Il y a trop de jeux qui sortent. J’ai à peine cligné des yeux que sont sortis deux AAA, une petite pépite indépendante et le remaster d’un jeu que je n’ai jamais pu faire auparavant et qui me tente depuis longtemps. Mon backlog s’allonge (sans même avoir à acheter des jeux maintenant ils arrivent gratuitement) et je me retrouve à hésiter entre 3 jeux que je veux faire depuis longtemps mais qui me prendront chacun plusieurs dizaines d’heures. Du coup j’hésite tellement que je n’en lance aucun. Et c’est à ce moment là qu’a débarqué Effie.
Prenez 6 créateurs espagnols, mettez les ensemble dans un petit studio indépendant qu’on appellera Inverge Studios et laissez les se faire les mains sur des petits jeux mobiles pendant 2 ans. Maintenant qu’ils ont gagné quelques récompenses, faites les intégrer le PlayStation Talents, un programme espagnol qui accompagne ce genre de petits studios pour les aider à développer quelque chose de plus grande envergure. Maintenant demandez à ces talents d’écrire une déclaration d’amour aux jeux de leur enfance comme Zelda, Rayman, Rachet & Clank : et voilà vous avez Effie sur Playstation 4 (et bientôt sur PC).
L’histoire éternelle…
Le feu crépite dans la cheminée tandis qu’Effie s’installe pour écouter une histoire racontée par celui qui semble être son grand-père, ou tout du moins un vieux sage comme on en voit souvent dans les contes et légendes. Ce dernier lui parle d’une vieille histoire, celle d’un prince, beau et fort mais fainéant. Alors qu’une jeune femme frappe à sa porte pour lui demander de l’aide, ce dernier refuse, s’attirant le courroux de celle qui était en réalité une sorcière. Elle décide donc de le transformer en bête et lui explique que si sa rose se fane avant en vieil homme (mais toujours beau gosse type dieu nordique Odin faut pas déconner quand même).
C’est ce vieil héros, nommé Galand, que vous allez incarner tout au long de sa quête pour retrouver sa jeunesse. Une quête qui l’emmènera très rapidement auprès des dieux anciens qui vont lui expliquer que seule la sorcière peut défaire le maléfice, et d’ailleurs ça tombe bien, elle a mis le bordel dans les terres d’Oblena donc s’il pouvait s’en occuper aussi ça ferait d’une pierre deux coups. Comme ils ne sont pas n’importe qui, ils vont fournir à Galand un bouclier magique, Runestone, pour l’aider à accomplir sa quête. Et voilà notre héros relâché dans les terres d’Oblena, sitôt un premier donjon/didacticiel effectué.
Armé simplement de Runestone, vous allez devoir libérer les 3 zones principales des terres d’Oblena, à savoir la ville des moulins, le domaine viticole et la menuiserie, avant de songer affronter la sorcière dans la zone finale. Et entre ces donjons ? Libre à vous de vous balader dans les forêts et plaines qui constituent le monde ouvert du jeu (disons plutôt la bourgade ouverte), le tout en surfant sur votre bouclier (faisant d’Effie le meilleur jeu de glisse depuis bien longtemps). Trouvez des trésors cachés au milieu de camps ennemis, participez à quelques rapides quêtes annexes comme des batailles au Colisée du coin, ou une course sur l’ensemble de la map et bien sûr n’oubliez pas de récolter les runes disséminées un peu partout sur la carte pour augmenter votre réserve magique et vos points de vie.
Galand : Agent of Shield
Vous avez sans doute déjà joué au moins une fois à un jeu du genre : vous allez dans le donjon, vous avancez en tapant les ennemis locaux, en récupérant une ou plusieurs clés permettant d’ouvrir une porte fermée, vous récupérez un nouveau pouvoir qui va vous faciliter la vie et vous battez le boss du donjon. Il n’y a ici absolument rien d’original… et pourtant j’ai plongé dedans.
