Au départ, il y avait un anime. Puis l’éditeur Bandai Namco Entertainment est arrivé et il nous offre un jeu vidéo tout mimi. Dans Little Witch Academia : Chamber of Time (quel nom long), on incarne Akko, une jeune apprentie sorcière, toujours prête à subir -ou à faire- des âneries aux conséquences plus ou moins graves. Le pitch fait un peu penser à Harry Potter, jusqu’au titre de l’épisode (la chambre du temps = la chambre des secrets) : on est dans une académie de sorcières, Luna Lova, avec des ados qui doivent apprendre à maîtriser la magie et le vol sur balai. Les principales innovations se situent au niveau culturel puisque les événements se déroulent au Japon, et dans une école entièrement féminine. Au final, cet épisode se transforme vite en Un jour sans fin barbe à papa très agréable.
Le jeu débute sur le discours d’annonce de la fin des cours pour les vacances d’été. Je rappelle que les vacances d’été, au Japon, coupent l’année scolaire, qui débute au printemps, contrairement à chez nous. Akko doit rester pour se perfectionner et réparer une bêtise qu’elle a fait. Dès le premier jour des vacances, Akko découvre une salle cachée grâce à un fantôme et détraque le temps. Toute l’école est plongée dans une boucle temporelle de 16h qui débute à 8h du matin, pour se rembobiner à minuit. Seules les personnes qui entrent dans cette mystérieuse salle du temps ont conscience du processus. Akko, ses amies et ses moins grandes amies, décident de réparer la linéarité du temps sans en référer aux instances supérieures, et nous devons les y aider.
Une belle ambiance fidèle à l’anime
Little Witch Academia s’est constitué un véritable public, et il faut remarquer que vraiment, l’univers est assez relaxant. La série a d’abord été un court-métrage de 30 minutes environ, puis il y en a eu un autre de 53 minutes, et enfin, une cagnotte KickStarter a permis au studio Trigger de développer une série entière dédiée à Akko.
Cet épisode Chamber of time n’est pas un remake de l’anime. Il y a eu une véritable recherche de scénario, avec beaucoup de clins d’œil à sa matrice initiale (notamment la quête secondaire liée à l’apprentissage de la langue des poissons) et une grande cohérence avec l’univers.
La personnalité très différente des personnages est totalement respectée. Le studio a pensé à tout le monde : ceux qui ne connaissent pas, et ceux qui connaissent, en proposant une cinématique de présentation des personnages clés, qui peut être passée.
Les rivalités sont également présentes, avec une lutte des classes sous-jacente, entre les discussions secrètes et autres vantardises autour des lieux de départ en vacances, et le décalage d’instruction entre les riches jeunes filles et les plus modestes. Mais, et c’est ce qui est agréable dans cette licence, ces rivalités ne sont pas ancrées au point que la solidarité et la bienveillance n’existent pas. Au contraire, Diana et Akko savent se serrer les coudes quand les difficultés se présentent.
Clairement, les fans de la série ne sont pas dépaysés. Les décors sont très soignés, même si parfois un peu vides, et il y a pléthore de sous-événements pour vous plonger toujours plus dans l’univers de Little Witch Academia.
C’est un peu comme être parachuté directement dans un épisode de l’anime. On profite de l’univers, on s’amuse à se promener (et à se perdre) dans cette gigantesque académie, à discuter avec tout le monde, à résoudre des petits ou de gros problèmes… On y retrouve avec brio l’humour, la poésie et la douceur enfantine du dessin animé. C’est un véritable régal. Mais…
Il faut du temps… dans Little Witch Academia
Vraiment, il faut beaucoup de temps devant soi. Ce n’est peut-être pas pour rien que le studio a choisi ce titre. Déjà parce qu’il y a vraiment beaucoup de quêtes secondaires, et que ça peut être utile de les faire pour vraiment profiter du jeu et de son scénario, mais aussi parce que l’académie est tellement graaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaande ! Et la map est tellement mal faite…!!!
Sincèrement, c’est le plus gros défaut du jeu : dans l’académie, la mini-map est abominable. On ne sait jamais si on est à droite du couloir, ou à gauche. On sait qu’on est quelque part à tel étage, grâce à un point lumineux, mais c’est tout.
Dès qu’on arrive dans un endroit, il faut impérativement spammer triangle pour que la map s’affiche, et apprendre par cœur les repères visuels pour s’y retrouver. Combien de fois j’ai compté : « Salle de classe 2-1, 2-2, si je tourne là, si je ne me trompe pas, je pourrai aller à l’aile ouest des dortoirs… et… PERDU ! ». J’étais à l’opposé, à l’aile est, et il me fallait à nouveau courir dans l’autre sens pendant que les aiguilles de l’horloge tournent.
