Cette fois-ci dans Partie Rapide, Fanny vous parle de Pillars of Eternity II : Deadfire – Beast of Winter, le premier DLC pour le RPG d’Obsidian et de Semblance, un puzzle-platformer sud-africain.
Pillars of Eternity II : Deadfire – Beast of Winter
Si vous n’avez pas lu ma critique de Pillars of Eternity II, je vous invite à le faire mais en gros, elle peut être résumée par « ce jeu est en bonne place pour être l’un de mes GOTY ». Non vraiment, tout était bien, à part le point qui fâche un peu toujours : les DLC. Obsidian avait décidé de les annoncer et de les détailler juste avant la sortie de son jeu et j’avoue que je n’étais pas super contente, surtout quand ils sont prévus pour s’enchaîner assez rapidement. Pour moi, ça veut dire que le contenu est pratiquement prêt et qu’on me l’enlève juste pour le revendre. Mais surtout, choisir de faire trois petits DLC à la va-vite plutôt qu’un gros, je ne suis pas fan sur le principe. Nous voici donc en août, le premier d’entre eux, Beast of Winter, est sorti et je vais être honnête tout de suite, il ne m’a pas fait changer d’avis sur cette façon de faire.
Des débuts difficiles
Première chose importante à savoir : comme pour le premier Pillars of Eternity, ce DLC se déroule avant la fin du jeu donc j’espère pour vous que vous avez fait une save avant de vous engager sur les traces d’Eothas. Ma moi du passé, prévoyante, avait gentiment mis au chaud mes saves les plus récentes, commençant à connaître les mauvaises habitudes d’Obsidian en la matière. Fort heureusement car quelle ne fut pas ma surprise en chargeant en premier lieu une sauvegarde où mon personnage était niveau 13 et donc incapable de faire le DLC qui requiert d’être niveau 15 minimum pour être viable. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé exactement du côté du jeu mais j’ai fini par retrouver ma gardienne de niveau 19 et tout allait bien. Tout ça pour dire : faites gaffe à ce que fait le jeu, vous pouvez avoir des surprises.
Autre habitude empruntée au premier épisode, le fait de nous envoyer dans un monde de neige et de glace pour ce premier DLC. Mon elfe pâle a donc retrouvé ses congénères pendant quelques heures et a eu droit à quelques petits choix de dialogue personnalisés. Bien que ça ne change pas grand-chose au final tant les interactions avec les PNJ en-dehors de la quête principale sont réduites au minimum. Car oui, Beast of Winter a totalement pris le contrepied du jeu de base en faisant une quête principale intéressante et en omettant presque les quêtes secondaires qui sont franchement dispensables, en plus d’être peu nombreuses. Bien que ce soit compréhensible vu que le format du DLC obligeait à réaliser une aventure compacte, c’est un peu dommage, j’aime toujours parler aux PNJ un peu au hasard et en retirer quelques discussions enrichissantes.
Une aventure très secondaire
Pour résumer grossièrement l’affaire, vous êtes convoqué au sud de l’archipel du Feu Eteint par une lettre cryptique. Peu farouche, vous voici donc à bord de votre bateau pour finir par accoster sur un énorme iceberg où votre venue semble attendue comme celle du Messie. Mais plutôt un Messie du chaos car ses habitants ne désirent rien de plus que de mourir de la patte d’un dragon mystérieux qui passe de temps en temps pour réaliser les prières lugubres des villageois. Et si par malheur ils restent en vie, voir l’iceberg grandir au point d’engloutir le monde entier est un destin tout à fait acceptable pour eux. L’ambiance est à la fête donc. Encore une fois, ce DLC est centré sur la religion et sur un Dieu en particulier, Rymrgand, que vous avez l’occasion de croiser dans l’aventure principale et qui ne respire pas vraiment la sympathie. Vous pouvez récupérer au passage un nouveau compagnon, un prêtre appelé Vatnir, qui m’a fait regretté de sacrifier Xoti pour le prendre, puisqu’il n’est que très peu fourni niveau sorts de soin et scénario. Mais la difficulté étant toujours absente en normal (à part dans de rares combats), je n’ai pas vraiment souffert de son absence.
Beast of Winter fera appel à vos souvenirs pas forcément très frais de Pillars of Eternity premier du nom, en évoquant certaines de vos actions passées et quelques personnages croisés. Sympathique mais un peu confus quand vous avez une mémoire aléatoire comme moi. Peu de travail semble avoir été fait sur les décors, qui sont toujours agréables à regarder mais pas très inspirés, se répétant souvent puisque vous allez passer de portail à portail, revivant les mêmes lieux et événements plusieurs fois. Malheureusement, tout ça se passe dans un délai beaucoup trop court pour que je garde un souvenir impérissable de cette quête principale expédiée un peu rapidement et de ce nouveau compagnon bardé de défauts dont je sais peu de choses à part ses côtés négatifs. Je reviendrai donc sûrement à mon groupe de base pour le prochain DLC, en espérant qu’il soit un peu plus intéressant que ce périple sur un iceberg magique et dans le royaume de Rymrgand, que j’aurais aimé avoir l’occasion de mieux connaître.
