moins inspirés niveau design que dans les autres épisodes, ont des mécaniques variées.
Contrairement au premier épisode qui ne mettait qu'un seul manoir face au grand vert avec une chaussure marron, le second épisode, lui, propose 5 manoirs différents à explorer, chacun renfermant un morceau de la fameuse Lune noire à récupérer. Très bonne nouvelle, puisque non seulement cela permet d'allonger la durée de vie du titre (comptez 12 heures contre la moitié pour le 1er opus), mais le jeu en profite aussi pour proposer des manoirs aux univers différents : demeure envahie par les plantes, chalet couvert de glace, horlogerie hantée, etc. Mention spéciale pour le dernier manoir qui va venir combiner habilement tout ça et forcer le joueur à réfléchir un peu plus aux énigmes proposées.
Les manoirs hantés et les 999 allers-retours
En plus de ces multiples manoirs, le jeu divise beaucoup plus son aventure. Luigi va passer son temps à faire des allers-retours du laboratoire du professeur Tastroff jusqu'aux demeures à libérer. La structure scénaristique est assez semblable à chaque fois, puisque la plupart des manoirs comprennent 5 chapitres, consistant en une première visite, une deuxième pour chercher une clé permettant d'accéder à la zone finale, une troisième parce qu'un autre mécanisme important est manquant, une quatrième parce que le chien fantôme a revolé la clé et enfin une dernière pour battre le boss et récupérer un fragment de la Lune noire.
C'est ici que se trouve le vrai problème du titre. Comme on est téléporté au laboratoire en permanence (et souvent de force alors qu'on aimerait bien refouiller un placard laissé de côté précédemment), on repasse sans cesse dans les mêmes pièces avant de pouvoir accéder aux nouvelles. Alors oui, il y a parfois quelques changements, comme un fantôme caché ou un coffre qui n'était pas là avant, mais on a souvent l'impression de refouiller chaque pièce dans l'espoir de trouver quelque chose pour n'obtenir que 2 pièces d'or et 3 billets de banque.
À cela s'ajoute le fait que chaque chapitre contient un Boo spécial et que chaque fin de chapitre vous donne une note (en fonction de votre temps, du nombre de fantômes attrapés, de l'argent récupéré et de votre quantité de vie perdue). Autant vous dire que si vous voulez tout attraper et avoir la meilleure note, vous allez vraiment avoir ce sentiment de répétition qui va s'installer.
Le premier Luigi's Mansion n'avait qu'un grand manoir et évitait ce sentiment. Le troisième, lui, avait trouvé un juste milieu, avec un seul bâtiment, mais aux étages thématiques. Le deuxième opus se retrouve un peu bloqué entre les deux et subit aujourd'hui la comparaison avec Luigi's Mansion 3. Une comparaison d'autant plus difficile pour lui que, visuellement, cette version HD est propre, mais n'est pas aussi jolie que les graphismes du dernier opus en date.
Luigi's Mansion 2 HD a été testé sur Nintendo Switch via une clé fournie par l'éditeur.
J'ai l'impression de conclure cette critique en étant un peu dur avec Luigi's Mansion 2 HD. Le fait est que ce n'est pas un mauvais jeu, loin de là. Et si le remaster est un peu fainéant, il a le mérite de faire découvrir le titre à des joueurs qui auraient pu le rater sur 3DS. Mais c'est aussi un titre qui passe après un Luigi's Mansion 3 de grande qualité, et, si vous ne deviez en découvrir qu'un seul sur les deux, j'aurais du mal à ne pas vous dire de foncer sur le 3e épisode.
Les + | Les - |
- Luigi reste le meilleur | - Un vrai sentiment de répétitivité |
- La mécanique de capture des fantômes toujours aussi originale et efficace | - Un remaster un peu fainéant |
- La diversité des manoirs | - Le jeu souffre de la comparaison avec le 3 aujourd'hui |
- Vous allez siffloter le thème du jeu en boucle | - Vous allez vraiment siffloter le thème du jeu en boucle |
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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