Alors oui le système de combat est loin d’être parfait, c’est peut être même le plus gros défaut du jeu. Galand se bat à l’aide de son bouclier et vous pouvez alterner entre des attaques légères et d’autres plus lourdes et dévastatrices (vous vous rendrez rapidement compte que seules les deuxièmes sont réellement efficaces) et une fois que vous aurez débloqué certaines attaques supplémentaires vous ne jurerez que par elles. Face à vous une dizaine d’ennemis différents, certains attaquant de près, d’autres de loin et d’autres encore amenant avec eux de nombreux petits gnomes (imaginez des petits Dobby de Harry Potter).
A côté de ça, la partie plate-forme du jeu, bien que n’inventant clairement pas la roue, est bien exécutée : aucun problème de caméra, un double saut bien pratique, un personnage peut être un peu trop lourd mais le jeu ne nous demande pas des sauts millimétrés. Et pour ce qui est des énigmes… disons qu’Effie est un bon jeu à faire si vous avez un jeune enfant qui découvre les jeux vidéo.
Ces défauts sont bien réels et sont sans aucun doute le fait d’avoir un jeu comme celui-ci développé par 6 personnes avec un budget limité (ce qui peut aussi expliquer certaines cinématiques qui, bien qu’un cran au dessus, m’ont rappelé dans l’animation les quelques cinématiques du jeu Theme Hospital). Cependant ils ne m’ont, à aucun moment, empêché de profiter de l’expérience, et l’ambiance qui entoure le jeu y est sans doute pour quelque chose…
On est pas bien ? paisibles, à la fraîche, décontractés du Galand
Qu’il est bon de se balader dans les terres d’Oblena ! Je n’avais pas retrouvé ce sentiment depuis Breath of the Wild. Dès votre arrivée vous pouvez surfer sur votre bouclier et passer dans certaines colonnes de lumières pour bénéficier d’un boost, sans avoir à vous soucier de devoir trouver des éléments pour améliorer ce dernier. Tout est déjà à votre disposition. Vous pouvez d’ailleurs si vous le souhaitez, finir entièrement la map et trouver les trésors cachés (des documents et reliques qui ne font qu’apporter du lore au jeu) avant de vous lancer dans les donjons.
Rien ne vous presse, vous n’avez pas un texte ou une flèche vous rappelant sempiternellement votre prochaine destination (c’est d’ailleurs troublant au début sans même une carte). Vous pouvez juste surfer de longues minutes en profitant d’une musique qui donne envie de partir à l’aventure (on ne va pas se mentir, j’ai plus d’une fois cru reconnaitre certaines notes de la Comté du Seigneur des Anneaux).
Allez soyons professionnels jusqu’au bout, j’aurais adoré avoir plus d’interactions avec la voix du narrateur (Galand du futur donc) en fonction des actions réalisées dans le jeu. Un peu de contenu supplémentaire, que ce soit avec un 4ème donjon ou d’autres lieux annexes à visiter, n’aurait pas été non plus de trop. Et enfin un peu plus d’originalité au niveau des boss (ou devrais-je dire du boss puisque vous affronterez tout au long du jeu le même adversaire de manières différentes) aurait été appréciable. Malgré cela, je n’arrive pas à en vouloir à ce jeu et son petit univers magique.
Nous ne sommes pas dans le cas du studio qui a voulu faire plus qu’il ne pouvait ou n’aurait dû promettre, on est plutôt ici dans le cas du bon élève qui rend une copie tout à fait correcte et on aimerait juste qu’il aille encore un peu plus loin. J’espère qu’Inverge Studios pourra profiter de ce premier essai pour monter en puissance et proposer plus tard une suite plus aboutie (avec donc plus de moyens humains comme matériels).
Effie a été testé sur PS4 via une clé fournie par l’éditeur.
Effie n’est pas un jeu long, environ 5 heures en ligne droite (rajoutez 2/3 heures si vous voulez tout obtenir). Mais il est la géniale parenthèse que je n’attendais pas entre deux jeux plus longs ou plus exigeants. De quoi retrouver le sourire lors d’un week-end pluvieux ou juste décompresser après une dure journée de boulot.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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