"Mais tu veux vraiment jouer au jeu Bluey Murray ? C'est quand même pour des enfants quoi, tu vas trouver quelque chose à dire dessus ?" On ne va pas se mentir, quand j'ai demandé à écrire la critique de Bluey: The Videogame, j'ai senti comme une méfiance de la part d'une partie de la rédaction de The Pixel Post. Et cette partie avait tout à fait raison ! C'était un piège tendu habilement par moi-même pour vous parler de Bluey, la meilleure série pour enfants (et adultes) du monde !
Oubliez Oui-Oui et ses personnages qui font cauchemarder. Oubliez aussi Petit Ours Brun et son pendant actuel Peppa Pig qui ne savent faire que des conneries à longueur de journée. Pingu ? Oui bon d'accord, il sait très bien faire noot noot. Mais moi, je viens vous parler de la crème de la crème, le meilleur truc produit par l'Australie depuis les blagues sur ses insectes tellement grands qu'ils ont une barre de vie. Bon et promis, après, on va quand même parler du jeu.
Le meilleur ami du parent
Bluey est donc une série d'animation australienne dont la première diffusion remonte à 2018. La série compte 151 épisodes (big up à la 1ʳᵉ génération de Pokémon !) qui durent chacun environ 7/8 minutes, et elle raconte le quotidien d'une famille de chiens anthropomorphes, des bouviers australiens. On y trouve la mère Chilli, le père Bandit (qui en plus d'avoir le meilleur nom est le meilleur personnage de la série), la petite sœur Bingo et la grande sœur qui donne son nom à la série, Bluey.
Cette famille est la plus fonctionnelle que vous aurez jamais l'occasion de voir. Les deux filles sont adorables même quand elles font des bêtises, les parents sont présents et sont pleinement investis dans l'éducation de leurs filles (oui ça semble bête dit comme ça, mais vous en connaissez beaucoup des séries où les parents sont toujours là pour leurs enfants et où ils prennent part aux différents jeux imaginés par ces derniers, aussi fous soient-ils ?). La série surtout est parfaite pour être vue en famille, les enfants se retrouvant devant un bon divertissement, et les parents devant de belles leçons d'éducation ainsi que des sous-textes parfois bien plus profonds que ce qu'on pourrait attendre d'un tel programme.
C'est bien simple, vous êtes parent et vous voulez savoir comment être plus proche de votre enfant ? Regardez Bluey. Vous allez être parent, vous avez peur de mal faire et vous voulez des conseils pour le futur ? Regardez Bluey. Vous n'avez pas d'enfant, vous ne voulez pas en avoir, mais vous adorez les chiens et vous voulez un peu de feelgood au milieu de toutes ces séries qui enchaînent les morts violentes ? Regardez Bluey. Vous cherchez un nouveau moyen d'être insupportable avec vos proches ? Découvrez Shaun dans (cet extrait d'épisode) de Bluey.
À titre personnel, c'est une des premières séries que j'aie commencé à regarder, par hasard, avec mon fils. Le premier programme pour lequel, aussi bien lui que moi, nous étions heureux d'entendre le générique entraînant. Nos premières références partagées à refaire les mêmes jeux à la maison que ceux partagés par Bluey et sa famille. Autant vous dire que c'est une série qui compte dans la Murray Family (à lire avec la voix de Vin Diesel) et savoir qu'une adaptation vidéoludique arrivait et qu'elle allait sans doute devenir le premier jeu auquel mon fils allait jouer (à part 2/3 courses de Mario Kart et quelques Pokéballs lancées sur Pokémon Go), bah forcément ça a rajouté de l'excitation et aussi un peu d'appréhension.
Un intérêt vidéoludique aux abois
Bluey: The Videogame est une adaptation fidèle de la série animée. Déjà visuellement, dans le sens où, à quelques animations parfois un peu tremblantes près, on a l'impression de se balader dans la série en compagnie de toute cette merveilleuse famille. Le jeu est en fait une grande histoire divisée en quatre épisodes durant lesquels vous allez à chaque fois récupérer un morceau de carte permettant de retrouver un vieux trésor enfoui par Bandit et ses frères quand ils étaient enfants.
