Cette fois-ci dans Partie Rapide, Fanny vous parle de Night Call, qu’elle a pu brièvement tester, et Tristan vous parle de la démo gratuite de My Little Blacksmith Shop.
Night Call
Dès que Night Call a été présenté lors du PC Gaming Show à l’E3 2018 (il était malheureusement passé sous mon radar auparavant), je me suis promptement assurée (lire : écrire tout en majuscule pour empêcher toute négociation) auprès de mes camarades qu’il serait pour moi. A force, on connaît mon style : jeu d’enquête ? Check. Ambiance film noir à défaut de la dystopie futuriste ? Ca me va. Tout ça dans un Paris virtuel ? Je signe immédiatement. Le titre est de plus développé par des français, ceux de Monkey Moon et de Black Muffin, et je ne peux m’empêcher de ressentir cette petite pointe de fierté quand des concitoyens font des projets sympas, le genre de fierté qui fait aussi agiter des drapeaux bleu-blanc-rouge lors du Mondial de foot alors qu’on n’y connaît rien. J’étais donc ravie de pouvoir essayer les 30 premières minutes du jeu, histoire d’avoir un avant-goût de ce qui nous attendra par la suite.
Enquête d’un taxi
Lors d’une course, vous vous faites attaquer par le tueur en série qui sévit dans les rues parisiennes. Votre passager est mort et vous, grièvement blessé, finissez dans le coma et en haut de la liste des suspects. Une inspectrice a d’ailleurs profité de votre absence pour fouiller un peu dans votre passé peu reluisant, histoire de vous mettre la pression dès que vous reprenez du service. Réussir à joindre les deux bouts ne suffira plus : il vous faut enquêter sur vos passagers et servir d’indic à l’inspectrice, sans quoi la deuxième chance que vous avez réussi à vous créer après votre sortie de prison disparaîtra. C’est donc sur cette bonne ambiance que l’on commence notre première soirée. Il n’est pas dur de comprendre ce que le titre attend de nous : nous avons une carte de Paris et des icônes pour nous indiquer soit un client, soit une station service. Il suffit donc d’aller chercher un client en cliquant sur son portrait, le jeu se charge du reste. Votre rôle est juste de surveiller votre essence ainsi que votre argent, histoire d’être sûr d’engranger un profit à la fin de la nuit, sans oublier de faire parler vos passagers hauts en couleur.
La nuit tous les taxis sont gris
Ce qui marque en premier lieu quand on lance Night Call, ce sont les magnifiques dessins en noir et blanc qui mettent directement dans l’ambiance. Mais surtout, lorsque l’on commence à vraiment jouer, c’est l’écriture, fine et intelligente, qui a réussi en 30 minutes à me donner encore plus envie de jouer au titre final qu’auparavant. Aucun client ne vous laissera indifférent : le pick-up artist qui décide d’aller à l’aéroport pour draguer, la jeune femme triste avec une histoire tragique, le développeur persuadé de vivre dans une simulation et tous les autres, avec des vies plus ou moins compliquées, qui recherchent juste quelqu’un à qui parler pendant une dizaine de minutes. Je me suis d’ailleurs rendu compte que mon rapport au taxi a influencé ma façon de jouer au début : je déteste prendre le taxi, surtout parisien, et j’ai eu d’assez mauvaises expériences. Du coup, mon premier réflexe, à contre-courant de ce que le jeu attendait de moi, n’était de pas vraiment parler sans y être invitée. Mais la curiosité prend vite le pas et surtout, le métier de taxi est toujours plongé dans cette sorte de mysticisme, où on les déteste tout enviant leur possibilité d’entendre des bribes de conversations et de vies, et Night Call joue parfaitement sur cette ambivalence.
Malheureusement, les 30 minutes ne permettent pas d’en voir beaucoup sur la partie enquête du titre. Tout au plus pourrons-nous parcourir quelques dossiers et regarder son tableau d’enquête avant de devoir finir la nuit et arrêter la démo. Ce que l’on sait cependant, c’est que l’identité du tueur change à chaque partie et, si nos choix de dialogue ont vraiment une importance, cela promet une petite rejouabilité toujours sympathique à avoir.
Night Call a été testé sur PC via un code fourni par l’éditeur.
Je ne peux trop vous en dire plus sans risquer de totalement vous spoiler la première nuit, mais vous aurez compris que je suis totalement séduite pour le moment par Night Call. J’espère sincèrement que la suite du jeu saura être à la hauteur de sa démo et je ne peux que vous conseiller de le suivre de très près, bien que l’on n’ait pour le moment aucune date de sortie, à part un vague « summer 2019 » sur Steam.
