Aujourd’hui au menu, Zali vous parlera du Metroid-Like minimaliste Gato Roboto et Murray de The Great Perhaps, un puzzle-game temporel.
Gato Roboto
Vous savez quoi ? Moi les jeux édités par Devolver à base de 4è mur cassé toujours de la même façon, de références aux années 80 et de blagues de papa un peu trop âgé pour porter une casquette sur le côté qui imite un rappeur comme Pascal Légitimus en fin de soirée, ça commence doucement à me gonfler. Mais les américains de doinksoft n’y sont au fond pour rien, aussi leur ai-je donné leur chance avec Gato Roboto, revisite ultra minimaliste du premier Metroid sur Nes dans lequel vous incarnez un matou pilotant un mecha sur une planète hostile. Le jeu était soldé pour la journée mondiale des chats, il fallait que je me laisse tenter. J’ai eu raison.
Kiki dans le Mecha
Du noir et blanc, et des assets quasiment recopiés de son illustre modèle nintendesque : en moins d’une minute, Gato Roboto abat tranquillement ses cartes. Avec son côté monochrome, ses déplacements hyper rapides et son minuteur en bas de l’écran, le titre de doinksoft invente une sorte fast metroid minimaliste prévu pour pouvoir être speedrunné en moins d’une heure. La map à explorer est assez petite, divisée en quelques zones thématisées, chacune chargée de présenter un aspect différent de la planète, la zone finale étant une sorte de pot-pourri de tout ce que vous avez vu au cours des trois heures qu’il vous faudra pour en voir le bout si vous y allez à un rythme normal.
Quant au motif qui vous pousse en avant dans ce labyrinthe hostile, il m’a un peu causé des frissons d’angoisse initiaux, tant j’avais peur d’un humour pénible et forceur. Mais il n’en fut rien : vous incarnez Kiki, le chat d’un astronaute piégé dans son vaisseau, qui doit explorer une planète à sa place et sauver des animaux victimes d’expériences maléfiques. C’est à peu près tout, et les dialogues qui ponctuent l’aventure font tout à fait le job. C’est toujours court, assez drôle, et les instructions données sont toujours claires. On finit même par s’attacher aux quelques personnages récurrents de l’intrigue, campés en deux ou trois pixels étonnamment expressifs.
Mini Metroid
J’ai presque déjà tout dit de Gato Roboto, tant il n’est au fond qu’une excellente variation d’un Metroid rétro sous forme de demake en noir et blanc. Tout est là : la morphball (le chat peut sauter de la combinaison pour passer dans des passages étroits), le double saut, les missiles pour casser certaines structures, la combinaison qui s’upgrade petit à petit, le retour dans des niveaux pour les compléter une fois les nouveaux pouvoirs acquis, les Boss qui occupent tout l’écran, etc.
Mais tout de même, Gato Roboto ne se contente pas d’une simple copie de son modèle, en proposant une idée forte qui rythme parfaitement une aventure qui avance de toutes façons au pas de course : chacune des zones propose une variation de gameplay par rapport à la précédente qui pousse à utiliser chacune des modifications proposées par le jeu. L’une d’entre elle vous force à être en permanence hors de la combinaison, une autre vous empêche d’en sortir, une troisième vous demandera de maîtriser le dash entre des projectiles. Malgré le côté 100% minimaliste et le peu de variété des décors traversés, on retient ainsi une expérience variée, et le sentiment agréable de n’avoir jamais fait deux fois la même chose. Mention spéciale aux combats de boss, quasiment sans redites, et mettant toujours à profit des compétences différentes.
Au compte des quelques petits défauts qui font un peu patauger l’expérience de temps à autres, on notera tout de même une difficulté vraiment très faible qui pourra parfois ennuyer un peu, des hitboxes parfois curieuses, ainsi que l’inertie totalement ratée des sauts quand Kiki est hors de sa combinaison. Le jeu est cependant assez peu axé plates-formes, et les passages où on commande directement le chat sont rares et pas assez longs pour irriter. Rien de grave, foncez, Gato Roboto est excellent.
Gato Roboto a été testé sur PC via une clé acquise par nos soins.
Très bref, mais cohérent de bout en bout, Gato Roboto est une des propositions de clone de Metroid les plus intéressantes qu’il m’ait été donné de voir depuis Axiom Verge. Formellement simple, mais quasiment exempt de défauts à quelques bricoles près, Devolver signe là un titre dont la sobriété et l’efficacité étonnent dans un catalogue qui a un peu perdu ces éléments de vue ces dernières années. Une vraie belle surprise.
