Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali parle de la preview du jeu fourre-tout Drake Hollow et Murray du jeu pour arachnophobes Kill it with fire.
Drake Hollow (Preview)
Fortnite, mais aussi Zelda, et un Tamagochi, un tower defense, cent balles, un Mars et l’addition
Très remarqué pour son rogue-like fluvial The Flame in the Flood en 2016, le studio américain The Molasses Flood a annoncé Drake Hollow en fin d’année dernière. Initialement prévu pour juillet 2020, le jeu a été repoussé à une date ultérieure encore inconnue pour des « difficultés techniques ennuyeuses à expliquer » (dixit le studio). En revanche, nous avons eu la chance de mettre la main sur une preview du jeu qui donne une excellente idée de ce que sera, dans les grandes lignes, le nouveau jeu du studio.
Hélas, il est difficile de parler de Drake Hollow sans le faire uniquement par le biais de comparaison, tant le jeu semble ne fonctionner pour le moment que par l’empilement d’idées variées prises un peu partout ailleurs. Esthétiquement proche de Fortnite, Drake Hollow vous propose de débarquer dans une carte générée semi-procéduralement, d’y rencontrer seul ou en coop une bande d’animaux mignons, d’y construire un village après avoir tapé des monstres pour récupérer du loot et des éléments de craft, et de survivre à des assauts nocturnes. Vous avez l’impression d’avoir déjà joué à ce jeu ? Moi aussi : il ne manque à Drake Hollow que des decks de cartes à constituer, et l’ensemble des courants du jeu vidéo contemporain se seraient donnés rendez-vous dans ce jeu.
Est-ce que t’as quelque chose pour toi à part ton corbeau ?
Drake Hollow n’est pas fondamentalement mauvais. En réalité tout est « un peu sympa » dans le jeu. Les combats sont classiques mais efficaces, la construction du village déjà vue mais pas bien compliquée, le scénario pas palpitant mais pas mal écrit non plus. Le problème de ce à quoi nous avons eu accès (le premier biome du jeu, dans son intégralité) tient plutôt au rythme désespérément lent de ce qui nous a été proposé. La faute à des environnements assez vides, une boucle de gameplay répétitive en diable (ramasser des trucs, taper sur des trucs, poser des trucs), qui tiennent peut-être au manque de diversité proposée dans cette preview : il est possible que les autres biomes de l’aventure proposent un challenge plus relevé et des actions plus variées. Mais les presque 3 heures et demi qu’il nous a fallu pour terminer ce tutoriel soporifique ne sont clairement pas très engageantes.
Reste que Drake Hollow en a quand même sous le capot : maniable, fluide, parfois beau dans sa poésie de la désolation, et proposant un univers entre rêve et réalité qui laisse entrevoir un scénario plus travaillé que dans nombre de jeux du genre. Cela ne suffira pas à le démarquer de la masse monotone des jeux multi basés sur du craft et de la bagarre, la faute à un travers de game design consistant à empiler les systèmes empruntés un peu partout sans aucune approche holistique. La somme de petits éléments sympathiques peine à produire un tout réussi. Si vous souhaitez quelques éléments complémentaires, n’hésitez pas à regarder le Let’s Play amoureusement confectionné avec mon camarade Chibi ci-dessous.
La preview de Drake Hollow a été testée sur PC (Steam) via une clé fournie par l’éditeur. Il sera également sur Xbox à sa sortie.
S’il était le premier jeu semi-ouvert voué à nous faire courir dans des décors monotones pour ramasser des planches et des cailloux, Drake Hollow serait amplement suffisant pour créer la surprise. Mais voilà un jeu qui débarque dans un des champs les plus concurrentiels, et qui souffre d’un déficit d’esthétique et de rythme qui ne lui rend pas service. A voir ce que les quelques mois de production supplémentaires pourront corriger dans ce jeu qui, à force de vouloir tout mettre dans sa marmite, nous sert un ragoût un peu indigeste.
Kill it with fire
Allumer le feu
« C’est pas la petite bête qui va tuer la grosse », « elle a plus peur de toi que toi d’elle », « elle est très bien là où elle est, ça nous débarrassera d’autres insectes » : j’en ai entendu des phrases bidons de la part de mes parents pour calmer (enfin surtout échouer à calmer) mon arachnophobie. Et puis les années sont passées, je suis devenu moi-même père de famille et, sans comprendre pourquoi, responsable du sort de toute bestiole à dix pattes (oui la science dit huit pattes mais les vrais arachnophobes savent qu’elles ont en réalité dix pattes et une cinquantaine d’yeux) franchissant le seuil de l’appartement.
Prenant mon courage (et une chaussure, généralement la gauche allez savoir pourquoi) à deux mains, j’ai donc commencé l’élimination systématique de la faune arachnéenne, non sans quelques cris dignes d’un enfant de 7 ans et écrasages supplémentaires accompagnés d’insultes sur la famille nombreuse de mes victimes déjà mortes depuis quelques minutes. Autant vous dire que je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai voulu me lancer dans Kill it with fire, si ce n’est la promesse du trailer de pouvoir tout cramer sans les conséquences habituelles de ce genre de choix dans la vraie vie véritable.
Et si vous êtes comme moi, sachez tout de suite que vous allez être servis : armes à feu variées, grenades, shurikens, appâts avec des explosifs… tout est bon pour en finir avec les centaines d’araignées que vous allez rencontrer lors des 9 zones de jeu variées pour 3/4 heures de massacre.
Pas de stress, y a point de hess
Kill it with fire vous invite d’ailleurs à ouvrir en grand les vannes de votre rancœur envers les araignées puisqu’elles ne sont là que pour ça et rien d’autre. Eh oui, vous ne risquez rien face aux différents types d’araignées du jeu, allant de la noire classique à celle fluorescente et radioactive qui peut faire revivre ses copines écrasées en passant par la rouge vif qui explose quelques instants après sa mort. Seules les araignées marrons viendront sauter dans votre direction une fois découvertes (ce qui fait toujours son petit effet, surtout les premières fois) avant de chercher à fuir.
Aucun moyen de mourir non plus par vos propres moyens, les nombreux feux que vous allez déclencher ne pouvant se retourner contre vous. La seule petite difficulté du jeu vient des quelques missions limitées dans le temps (en plus des objectifs principaux eux assez faciles) et vous demandant de tuer un nombre précis d’araignées d’une certaine manière, notamment quand le jeu vous impose l’utilisation d’une arme à feu qui sont assez imprécises. Heureusement, vous pouvez débloquer rapidement des boissons permettant de ralentir le temps et ainsi mieux viser (même si votre meilleure alliée restera au final la poêle dont l’efficacité n’est plus à prouver).
Après, ne nous voilons pas la face, Kill it with fire a beau avoir un concept amusant, il reste un jeu assez limité dont le plaisir principal vient de son ambiance très film d’espionnage à l’ancienne et surtout la découverte progressive des armes vous permettant de réduire à néant la race de nos amies à 10 pattes et 50 yeux.
Kill it with fire a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Beaucoup d’araignées sont mortes durant la réalisation de cette critique et ça leur apprendra.
Je ne me suis pas ennuyé en jouant à Kill it with fire, de là à dire qu’il s’agit d’un bon jeu… Disons que passée la découverte des différentes armes et leur utilisation sur des araignées qui n’ont rien demandé (mais qui méritent tout de même leur sort!) on se dit que 12 euros pour ce petit plaisir instantané mais qui ne dure pas, c’est peut-être quelques euros de trop…
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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