Beast of Winter ne m’a ni plu, ni déplu. Je suis ressortie de cette aventure assez indifférente, contente d’avoir pu retourner pour quelques petites heures (cinq heures maximum de mon côté) sur ce jeu que j’ai tant aimé et de retrouver les répliques cinglantes d’Edér toujours formulées au bon moment mais un peu déconcertée de sa fin expéditive. J’aurais aimé avoir plus et mieux mais je ne désespère pas de trouver ce que je recherche dans le prochain DLC, prévu dans quelques mois.
Semblance
Je n’aime pas les platformers et je n’aime pas les puzzle. Et pourtant, la première fois que j’ai vu Semblance, il y a plus d’un an maintenant, j’ai été intriguée par son concept, avec son blob capable de déformer des plateformes comme si elles étaient de la pâte à modeler. A force d’attente, de vidéos et de screenshots de la part des développeurs, Nyamakop, j’avais fini par me convaincre que j’aimerais ce jeu, même s’il réunissait les deux genres que j’évite systématiquement.
Un puzzle-platformer imparfait
Le principe de Semblance est simple : vous incarnez un blob, dans un monde qui a l’air corrompu, et qui doit arriver à attraper des petites orbes lumineuses pour purifier les différents lieux. Chaque monde est composé de plusieurs tableaux, avec un nombre changeant d’orbes à attraper pour les finir. Ce qui en fait un jeu relativement court, du moins pour les habitués du genre parce que pour moi, ça a été une autre histoire.
Je ne vais pas vous mentir, ce test s’est fait dans la douleur, du moins dans la première demi-heure. Probablement la faute au fait que je ne suis ni habile avec une manette, ni super attentive en général, ce qui fait que je n’avais pas saisi toutes les possibilités que le titre m’accordait avec ses plateformes que l’on peut déformer mais aussi déplacer sur le côté. Mais tout le tort ne me revient pas : si Semblance est sympathique dans son côté puzzle, le côté plateforme souffre fortement d’un blob qui a toujours tendance à glisser un peu trop loin, qui ne fait jamais vraiment ce qu’on voudrait qu’il fasse, bref qui a un gros problème d’inertie. Peu habituée à ce style de jeu, j’ai dû en plus prendre du temps pour dompter la chose, sans compter que déformer certaines surfaces conduira à la création d’une pente toute fine dans laquelle aura tendance à se précipiter votre blob, voué par conséquent à une mort certaine. Il est audacieux de la part d’un jeu d’oser demander une grande précision à ses joueurs quand lui-même est loin de respecter ça.
Il y a aussi les bugs, beaucoup trop nombreux. Même si un patch est venu en régler certains, ça ne m’a pas empêchée de passer plusieurs fois à travers la map ou de me bloquer de façon aléatoire. Les développeurs ont donc bien été inspirés d’ajouter une option qui permet de réinitialiser le blob dans les menus puisque celle-ci vous servira souvent. Malgré tout, la frustration prend vite le pas sur l’exaltation d’avoir enfin réussi à attraper une orbe et même si le jeu est assez sympathique pour ne pas annuler toutes vos déformations quand vous mourrez, il n’en est pas de même quand vous devez redémarrer le jeu parce que vous êtes coincé et que la fameuse option de réinitialisation n’est soudainement plus disponible. Bien que je comprenne qu’il reste des bugs à la sortie d’un jeu indépendant, ce titre a dépassé la limite de ce que je peux tolérer.
C’est la malédiction de Semblance : chaque bonne idée est gâchée par un défaut insupportable. Résoudre des puzzles en déformant le terrain et même son blob ? Gâché par le blob difficilement maniable à certains moments, des bugs qui vous obligent à recommencer alors que vous étiez bien parti et une durée de vie un peu courte pour les amateurs du genre qui auraient sûrement voulu expérimenter plus longtemps avec les outils qui ne sont donnés que vers la fin. Je ne vais pas nier que j’ai passé de bons moments sur le jeu et que je l’ai globalement apprécié. Il n’empêche que niveau technique, c’est très très limite et que tout cela combiné a fait de Semblance une expérience moyenne alors qu’elle aurait pu être excellente pour ceux qui savent apprécier les puzzle-platformers. Attendez peut-être que d’autres mises à jour fassent leur apparition avant de vous précipiter dessus, l’aventure est assez courte pour avoir le luxe de la vivre sans bugs.
Fanny Dufour
Rédactrice le jour et rédactrice en chef la nuit. J'aime qu'on me raconte des histoires, mais seulement dans les jeux.
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