My Little Blacksmith Shop
L’un des avantages du format Partie Rapide, c’est que parfois il faut compléter alors qu’on n’a pas forcément reçu de jeux appropriés ou qu’on n’a rien de particulier à traiter. Arrive Itch.io et son puits sans fond de petits jeux plus ou moins avancés, et plus ou moins professionnels, mais qui peuvent cacher des trésors. Donc j’ai pris ma liste de jeux suivis sur le site et ai choisi le projet le plus intéressant, qui se trouvait aussi être gratuit, ça aide : My Little Blacksmith Shop, aka « l’artisanat de Skyrim mais sans le RPG autour ».
Choisir l’artisanat !
Donc comme son nom l’indique, My Little Blacksmith Shop vous propose d’incarner un forgeron dans un univers de fantasy coloré tout en low poly. Ca sera à vous de répondre aux demandes diverses des aventuriers qui s’arrêteront à votre boutique. Le cœur du jeu c’est le craft, et on n’est pas chez Skyrim ici, il ne suffit pas de cliquer sur deux boutons pour obtenir une dague. Bien que le jeu soit quelque peu opaque au début concernant ses mécaniques d’artisanat, on comprend vite qu’il faudra donc tout faire : fondre les minéraux bruts en lingots, les chauffer, les battre tant qu’ils sont chauds pour qu’ils aient la forme appropriée (il ne faudra pas la même quantité de métal pour une dague minuscule que pour un marteau de guerre à deux mains), les tremper dans l’huile puis les monter avec le manche et la garde. Les recettes exactes ne sont (pour l’instant) indiquées nulle part, il vous faudra donc tâtonner, mais il suffit de faire preuve d’un petit peu de logique pour comprendre qu’il vous faudra une garde et une poignée à une main pour une épée courte, ou juste une poignée à deux mains pour la hache de guerre.
Bien sûr vous pourrez acheter les matières premières, qui arrivent instantanément (plus efficace que la Poste leur service) mais il peut être judicieux d’aller récolter tout ça vous-même, histoire de réduire les coûts intermédiaires. Je dois avouer ne pas m’être trop éloigné de ma boutique, la récolte étant toujours une activité qui ne m’intéresse pas vraiment dans les jeux vidéo. Comme le jeu est en version 0.1.1, la gestion n’est pas ultra poussée, donc ce n’est pas grave de dépenser plein d’argent en matières premières, voyez plus ça comme une démo.
L’artisanat premier employeur de la Terre du Milieu
Le cœur du jeu consistera à répondre aux attentes des valeureux aventuriers qui s’arrêtent à votre porte pour leur commande. Vous aurez quelques minutes pour répondre à leurs exigences. Sachant que bien sûr ils vous demanderont tous des trucs spécifiques. Monsieur veut une épée longue à deux mains +2, il vous faudra donc acheter une poignée +2 et tout ce qui va avec, et la forger, sans que vous ayez exactement la recette sous la main, dans le temps imparti. Parfois, ils combineront même plusieurs commandes, un bouclier et une épée par exemple. Pour l’instant, version 0.1.1 oblige, il ne semble pas avoir de conséquence à louper une commande, mais je suppose qu’une fois le jeu plus avancé, il faudra faire attention à sa réputation pour avoir de plus en plus d’aventuriers héroïques qui payent plus (pas comme ce groupe de D&D niveau 1) qui rentrent dans votre boutique, avec leur demande d’une épée vorpale +4 qui boit les âmes.
Comme je vous le disais, le titre est actuellement en version alpha. Pour autant, il tourne plutôt pas mal, l’Unreal Engine faisant des merveilles. Bien que l’expérience soit quelque peu sommaire pour l’instant, on sent un certain potentiel. La roadmap de développement pour 2019 évoque des choses intéressantes comme l’affûtage des armes (ce qui devrait permettre de faire un peu d’argent facile), du multijoueur, des assistants, et un système de construction de votre boutique. Le jeu devrait arriver sur Steam d’ici la fin de l’année, mais considérant qu’il utilise l’Unreal Engine, ça ne m’étonnerait pas qu’il termine également sur l’Epic Games Store.
Bien que très sommaire, My Little Blacksmith Shop permet déjà de voir ce que pourrait être le jeu à l’avenir. Si vous avez toujours voulu vivre la vie de ces commerçants chez qui on passe dans les jeux de rôle, c’est l’occasion de s’y essayer, d’autant que cette démo est gratuite. Personnellement, j’attends une version finale où l’on pourra également incarner l’aubergiste, ou n’importe quel métier de nos jeux de rôle préférés, leur vie mérite également un jeu vidéo !
Fanny Dufour
Rédactrice le jour et rédactrice en chef la nuit. J'aime qu'on me raconte des histoires, mais seulement dans les jeux.
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