Niveau découpage, là aussi, on a l'impression d'être dans le dessin animé puisqu'en plus du générique qui se lance en même temps que le jeu (et que vous ne pourrez jamais passer parce qu'on ne passe pas le générique de Bluey), chaque début d'épisode du jeu vidéo a aussi sa "title card" sur fond bleu. Enfin, on retrouve les voix françaises (attention pour Bluey et Bingo, les voix changent en fonction des saisons… oui je préfère les voix de la première saison), les musiques emblématiques de la série et les lieux connus comme le parc et bien sûr la maison (enfin, je devrais plutôt dire le manoir ce truc est TELLEMENT grand).
Non, vraiment pas grand-chose à redire niveau fidélité au matériel original, si ce n'est que l'on a un scénario en dessous de ce que le public fan de la série a l'habitude de voir. Dans chaque épisode, on a des péripéties qui sont essentiellement du fan service, avec des choses déjà vues dans le dessin animé, et au global, le fil rouge de la carte au trésor manque de la profondeur habituelle au programme.
Non, le vrai problème du jeu vient… justement du jeu. Pas de bug particulier, hein, mais on est juste au niveau 1 de l'intérêt vidéoludique, quoi. On passe notre temps à aller d'un point A à un point B pour récupérer un objet à apporter à un point C. D'ailleurs, on ne peut que se déplacer, attraper des objets et sauter. Il y a bien quelques mini-jeux reprenant des choses vues dans la série, mais disons qu'ils ont de quoi amuser 10/15 minutes. Au final, le titre se boucle en une heure (allez, disons 1h30 si vous laissez votre enfant dicter le rythme de l'aventure). Un temps que vous pourrez doubler si vous cherchez à trouver l'intégralité des objets cachés dans chaque décor du jeu (permettant de récupérer des chapeaux pour personnaliser les membres de votre famille). Ça fait quand même cher les 40 euros !
Après voilà, moi, adulte de bientôt 35 ans, je ne vois pas d'intérêt particulier au titre si ce n'est de pouvoir incarner les différents personnages de la famille en compagnie de mon fils et ma compagne (chacun pouvant changer à loisir). Mon fils, par contre, a été le plus heureux du monde à pouvoir incarner Bluey, puis Bingo, puis Bandit et Chilli, à trouver toutes ces choses cachées dans le décor et à glisser le long de la rampe de l'escalier de la maison ou du toboggan du parc avant d'aller arroser les plantes du jardin. Et au fond, n'est-ce pas le plus important ?
Bluey: The Videogame a été testé sur Nintendo Switch via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox Series, Xbox… Partout, il est partout… Attention, il est même derrière vous !
Bluey: The Videogame est un jeu vidéo sans vraiment en être un. Loin d'être indispensable, il est un peu comme ces bandes dessinées adaptant des épisodes des séries que vous regardez : c'est fidèle, mais en vrai, est-ce qu'on ne serait pas mieux à juste regarder l'épisode au fond du canapé ? Cela dit, il a permis à mon fils de comprendre le lien entre le fait de toucher un joystick et de voir bouger le personnage à l'écran dans la même direction. Et voir à quelle vitesse il a été capable de comprendre les mécanismes les plus basiques du jeu vidéo, ça n'a pas de prix. Allez, demain, je lui lance Dark Souls !
Les + | Les - |
- On retrouve l'esprit du dessin animé | - Intérêt vidéoludique très limité (même pour les plus jeunes) |
- Sympa pour découvrir le JV en famille | - Vraiment trop court surtout pour 40 euros |
- Ça a plu à mon fils (c'est donc techniquement son GOTY 2023) | - Un scénario qui manque de la touche de génie de la série animée |
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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