Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali vous parle de Wario Ware Gold, huitième compilation de mini-jeux de la série Wario mitonnée par Intelligent System pour le compte de Nintendo, sur une 3DS dont le crépuscule semble ne jamais devoir s’achever. Veltar revient sur la sortie la semaine dernière de The King’s Bird, un jeu de plateforme de Serenity Forge avec une touche de gameplay assez atypique.
Wario Ware Gold
C’est plusieurs semaines après sa sortie que j’ai mis la main sur Wario Ware Gold. C’est presque dommage, tant l’expérience se prête parfaitement aux voyages estivaux et à la glande improductive sous un parasol.
Un Wario Ware pour les regrouper tous
Pour les deux du fond qui dorment, Wario Ware, c’est une longue série de titres compilant des centaines de mini jeux situés dans le versant le plus canaille de l’univers Mario, chacun de ces jeux ayant la particularité de ne durer qu’une à cinq secondes. Des skits minuscules, qui s’enchaînent à la vitesse de l’éclair, avec un ton plus ou moins rigolo, mais toujours déjanté.
Annoncé lors d’un Nintendo Direct qui apprenait à la face du monde que la firme japonaise entendait continuer pour encore au moins deux ans les sorties de titres sur sa petite 3DS qui va bientôt fêter ses huit ans, Wario Ware Gold était la promesse d’une sorte de compilation ultime supposée regrouper l’ensemble de tout ce qu’aura proposé la franchise depuis ses origines sur Game Boy Advance il y a tout de même une quinzaine d’années.
C’est donc environ 300 mini-jeux, avec assez peu d’inédits, qui sont assemblés ici, au prétexte scénaristique idiot d’un Wario bien décidé à organiser une compétition pour mettre la main (en trichant) sur les ressources de bla bla bla on s’en fiche. Regroupés en trois familles, les jeux ont la particularité d’utiliser les trois grandes fonctionnalités de la 3DS : les boutons et la croix directionnelle, le gyroscope, et l’écran tactile. Vous allez donc au choix bouger des personnages, bouger la console, ou bouger votre stylet pour tracer ou couper des trucs, le tout décliné à l’infini des possibilités offertes par ces éléments simplissimes.
Bel emballage, contenu rigolo
Le principal ajout de ce Wario Ware Gold est son emballage particulièrement soigné : le mode scénario est légèrement plus dense que d’habitude, et se paye le luxe d’un doublage intégral en français des cinématiques des plus réussis, quelque part entre Adventure Time et Japon Mignon. On regrettera simplement l’incapacité de Wario à ne pas balancer une punchline toutes les trois secondes, ce qui peut devenir légèrement irritant au bout d’une heure de jeu. Mais ces efforts de mises en scène et les dizaines de scénettes potaches qui parsèment l’aventure sont tout à fait charmants.
De toute façon, à part ce design soigné et son fun immédiat et gratifiant, Wario Ware Gold n’a pas vocation à proposer grand chose de plus. L’intégralité des épreuves est débloquée en moins de trois heures, y compris les options de défi et les épreuves spéciales qui permettent de prolonger l’aventure autant que durera votre trajet de train ou de métro. Les canons de la série sont respectés : du rire, du plaisir de jeu immédiat, une variété suffisante qui se prête bien à une petite session de jeu de temps en temps.
S’il s’agit de votre premier, Wario Ware Gold se pose en parfaite compilation de mini-mini-jeux (certains durant moins de deux secondes) pour de courts mais intenses moments devant votre 3DS qui prenait peut-être un peu la poussière. Si vous êtes déjà familiers de la série, sachez simplement que cet épisode n’ajoute pas grand-chose d’autre que des cinématiques amusantes et un doublage en français étrangement charmant.
The King’s Bird
The King’s Bird propose une expérience à part quand on le compare à d’autres jeux de plateforme similaires sur la forme. Mais sa mécanique de « planage » ne suffit à en faire un immanquable du genre.
Planer pour mieux jouer
Plus habitué à l’édition de petits jeux, comme le très cool Four Sided Fantasy, qu’au développement lui-même, The King’s Bird n’est toutefois pas le premier jeu de Forge Serenity. Ils sont ainsi derrière le développement de Pixel Galaxy, un shoot’em up jouable en coopération. C’est donc vers un genre nouveau que le studio s’est tourné.
Et le 23 août dernier, Forge Serenity sort The King’s Bird. Un jeu de plateforme qui se targue, ni plus ni moins, de réinventer le genre. Ce qui fait la spécificité du jeu, c’est la promesse de pouvoir profiter d’une maniabilité parfaite et de planer de manière fluide et instinctive.
Les premières minutes dévoilent des graphismes 2D épurés, limités à quelques teintes. On prend le contrôle d’un personnage qui rêve de pouvoir voler librement, mais est prisonnier d’un Royaume où le dirigeant semble être le seul capable d’en franchir les frontières. Comprenant la source de ce pouvoir, on finit par l’acquérir et s’enfuir. Commence alors la véritable liberté. Ou du moins, c’est comme ça que le truc se présente.
C’est vrai qu’une fois que l’on a dépassé la zone de départ qui sert de tuto, les phases où l’on vole, ou plutôt, où l’on plane, tiennent leurs promesses. The King’s Bird est incroyablement fluide, agréable, et instinctif. Plus on avance, plus l’histoire se dévoile à travers le rendu des arrières-plans. Presque chaque zone fait référence à des grandes civilisations antiques, avec, personnellement, une nette préférence pour la civilisation maya. On peut déplorer cependant que le développement de l’histoire ne se soit pas fait par le level-design directement.
Piégé par le gameplay
On profite des moments de vol et on peaufine les trajectoires, chaque mouvement étant accompagné une musique de fond douce mais entraînante. D’ailleurs, pas de voix ou de dialogues. Des notes des musiques les remplacent, donnant une petite personnalité aux personnages.
Mais assez vite, les zones légères toutes en mouvements aériens se raréfient. Le jeu devient plus fermé et se conjugue assez mal avec le gameplay libéré des phases où l’on plane. Les sauts assez mal dosés et la vitesse du personnage deviennent un problème, à tel point qu’on fonce souvent involontairement dans des pics, ou qu’on tombe dans le vide. En clair, on meurt sans trop avoir pu y palier. La montée en difficulté, censée récompenser une meilleure maîtrise du gameplay, se traduit ici par des déplacement réussis souvent aléatoires et un ralentissement pour mieux prendre en compte les obstacles. L’inverse de ce que le jeu avait à offrir de spécifique.
The King’s Bird reste un jeu au design minimaliste coloré, souvent poétique, avec différentes zones thématisées intéressantes. On y profite d’une musique apaisante, en accord avec ce qui se passe à l’écran, et un gameplay de « planage » intelligent. Il possède même une vraie dimension compétitive par la possibilité offerte de comparer son temps par niveau à celui d’autres joueurs.
Les bons points de The King’s Bird font donc de lui un jeu plateforme efficace. C’est une expérience agréable la majorité du temps. On se prend même à tryhard certaines zones pour espérer atteindre les meilleurs temps. Mais il échoue à sortir du lot en se raccrochant aux canons du jeu de plateforme classique. Des petits espaces clos, presque étouffants en comparaison avec les phases de vol. A l’image de l’histoire du jeu, on se retrouve piégé, frustré par un gameplay et un level-design restrictifs. Et quand il y a déjà la reine Celeste ou le roi Super Meat Boy, difficile de leur préférer The King’s Bird.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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