Cette fois-ci dans Partie Rapide, Veltar vous parle de l’early access de Sigma Theory, un jeu (trop ?) prometteur et Un Rieur d’un jeu qu’il est bien à deux, God’s Trigger.
Sigma Theory
De la stratégie aux accents géopolitiques, un gameplay au tour par tour, et une gestion d’équipe minutieuse. Voilà le cocktail savoureux que nous promet Mi-Clos, le studio à l’origine d’Out There, en jouant à Sigma Theory. La réalité de l’early access est-elle à la hauteur de cette ambition ?
Espionnage mondialisé
Le synopsis du jeu a tout de la SF d’anticipation. 8 grandes puissances (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Turquie, Russie, Chine, Corée du Sud et Japon) découvrent qu’une technologie révolutionnaire est sur le point de naître et changera à jamais la face de l’Humanité : la Théorie Sigma. Immortalité, argent infini, armes surpuissantes, bref tout devient possible. Une concurrence acharnée débute entre les pays afin de se l’accaparer, à grand renfort d’espionnage.
Et ça tombe bien, la gestion d’espions, c’est le cœur de Sigma Theory. Après s’être choisi un pays d’attache (et le bonus passif qui va avec), un nom et un(e) conjoint(e), il faut former notre équipe de 4 espions. On les sélectionne dans une sorte de trombinoscope, où la répartition se fait, au premier regard, sur leur pays d’origine et deux statistiques : l’intellect et la force. Ces statistiques permettent de juger si l’agent est plutôt bourrin ou … intellectuel (inattendu n’est-ce pas ?).
Au-delà de ces statistiques existent des traits. Ils vont définir la personnalité de l’agent, et vont orienter l’utilisation qu’il est possible d’en faire. Regardez l’image au-dessus avec Tiger, un espion britannique. On a le détail de son vrai nom, une courte biographie, et ses traits. Il possède les traits Expert en armes blanches, Survivant, et Anguille. Et cette dernière caractéristique, par exemple, lui permet d’être très habile quand une opération ne se déroule pas comme prévu.
Pas besoin d’être un génie pour comprendre que partir sur une équipe polyvalente aux talents multiples et traits divers vous donnera un bon avantage. Mais du coup, une fois que les 4 recrues sont trouvées, on en fait quoi ? Hé bien, on négocie, on trouve des scientifiques et on découvre la Théorie Sigma, voyons !
Chaud pour une guerre froide ?
Pour ça, on évite déjà de lancer les agents dans le grand bain de l’espionnage mondial sur un coup de tête. On est dans une néo guerre froide, je le rappelle. Un raisonnement d’autant plus logique qu’il s’agit d’un jeu vidéo stratégique qui se rapproche pas mal de son cousin, le jeu de plateau. La carte est un planisphère épuré qui sert d’interface principale pour toutes les actions, déplacements compris, évidemment. Certains déplacements prennent plusieurs jours, qui se traduisent en tours, durant lesquels l’espion voyage et est donc indisponible.
Le but de la manœuvre ? Ramener un maximum de scientifiques étrangers, garder les siens, mais aussi préparer les prises de contact et négociations avec les diplomates. Discuter avec le représentant d’un autre Etat pourra aider à améliorer les tensions entre vos deux pays, et d’éviter que la guerre froide ne se réchauffe trop. Parce que j’en ai pas parlé mais quand l’horloge de fin du monde, qui se situe tout en haut de la carte, atteint 0, c’est la guerre nucléaire et la fin de la partie.
Une fois l’espion bien installé dans le pays, il faudra trouver un(e) scientifique à ramener. Une petite étude de son profil permet d’orienter la manière de l’exfiltrer : séduire, corrompre, convaincre ou même enlever. L’exfiltration du ou de la scientifique ouvre une nouvelle phase de gameplay. On avance de manière définie sur un tracé qui doit nous mener au point d’extraction. Le chemin est ponctué d’événements à choix et parfois d’altercations avec la police ou l’armée, où les traits de l’espion utilisé se révéleront utiles.
Il faudra veiller à ne pas avoir un score d’alerte trop élevé sous peine d’être dépassé par les forces de l’ordre du pays et que l’espion se fasse alors capturer. Ces petites phases changeantes apportent un dynamisme bienvenu. Mais tout ça n’empêche pas Sigma Theory d’avoir quelques défauts.
Sigma ne répond plus
Premier point sur lequel je voulais revenir : des bugs sont venus assez souvent gâcher le tout. Un redémarrage du jeu rapide suffisait pour reprendre la partie avant le tour où il y a eu le bug, mais c’était assez gênant pour casser l’implication dans le jeu. Heureusement, cela semble réglé depuis la sortie officielle de l’early access. Je tenais malgré tout à être parfaitement transparent sur ça.
Autre souci, peut-être plus dérangeant, on ne possède aucun moyen de suivre précisément l’avancement des recherches des autres pays. On est souvent surpris de découvrir qu’un Etat a développé une technologie et que celle-ci lui permet, par exemple, de nous voler gratuitement un scientifique. L’interface mériterait d’être repensée pour que tout paraisse moins flou.