The Great Perhaps
Qui a osé dire que nos amis russes ne savaient pas s’amuser ? Prenez un nouveau studio indé comme Caligari Games, est-ce que ses développeurs commencent par un jeu de tir survivaliste ou un jeu de gestion où vous devez faire triompher le communisme face au capitalisme ? Pas du tout ! La petite équipe de développeurs a commencé avec un sympathique jeu d’énigmes post-apocalypti… bon d’accord j’ai rien dit.
L’avenir est un long passé
Tout commence avec un cosmonaute (il est russe, donc à ne pas confondre avec les astronautes américains, les spationautes français, les taïkonautes chinois ou encore les vyomanautes indiens). Seul dans sa station, il regarde par le hublot pour voir la planète bleue être victime d’une catastrophe d’origine inconnue. Le dernier message qu’il reçoit est d’attendre sagement là-haut que ça se tasse et qu’il recevra un nouveau message une fois les problèmes réglés. Il décide comme tout bon cosmonaute de rentrer dans le congélateur du vaisseau et de laisser le soin à l’IA locale, L9, de le réveiller dès que la voie est libre, ce qu’elle fera… 100 ans plus tard.
Cherchant à comprendre ce qui a pu se passer, notre Kosmos décide de redescendre, accompagné par L9 pour découvrir une Terre où la nature a repris le pouvoir, où les humains ne sont plus qu’un lointain souvenir et où la faune et la flore de la Mère Patrie ont muté, souvent pour le pire.
Dans une Russie en morceau, notre Schtroumpf de l’espace va rapidement tomber sur une lampe magique qui va lui permettre de repartir pendant quelques secondes dans un passé pré-apocalypse indéterminé. C’est ce jeu de présent/passé qui va vous permettre de surmonter les différents obstacles qui vont se dresser sur votre route : un trou béant devant vous ? Pas de problème, il suffit d’aller dans le passé à l’époque où il y avait encore une route et de revenir au présent une fois celle-ci traversée. Une porte du passé que vous n’arrivez pas à ouvrir ? Qui vous dit qu’elle est encore débout dans le présent post-apocalypse ?
Alors bien sûr cela devient rapidement (un peu) plus compliqué que ça. Vous allez devoir passer d’une époque à l’autre pour récupérer des éléments qui vous serviront de l’autre côté. Il vous faudra parfois faire preuve d’un bon timing pour éviter certains dangers, sachant que la moindre erreur vous tuera et vous fera recommencer au début de ces petits tableaux, composés au maximum de 4 zones, que vous allez traverser.
The Great If Only
Visuellement, The Great Perhaps va faire plaisir aux amateurs de bandes dessinées. Les décors (que l’on traverse de gauche à droite), bien que désolés, sont très jolis, et ils sont en plus accompagnés par une musique évolutive en fonction de l’époque dans laquelle vous vous trouvez. Mention spéciale à la possibilité que vous avez de simplement voir, à travers le faisceau de votre lampe affiché à l’écran, l’autre époque, permettant ainsi un mélange des décors très réussi (et très pratique quand vous souhaitez vous faufiler quelque part sans vous faire repérer).
Le thème du voyage dans le temps n’est pas nouveau et on peut voir rapidement certaines inspirations (L’armée des 12 singes) et simples clins d’œil (Doctor Who). Le principe de bondir d’une époque à l’autre est bien exploité, on comprend à partir de situations du présent ce qu’il faut faire dans le passé pour avancer et inversement. On pourra simplement reprocher au studio son manque d’ambition, les énigmes restant assez simples tout au long des deux petites heures qu’il vous faudra pour finir le jeu, alors qu’on sent que le tout pourrait être un peu plus poussé.
Une critique qui n’est malheureusement pas compensée par l’histoire globale du jeu, qui commençait plutôt bien pour se transformer rapidement en « trouvons un moyen de changer le passé pour prévenir la catastrophe » et devient du coup de plus en plus bancale pour finir même de manière assez expéditive et décevante.
The Great Perhaps a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur
The Great Perhaps est un premier jeu correct pour Caligari Games. Le studio maîtrise le gameplay d’un bon jeu d’énigmes, même s’il pourrait être un peu plus poussé. En revanche, son histoire, autre élément majeur de ce type de jeu, laisse un réel goût d’inachevé qui pourrait gâcher l’expérience de certains.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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