Etrian Odyssey Nexus est le dernier d’une longue série de Dungeon Crawler signée Atlus. Bien qu’assez confidentielle par chez nous, la série a quand même une certaine base de fans, car malgré tout, je vais vous parler du 6ème opus de la série principale qui n’existe que sur DS, et dans notre cas, sur 3DS.
Avant de commencer pour de vrai cet article, mettons quelques points au clair, car je ne souhaiterais pas que vous vous mépreniez. Etrian Odyssey Nexus est le premier jeu que j’essaie de cette série. Il se peut donc que je ne remarque pas certaines redondances entre celui-ci et ses prédécesseurs. En plus de ça, c’était aussi ma toute première expérience de Dungeon Crawler : je n’ai en effet jamais touché Legend of Grimrock, ni de jeux plus vieux comme Land of Lore, donc je ne suis vraiment pas familier des poncifs de ce genre. Donc encore une fois, je risque de prendre pour un défaut un élément récurent du genre, ou au contraire trouver géniale une feature qui est juste basique. En conclusion, si vous êtes un habitué de la série, je pense que je ne vous apprendrai rien d’intéressant vis-à-vis des nouveautés du genre, mais si au contraire vous êtes comme moi un nouveau venu dans le monde des Dungeon Crawler, je vous souhaite la bienvenue dans mon article.
J’vous remets un tuto pour la route ?
Le premier contact avec le jeu se fait sans aucun problème, vous êtes dans un dirigeable en direction d’une nouvelle terre qui vient d’être découverte et sur laquelle se trouve un grand arbre nommé Yggdrasil (comme c’est original). Dans ce véhicule, vous rencontrerez deux personnages qui vous exposent les tenants et aboutissants de l’univers : plein de traines savates d’aventuriers viennent pour essayer de trouver un chemin vers l’arbre et pour aider les gens à s’installer tranquillement en combattant les monstres. Vous incarnez non pas un aventurier prêt à tuer des monstres et à piller des ruines, mais un chef de guilde, qui va réunir des héros en herbe afin d’organiser le massacre et le pillage en bonne et due forme. Arrivé en ville, le jeu commence à vous expliquer les bases de ce qu’il faut savoir… Et ça va durer un certain temps, car il y en a des bases : comment on recrute, qui voir pour quoi faire, quel genre de héros fait quoi, comment on gère les compétences, et les stats, et comment on fait les frites, au fait vous connaissez l’UPR…
Bref vous l’aurez compris, Etrian Odyssey est un poil complexe dans sa partie gestion et RPG pure. Si vous n’avez aucun problème à vous frapper beaucoup de menus, et de theorycrafting, je pense que vous allez vous sentir à la maison. Dans le cas contraire, ben bonne chance. Mais une fois ce petit tuto fini, vous pourrez enfin vous lancer dans l’exploration de votre premier donjon, yay ! Ce qui signifie : encore plus de tutos ! Ben oui, faut bien montrer comment fonctionne la carte interactive, comment on combat, et les compétences à lancer hors combat, aussi vous avez vu qu’on peut faire des trucs, comme récolter des ressources ? Ben on va vous l’apprendre… Oui j’ai l’air d’insister sur un simple détail, mais le fait est qu’après 10h de jeu, quand je vois une fenêtre pour me dire « Hey, si tu veux faire tel truc, ben faut le faire comme ça », ben ça me fait pousser un gros soupir. Pas que ce soit mal foutu, mais il y a beaucoup de choses à retenir, pour un jeu qui aurait pu être plus simple. Mais ce qui m’a fait lever un sourcil circonspect, c’est que certains aspects ne sont pas expliqués dans ces tutos. Par exemple en combat, il y a une fenêtre pour voir en détail de quelles afflictions souffrent les héros. Le souci, c’est qu’à aucun moment on ne m’en a parlé, ni expliqué les pictogrammes. De même, les afflictions sont nombreuses, et diverses, ce qui est super cool stratégiquement parlant. Mais elles ne sont expliquées nulle part, il faut les subir ou les tester sur le terrain pour connaitre leurs effets.