Or, toutes les deux heures, les jeunes filles PNJ se déplacent selon leurs activités : repas, examens de rattrapage, permanence… Se perdre, c’est augmenter les risques de ne pas trouver la bonne personne à temps, et de devoir attendre le lendemain pour terminer l’événement souhaité. On peut alors aller faire autre chose et prendre le risque d’oublier la résolution de cette quête. Il y a un journal, c’est sûr, mais au vu du nombre de sous-évènements, c’est un risque majeur.
Ensuite, bien sûr, on finit par débloquer le TP. Je l’ai découvert pile au moment où j’étais prête à abandonner tellement le temps de déplacement m’agaçait. Mais le TP n’est pas évident à utiliser : il faut une potion pour réaliser des sortilèges dans l’enceinte de l’académie, et on les trouve en les échangeant contre des pierres magiques glanées sur les monstres dans le donjon.
Les potions sont une sorte de boost pour Akko, qui est vraiment mauvaise en magie (mais comme elle veut devenir une sorcière aussi forte de Charriot, figure emblématique de Luna Lova moquée par ses camarades, elle persévère). Par contre, dans les donjons, elle y arrive. Ce point étrange lui apparait bizarre aussi dans le jeu.
Un RPG un brin vintage
Ce qui est vraiment sympa, dans Little Witch Academia, c’est qu’ils ont réussi à faire un jeu moderne grâce aux graphismes 3D particulièrement bien travaillés et à une musique magnifique, mais avec des mécaniques vintages. Je m’explique. C’est un RPG à n’en pas douter : on joue Akko, il faut lui faire monter son xp, choisir où on met ses points de talents, quels sorts débloquer (à l’aide de points et de constellations), lui faire résoudre des énigmes, choisir son équipement, jouer le jeu, etc etc.
Il y a une tentative mignonne de housing dans la Chambre du temps, avec l’installation pré-définie d’objets récoltés à la suite de résolutions de quêtes, mais ce n’est pas très poussé. Cela fait assez penser à ce que proposait Fable II avec l’exposition des trophées, ou dans les dernières extensions de World of Warcraft avec l’archéologie.
Et puis à côté de la Chambre du temps, il y a le donjon avec les monstres. Une fois dedans, on doit dégommer du monstre façon beat them all et hack’n’slash (toutes ces mécaniques de jeu étant de plus en plus entremêlées, je propose qu’on dise juste « RPG d’action »). Mais attention ! Les combats sont tellement simples et rigides que direct, j’ai eu le flash de moi gamine jouant à Sailor Moon sur ma SNES.
J’ai adoré retrouver cette sensation, surtout en plus joli. J’ai bien ri. Après, ce n’est pas au goût de tout le monde : c’est vraiment très simple et il n’y a des combats QUE dans le donjon. Les décors et la difficulté changent selon les clés qu’on arrive à trouver en résolvant des enquêtes.
Le donjon fait avancer l’histoire de Little Witch Academia. Il est donc parfaitement incontournable. On l’explore avec trois personnages parmi les 7 disponibles, dont Lotte, Sucy, Amanda et Diana… Les vrais savent.
Chacune dispose d’aptitudes particulières selon qu’elle soit cheffe du groupe ou juste suiveuse. Des quêtes font même faire intervenir tel ou tel personnage, et toutes les filles peuvent être up, comme pour Akko : points de talents, xp, équipements…
La carte, ici, est pratique. On récupère beaucoup d’objets et de nourriture à l’aspect particulièrement kawaii, et on monte facilement en xp si on prend les bons personnages dans son équipe. Vraiment, rien de sorcier ici. Ah. Ah. Ah.
Les couleurs barbe à papa, la musique, l’excellent doublage japonais et la traduction en sous-titre français… Tout est fait pour profiter tranquillement d’un moment vidéoludique sans grands combats ni grands enjeux. Il y a très peu de difficulté en soi, si ce n’est la résolution de certaines énigmes qui donne envie d’aller voir les solutions pour avancer. Je pense à ce moment dans le donjon de la mine… Abominablement long. Little Witch Academia : Chamber of Time représente une véritable promenade de santé, parfaite pour se vider la tête et profiter de vacances mentales dans un univers mignon. A recommander si vous avez besoin de câliner l’enfant qui est en vous. Donc attention : ce n’est pas pour les bourrins.
bob thebob
Mes parents ont trouvé ça drôle de m’appeler Bob, notre nom de famille étant Thebob. Ça vous en bouche un coin ? Moi pas. Pour une raison simple : je n'en ai pas, de coin. Du coup, même si je
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