D’autant qu’on se retrouve finalement avec la sensation de suivre à chaque fois un schéma prédéfini, parce qu’il paraît fonctionner. Envoyer un espion dans un pays, trouver un scientifique, exfiltrer le scientifique, répéter. En tout cas, mes victoires se sont déroulées comme ça. Et il n’est pas impossible de remporter la victoire sans vraiment avoir bien compris l’impact de nos actions.
Et on en vient presque à regretter de ne pas être opposé à des adversaires humains. Parce qu’être opposé à l’IA, ça rend parfois les décisions des autres pays hasardeuses. Ça n’empêche pas d’essayer de comprendre ce qui influe sur quoi et comment, comme pour tout bon jeu de stratégie classique. Mais on perd un peu en sentiment d’accomplissement.
Sigma Theory a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur, en version anticipée
Après presque 20 heures sur cet early access, je pense m’être fait une bonne idée de la plupart des points fondamentaux du titre. Sigma Theory possède un bon potentiel, et vaut le coup d’être testé. Mais il va devoir bosser quelques trucs pour éviter de trop perdre le joueur. En intégrant par exemple des phases plus scénarisées et narratives. Pour l’instant, Sigma Theory a tout pour devenir un jeu de stratégie très intéressant, mêlant politique et science-fiction. Reste à attendre sa sortie définitive. Et je ne manquerai pas de le retester pour vous sur le site !
God’s Trigger
Je vais vous présenter un jeu de One More Level, édité par Techland et attention mesdames et messieurs tout va aller très vite : C’est l’apocalypse ! Les quatre cavaliers, à savoir Mort, Guerre, Peste et Famine ont décidé d’en finir. Pourquoi ? On sais pas, mais on s’en fout, il faut les arrêter. Vous êtes un duo de choc composé d’une démone exilée des enfers (mais on s’en tape aussi), et d’un ange déchu (pour une raison inconnue) réunis pour péter des gueules par paquet de douze.
Un ange pas si gentil
Bon, comme le laisse entendre mon intro, vous n’êtes pas là pour chercher le pourquoi du comment, mais pour exécuter votre besogne et les méchants. Le tout vous est présenté sous la forme d’un Hotline Miami like avec une ambiance un peu plus rock’n roll, et avec quelques subtilités de gameplay bienvenues mais pas forcément très bien exploitées.
Vous jouerez soit Judy ou soit Harry. La démone attaque avec une chaine et a donc de l’allonge par rapport à Henry qui se bat avec une épée sacrée, au spectre d’attaque plus large et, surtout, qui tue les gros ennemis d’un coup. Mais soyons honnête 5 minutes, la portée de Judy la rend complètement cheatée par rapport à son compère, d’autant plus que ses pouvoirs spéciaux la rendent encore plus mortelle. Car oui, à la différence de Hotline Miami, God’s Trigger intègre un système d’expérience et de pouvoirs à débloquer, ce qui en soi permet de renouveler le gameplay. Le souci, c’est que l’expérience n’est pas partagée entre les personnages, donc à deux, vous allez vous battre pour tuer le plus d’ennemis possible afin d’être le plus puissant.
Tirer le diable par la queue
Je ne vais pas vous mentir : en solo, le jeu est pas ouf. C’est frustrant, on s’y amuse un peu mais sans plus, et l’ambiance beauf est parfois assez exaspérante. D’autant plus que le manque de contextualisation ne permet pas l’implication nécessaire pour un parcours solo. Par contre, en duo, le fun est bien là : malgré le déséquilibre, les deux personnages se complètent bien, et les niveaux sont bien pensés pour la coopération ainsi que les armes. En plus, la fameuse ambiance beauf (exemple plus bas), fait prendre un ton de série B à God’s Trigger, ce qui en fait un bon candidat pour les soirées avec des potes et de la bière.
Est-ce que tous les bons points précédents font de God’s Trigger un must have pour de la coop ? Non. Bien qu’il soit agréable à parcourir, certains défauts sont trop prononcés pour en faire un équivalent de Trine pour la coop. Déjà, la courbe de difficulté est assez mal gérée, avec des pics à des moments curieux et des boss tout sauf durs. Ensuite, le jeu a un léger souci technique : alors même qu’il est peu gourmand en ressources sur PC, lorsqu’on utilise un dash, l’écran se fige invariablement et le jeu rame à mort. Ce n’est pas bien grave en soi, mais c’est assez handicapant pour devoir être signalé. Enfin, j’en ai déjà parlé mais je pense devoir le répéter, le déséquilibre entre les deux personnages fait qu’un des joueurs va se sentir limité par son choix, et que l’autre va se sentir un peu trop puissant par rapport à son binôme.
God’s Trigger a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Concluons ce partie rapide très rapide en disant que God’s Trigger peut être un bon choix de jeu si jamais vous voulez une petite expérience de twin stick en coop. Cependant, ne vous attendez pas à une révolution non plus. PS : l’ambiance un peu beauf, qui est vaguement justifiée par le côté série B, pourrait vous rebuter.
Veltar
Joueur de jeux vidéo qui aime la politique. Du coup j'écris surtout des trucs qui parlent des deux. Stratégie, Outer Wilds, Metal Gear Solid et indés en pixel art.
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