Bon j’imagine que ce manque d’exhaustivité dans les explications du jeu vient d’une certaine volonté d’être un peu hardcore, ce que je respecte. Mais dans ce cas, j’aurais aimé qu’on me lâche la main un peu plus tôt pour tester par moi-même. Cependant, ne crachons pas dans la soupe, Etrian Odyssey est très complet, et ça c’est cool.
Bon du coup à droite, à gauche ou tout droit ?
Venons-en maintenant au cœur de la meule, l’exploration de donjon. Celle-ci ressemble beaucoup à ce qui se fait dans les vieux Dungeon Crawler, on avance case par case, on annote notre jolie petite carte, et on cherche des secrets histoire de pas être venu pour rien dans cet endroit dangereux. De temps à autre, on se fait agresser par des créatures, et sinon on cherche à aller le plus profond possible. J’admets que racontée comme ça, l’activité n’a pas l’air des plus palpitantes, mais ne vous y trompez pas, pour nous maintenir attentifs, les devs ont mis les petits plats dans les grands. Level design tortueux à souhait (la base mais très bien maitrisée), une bande-son superbe qui est probablement la grosse surprise du jeu, et aussi une difficulté bien vénère, histoire de ne pas oublier qu’on est dans un lieu hostile.
D’ailleurs, parlons-en de la difficulté. Pour faire simple, vous disposez d’un groupe de 5 héros pour crapahuter dans les niveaux et vous avez droit d’avoir jusqu’à une cinquantaine d’aventuriers qui restent tranquillement en ville à boire le thé. Ces 5 types vont souvent rencontrer des ennemis qui ont 2 avantages sur eux : 1) ils tapent dur 2) ce sont des sacs à PV. Ceci laisse présager à tous les habitués du J-RPG deux choses : déjà, va falloir farmer à en crever car sans ça, jamais tous vos héros seront parés à affronter les dangers qui les guettent. Deuxièmement, vous allez faire des milliers d’allers retours juste pour soigner vos aventuriers blessés et mourants. Et je ne parle même pas du nombre de tentatives nécessaires pour venir à bout d’un boss.
Cependant cette difficulté violente, même si je ne l’apprécie pas outre mesure, est en fait très logique quand on regarde le support du jeu. La 3DS étant une console portable, les sessions de jeu doivent être assez courtes, voire pouvoir être interrompues facilement, et les allers retours imposés permettent de donner un rythme plutôt sympa à l’aventure.
Au final le plus important c’est le voyage
Je n’ai plus grand-chose à dire sur ce Etrian Odyssey Nexus, j’ai bien transpiré et me suis crispé face à sa difficulté, mais au final, j’en retire une bonne expérience. C’est varié, long (peut-être trop ?), et sympa comme tout, on apprend à s’attacher à ses personnages, et parcourir les donjons a quelque chose de grisant. Quelque part, il ressemble un peu à un Monster Hunter : assez obscur au début, voire complètement hostile au nouveau venu, mais avec un peu d’insistance, ça va vite mieux.
Je pense que pour quelqu’un comme moi qui n’a jamais joué à un jeu du genre, Etrian Odyssey peut être une bonne porte d’entrée, car il n’a pas toute cette esthétique austère que peuvent avoir les autres représentants du genre (Legend of Grimrock en tête). Par contre, si vous avez peur de la difficulté, je pense qu’il vaudrait mieux se tourner vers un autre jeu. Idem si le farm vous donne des boutons, ou que vous n’aimez pas trop le coté surplus de chiffres que peut avoir ce jeu. Mais je pense sincèrement que c’est une cartouche qui vaut le coup d’être dans une 3DS.
Le jeu a été testé sur 3DS via une clé fournie par l’éditeur.
Etrian Odyssey Nexus est une bonne surprise pour une console portable avec une aussi longue vie que la 3DS. Il se parcourt avec plaisir mais pas sans sel, et au final on y passe un bon moment. Je ne sais pas si les fans de la série en attendaient quelque chose en particulier, mais pour moi, ce fut une bonne porte d’entrée. Du coup si ça peut vous intéresser, laissez lui une chance. Petite précision par contre : le jeu est entièrement en anglais.
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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