Cette fois-ci dans Partie Rapide, JoK vous parle de Team Sonic Racing et Un Rieur de Road to Guangdong.
Team Sonic Racing
Comme je fais partie des vieux en ces lieux et que j’ai grandi avec une Megadrive, les jeux Sonic me parlent plus qu’à d’autres dans la rédaction. En plus j’aime bien les jeux de voiture, j’ai donc choisi (sans concurrence) de faire une critique sur Team Sonic Racing, le dernier jeu de course dans l’univers de Sonic. Les jeux de course et le hérisson bleu c’est une longue histoire puisque la toute première apparition de la bête dans un jeu remonte à 1991 dans Rad Mobile, un titre proche d’Out Run et développé par Sega. Dans ce jeu, 5 mois avant de devenir un héros de jeu de plateforme qui va vite, Sonic jouait le rôle d’un désodorisant pour voiture tel un sapin moche et décoloré accroché au rétro de la Renault 18 de votre oncle dans laquelle ça sent plus le mégot que le sapin au citron.
Une carrière qui manque d’épique
Après de tels débuts il n’est pas surprenant d’avoir retrouvé la mascotte de Sega dans divers jeux de courses, avec ou sans véhicule. L’inoubliable Sonic R sur Saturn en 1997 aura lancé le genre qui a bien failli s’arrêter là au regard de la qualité du jeu. Il faudra ensuite attendre presque 10 ans, en 2006, avec Sonic Riders et Sonic Rivals pour retrouver de la course dans la période la plus triste pour Sonic : c’est cette même année que le déplorable Sonic The Hedgehog est également sorti. Ces deux jeux très différents (l’un est un jeu de skate du futur sur consoles de salon, l’autre un runner vu de profil sur PSP) auront le droit à leurs suites, avant que Sega ne trouve enfin une recette un peu plus stable pour faire des courses entre Sonic et tous les shitty friends de son univers, ainsi qu’un lot d’autres personnages de Sega avec Sonic and Sega All-Stars Racing en 2010. On retrouve une ambiance qui se rapproche d’un Mario Kart et une conduite plus accessible avec des bonus et des dérapages… Cette réussite donnera lieu à une suite nommée Sonic & All-Stars Racing Transformed en 2012 qui ajoute des circuits enchainant passages terrestres, aériens et maritimes ainsi que des transformations des véhicules pour pouvoir s’adapter à ces nouveaux terrains de jeu. Et depuis, rien, la licence ayant été un peu plus calme avec des jeux olympiques chez Mario ou les Sonic Boom sur 3DS. L’idée de faire des courses entre Sonic et ses potes était passée. Sonic Mania en 2017 a fait revenir Sonic parmi les vivants et nous voilà donc en 2019 avec un nouveau jeu de course et un hérisson au volant.
On a retiré les potes des autres jeux Sega et c’est uniquement Sonic et les shitty friends que vous aurez le plaisir de contrôler dans ce nouveau jeu. Pilotage assez accessible, graphismes chatoyants et décors avec des détails, ok c’est un Mario Kart de Sega. Des bonus qui ont des effets assez proches de ceux du jeu de Nintendo, des compétitions de 4 circuits, une difficulté qui change la vitesse de jeu et l’agressivité des adversaires… Oui c’est très « Mario Kart avec une fausse moustache ». Les pistes sont parfois un peu larges et ne présentent pas de grande difficulté et les bonus ne sont pas clairement identifiables lors des premières courses mais on s’y habitue assez vite. Un ajout d’un mode team racing au cœur du gameplay pour se différencier, mode dans lequel les points de courses sont additionnés par équipe et qui permet aux membres des équipes de s’échanger les armes ou de se booster dans certaines circonstances, et vous avez une image du jeu assez précise pour les mécaniques.
Shitty Story
Mais pour se démarquer vraiment de la concurrence, les équipes de Sega ont eu une idée étonnante : un mode histoire (et aussi une espèce de lootbox pour obtenir des améliorations pour les véhicules, mais avec des crédits ingame uniquement). Pourquoi pas un mode histoire dans un jeu orienté multi, Mario Tennis en possède un et c’est plutôt amusant quand c’est bien fait. On peut imaginer une compétition et une espèce de carrière de pilote pour Sonic et ses amis, qui voyageraient de circuit en circuit pour gagner des trophées ou affronter des adversaires dans des défis. Pas du tout. On a encore le droit à un complot pour détruire le monde à base de moteur ultime qui n’a aucun sens. Le scénario est complètement raté, on a l’impression d’être entouré de personnages tous plus stupides les uns que les autres, ne comprenant rien à ce qui se trame alors que c’est une évidence : C’est Eggman le méchant ! Ca fait bientôt 30 ans que la réponse à tout problème (ou presque) dans cet univers est la même : C’est Eggman le méchant ! et Sonic et les autres continuent de lui faire confiance. Sonic veut être le plus rapide et ne se préoccupe de sauver le monde que lorsqu’on lui dit que c’est foutu, Knuckles ne comprend pas, Shadow essaye d’être plus rapide que Sonic dans le n’importe quoi, Tails est l’ingénieur le moins doué en déduction de l’univers, Big veut aller à la pêche et Silver, censé voyager dans le temps, a un pressentiment mais n’arrive pas à savoir d’où viendra le danger. Bref, avec une brochette de héros comme ceux-là, leur monde peut s’estimer heureux que la principale (et seule) menace soit Eggman, un méchant avec un minimum d’intelligence aurait déjà pris le contrôle depuis bien longtemps.
