Ce mois-ci Tritri vous parle de Downward Spiral : Horus Station, jeu narratif en gravité zéro et de la démo de Crying Suns FTL-like inspiré des plus grands de la SF.
Downard Spiral : Horus Station
J’ai commencé Downward Spiral : Horus Station le 5 juin. Nous étions deux, JoK et moi, et je dois avouer que ce que l’on a vu ne nous a pas scotché. Je serai honnête en avouant que je n’ai pas fini le jeu, et que je ne compte pas le faire.
L’histoire perdue
Car voyez-vous Downward Spiral : Horus Station se veut un jeu narratif dans l’espace à la Event[0] ou Adr1ft (comme ce dernier, il est conçu pour la VR). La base : vous explorez une station spatiale abandonnée en espérant survivre et en tentant d’en apprendre plus sur ce qu’il se passe et pourquoi il n’y a plus personne là dedans. Sauf que Downward Spiral a oublié un léger détail assez important à cette recette : avoir une histoire. On y a donc joué 82 minutes, le temps de finir deux chapitres sur 7, et à aucun moment nous avons eu l’occasion de tomber sur des logs, des messages audios, des indices sur ce qu’il a bien pu se passer dans cette station en ruine où des robots agressifs vous en veulent personnellement. Je suis tout pour la narration environnementale, c’est bien plus intéressant que des mails/logs/messages audios à déterrer. Sur ce point, un exemple du genre est Portal premier du nom où l’on comprend que quelque chose s’est très mal passé au fil des niveaux juste en voyant les tags et autres messages laissés par vos prédécesseurs dans les labos d’Aperture Science. Rien de tout ça ici, le jeu est vide, le décor banal, et aucuns indices ne vous sont délivrés. Soyons honnêtes : vu que je n’ai pas continué, il est possible que la suite en contienne plus, même si de ce que j’ai vu des let’s play ne laisse guère d’espoir.
Gravité zéro
Au niveau du gameplay nous sommes sur un jeu très simple, mais pas simpliste. Le déplacement en 0G est toujours un peu tricky à maîtriser dans les jeux vidéos, et peut très vite finir en nausée et autre questionnement existentiel sur où est le haut, le bas, la direction de mon prochain objectif et d’autres joyeusetés. Downward Spiral nous confie tous les outils pour que ça n’arrive pas, en premier lieu un pistolet à grappin qui permet de vous accrocher à n’importe quelle surface pour vous déplacer plus vite et aller dans une direction précise sans calculer la trajectoire pendant des heures. C’est plutôt cool comme déplacement. Autre moyen à votre disposition, qui doit prendre tout son sens en VR, c’est la gestion indépendante des mains qui vous permettront de vous accrocher in extremis à n’importe quelle surface également et vous aideront à vous donner un boost dans une direction particulière.
Downward Spiral n’est pas fondamentalement un mauvais jeu. Pour tout le travail sur les déplacements en gravité 0 il vaut le coup, étant un des meilleurs représentants du genre très jeune de « on tente de simuler l’espace comme si vous y étiez, mettez un casque VR et préparez un sac ». Mais il est juste dommage que les développeurs aient oublié de rendre le jeu intéressant en y intégrant un début de semblant d’histoire. Pour l’instant nous avons un décor sympathique, sans décoller la rétine, mais sans histoire, y jouer n’est hélas pas très intéressant. Dommage.
Crying Suns
Pour cette seconde partie nous allons aborder un jeu qui n’a pour l’instant qu’une démo. Crying Suns est un FTL-Like, Rogue-Lite, inspiré des plus grands noms de la SF : d’Asimov à Herbert. Et en plus c’est Français !
FTL mais avec un univers
C’est très difficile de parler de Crying Suns sans aborder FTL, même les développeurs du jeu ne cessent de ramener leur création au vénérable jeu de Subset Games, qui a remit le Rogue-Lite au goût du jour. Donc oui : il ressemble beaucoup à son aîné. Vous sautez de secteurs en secteurs, il y a des événements aléatoires qui vous pourrissent la vie, ou vous l’arrangent (plus rarement) et il faut toujours avancer pour finir le jeu (en théorie, pour l’instant nous n’avons qu’une démo). Mais Crying Suns se démarque de FTL sur un point très important : il a un univers. Et un univers très bien introduit qui plus est. Vous êtes un clone, d’où le fait que vous reveniez toujours après votre mort, d’un Amiral de l’Empire. Votre rôle sera de découvrir pourquoi diable vous avez perdu toute communication avec le cœur de l’Empire, pourquoi les machines intelligentes qui sont la fondation de ce régime commencent à disparaître, et probablement au final sauver la galaxie ou un truc du genre. Les petits français de Alt Shift ne mentaient pas quand ils citaient Asimov et Herbert comme inspiration. On retrouve un peu des deux : que ce soit des machines superintelligentes (possiblement rebelles), ou un Empire Galactique d’apparence éternel qui finit par disparaître soudainement, ils nous proposent un univers profond, et qui intrigue, surtout si vous êtes un grand fan de la SF de l’Age d’Or.
FTL-Lite, plus que Rogue-Lite
Crying Suns est donc un jeu avec une forte inspiration FTL. Mais au final il est quand même relativement différent. Pas aussi profond, et certainement pas aussi cruel, le titre d’Alt Shift se démarque de son inspiration par un gameplay plus abordable, et peut-être plus juste. Vous commandez donc un vaisseau capital, dernier représentant de son genre. Votre objectif sera de sauter de secteurs en secteurs pour rejoindre le cœur de l’Empire. Vous aurez donc des événements aléatoires, qui vous proposeront souvent plusieurs choix. Vous pourrez par exemple envoyer une équipe au sol d’une planète, en choisissant bien qui mènera vos bidasses parmi les deux héros à votre disposition. Evidemment qui dit FTL-Lite, dit également bataille spatiale. Ici pas de gestion des pièces du vaisseau et des équipements, mais quelque chose de plus abstrait : s’offriront à vous trois types d’actions. Vous pourrez envoyer des chasseurs, tirer avec vos armes, ou envoyer un de vos héros buffer votre vaisseau. Chaque action coûte un point d’action et à vous de gérer finement ce que vous pouvez faire. Pour l’instant ce système de combat n’est pas forcément fou, mais gardons à l’esprit que ce n’est qu’une petite démo, et qu’il y aura probablement pléthore d’équipements pour varier les plaisirs.
Crying Suns est un jeu avec un sacré potentiel. Ses inspirations, de FTL à Asimov, en passant par Herbert, sont solides et donneront au moins un jeu avec un univers si tout le reste échoue. Mais pas de panique : nous sommes très tôt dans le développement du jeu et cette démo nous présente des bases intéressantes, au tour d’Alt Shift d’étoffer leur concept et nous pourrons nous retrouver face à un jeu très intéressant, voire, rêvons, un monument de la SF vidéoludique. En attendant, leur Kickstarter est toujours ouvert et leur objectif de 25 000€ est réussi.
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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