Ce mode histoire s’étend sur 7 chapitres qui enchainent les courses et les défis qui mettent en avant les capacités de dérapage des véhicules en faisant avancer très lentement le scénario entre chaque étape. Cette lenteur pour raconter une histoire sans intérêt achève de rendre cette partie indigeste (et hommage aux comédiens de doublage qui ne semblent pas convaincus du tout par leurs textes et dont les intonations sont régulièrement à côté de la situation).
Team Sonic Racing a été testé sur PS4 via un exemplaire fourni par l’éditeur.
Finalement ce Sonic Kart est un jeu de kart sympathique qui n’invente rien dans le genre mais fait un travail correct pour un peu de fun entre amis (en local ou en ligne). Il tente un mode histoire qui aurait mérité beaucoup mieux et ne sert vraiment pas le jeu avec un récit sans intérêt dans un enchainement de courses beaucoup trop long avec des personnages inutiles. Oubliez cette mauvaise histoire et si l’univers coloré du hérisson et de ses amis vous plaît, vous pourriez passer un bon moment.
Road to Guangdong
J’ai demandé à pouvoir tester Road to Guangdong sans grande conviction. Je pensais pas qu’on me le confierait, et je ne savais pas trop quoi en attendre. Son grand frère spirituel, Jalopy, d’ailleurs aussi édité par Excalibur Games, traine dans ma bibliothèque Steam et je n’ai jamais pris le temps d’y jouer. Mais je me suis dit que vu ma dernière expérience avec un jeu reposant sur le fait de conduire, il fallait que je me réconcilie avec les tutures. Est-ce que l’équipe de chez Just Add Oil Games a réussi à me remettre sur la route ? On va voir ça.
Et je roule, roule, roule…
Road to Guangdong nous fait démarrer assez vite son aventure. Vraisemblablement nos parents sont décédés et nous devons hériter de leur restaurant. Cependant avant de pouvoir reprendre l’affaire familiale, notre grand-mère (je crois) nous demande de passer faire une visite à chaque personne de notre famille, histoire d’avoir l’autorisation de bien toucher l’héritage. Forcément nous sommes en Chine vers la fin du 20ème siècle, donc on doit se taper le trajet avec la vieille voiture familiale, qui semble tenir en place avec trois bouts de scotch.
Le jeu se présente comme un croisement entre un visual novel et un jeu de conduite où l’on doit faire attention à l’état de son véhicule. Et autant lâcher l’info direct : les phases visual novel sont un peu poussives pour savoir comment avancer dans l’histoire, et les phases de conduite manquent d’intérêt car elles se résument à de grandes lignes droites. En fait, il n’y a pas de chemin à suivre, vous ne pouvez qu’aller tout droit et de temps à autre il y aura des virages, mais jamais d’embranchement. Faut avouer que ça casse un peu le coté voyage dans la cambrousse, et ça fait passer les trajets en voiture pour des temps de chargement un peu chiants. J’étais tellement désespéré qu’il se passe un truc sur la route que je me suis amusé une fois à foncer dans les voitures qui arrivent de la route d’en face. Verdict : ben pas grand chose, c’était l’impact le plus mou du monde. De même, je me suis endormi une fois au volant (ne faite pas ça chez vous c’est dangereux).
… Jusqu’au bout de l’ennui
Bon Road n’est pas franchement fait pour moi. J’aimerais que ses phases de dialogue soient ou plus dirigistes ou plus souples dans les actions à faire. J’aimerais que la conduite soit plus ambitieuse que juste ne pas aller trop vite pour pas user la voiture, et éviter les murs. Le souci étant que les parties du jeu que je n’aime pas ne sont pas imputables au fait que le jeu soit en early access. Il faut donc que je me fasse une raison.
Bon même si on s’y ennuie sec, il y a un ou deux aspects de Road to Guangdong qui sont cools. D’abord visuellement, le jeu a un aspect low poly du plus bel effet, et la DA est tout à fait charmante. Je n’ai pas pu en faire un screenshot mais ce jeu a une gestion assez cool de la lumière, notamment en voiture, ce qui fait que lorsqu’on passe sous un lampadaire, on voit bien la lumière traverser notre véhicule. C’est tout con, mais ça m’a replongé en enfance, quand j’essayais de lire ou de jouer à la gameboy à l’arrière de la voiture familiale lors des trajets de nuit. L’autre point qui est cool c’est l’histoire, qui sans être exceptionnelle ou foudroyante d’originalité, est pas trop mal écrite. Elle essaie même d’être positive en faisant passer un message de confiance en soi, et d’affirmation de sa personnalité (c’est t’y pas meugnon). Nan vraiment je voudrais aimer ce jeu, mais il est juste trop ennuyeux pour moi. Tant pis.
Road to Guangdong a été testé sur PC via une clef Steam fournie par l’éditeur.
Je suis un peu triste de passer à coté de ce jeu, mais je lui redonnerai probablement une chance lors de sa sortie. En attendant je trouve que son scénar est cool, et que le message qu’il essaie de faire passer est plutôt positif. Cependant si le jeu vous tente, je ne vous pousserai pas vers la sortie, mais sachez à quoi vous attendre.
JoK
J'aime les chiffres, tous les chiffres, et aussi les jeux vidéo mais pas tous
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