Dans le Backlog de TPP, les rédactrices et rédacteurs du site dépoussièrent leurs bibliothèques virtuelles et viennent vous parler tous les mois de jeux, récents ou anciens, enfin sortis de leurs backlogs et qui les ont séduits. En ce mois de février, BatVador livre une guerre sans merci à un caillou, Zali devienne fou et Tritri développe son petit village médiéval.
BatVador : (the) Gnorp Apologue
Oui, les idle games, disais-je avant de lancer (the) Gnorp Apologue, quelle perte de temps, je ne comprends pas, vraiment. Oui, je juge un peu quand j’ai du temps libre. Mais voilà, je ne sais pas comment je suis tombée sur la bande-annonce de (the) Gnorp Apologue, mais j’ai eu irrémédiablement envie de le lancer. Ça tombait bien, il était dans mon backlog.

Alors au début, il y a les Gnorps. Les Gnorps sont petits, carrés et tapent sur un caillou et après, ils récupèrent les éclats pour construire des trucs, pour récolter encore plus d’éclats pour construire encore plus de trucs, pour récolter encore plus d’éclats. Au début, il n’y a pas beaucoup de Gnorps et ils sautent et tapent avec leur front sur le caillou. Après, ils développent des flèches, des mitraillettes et des missiles pour détacher encore plus d’éclats. Alors, les Gnorps qui ne tapent pas le caillou ramassent encore plus vite les éclats et ils développent des drones pour les aider. Quand la pile est trop haute, des Gnorps alpinistes montent sur la pile et jettent les éclats plus près de la réserve pour les récupérer plus facilement. Quand la pile est vraiment trop haute, le caillou en a trop marre et il se fâche et récupère tous les éclats. Alors les Gnorps scientifiques développent une montgolfière pour récupérer du zybellium et fabriquer des armes encore plus puissantes et les Gnorps apprennent à sauter plus de fois pour taper encore mieux la pierre avec leur front. Ils construisent plus de maisons pour abriter plus de Gnorps et aussi plus de missiles et de drones et la guerre contre le caillou s’intensifie en une pluie d’éclats de couleur. C’est le chaos, mais les Gnorps sont infatigables. Dès fois, il faut relancer la partie et utiliser les points de compétences, pour faire encore plus de dommages au caillou. Souvent, on se contente de regarder des petits Gnorps avec des gros fusils qui mitraillent un caillou pendant que d’autres tirent des flèches enflammées dessus pendant que des gerbes colorées saturent l’écran. C’est le chaos. C’est satisfaisant. C’est (the) Gnorp Apologue.
Zali : Senua's Saga: Hellblade II
J'avais fait un rejet complet du premier Hellblade en 2017. Pas à cause de sa proposition passionnante basée sur l'aventure d'une guerrière picte en proie à de rudes démons intérieurs et embarquée dans une aventure sans retour. Ni à cause de la réalisation déjà magistrale du studio Ninja Theory. C'était plutôt le gameplay qui m'avait refroidi, Hellblade ne sachant jamais s'il voulait être un puzzle game, un jeu d'action-aventure ou une expérience purement narrative. Tout était un peu tiède et mal fichu. Eh bien, après avoir passé un week-end sur sa suite parue l'an dernier, Senua’s Saga: Hellblade II, je peux au moins dire que j'ai adoré ce second épisode.

S'étalant sur environ huit heures, la campagne de ce Hellblade 2 continue l'histoire de Senua, perdue de plus en plus loin dans des terres hostiles, cernée d'ennemis et devant lutter pour dominer ses voix intérieures. Nul besoin d'avoir fait le premier épisode, les premières minutes resituant parfaitement les enjeux. Et passé une intro un poil poussive, on se retrouve dans un immense rollercoaster sous forme de film à très grand spectacle, aux confins du Moyen Âge nordique peuplé de menaces occultes et d'esclavagistes patibulaires.
Assumant beaucoup plus clairement ses choix d'être centré sur son scénario et sa mise en scène davantage que sur son gameplay, ce deuxième volet est surtout une colossale démo technique misant sur le savoir-faire du studio. De la motion capture à la gestion de la lumière en passant par les panoramas à couper le souffle ou la mise en scène des combats, on a rarement vu quelque chose d'aussi impressionnant. Et ce sans céder aux sirènes du photoréalisme à tout prix. Parfait pour un benchmark de gros PC de kéké, en somme. Je l'ai lancé précisément pour ça, et je n'en ai pas regretté un seul instant.
Tritri : Foundation
Lancé en early access en 2019, Foundation fait partie de la "nouvelle vague" des city builders, et il est enfin sorti en version finale. Son thème médiéval pourrait paraitre quelque peu redondant face à des Manor Lords et autres Banished, mais le jeu se démarque de la masse par deux fonctionnalités originales : les routes apparaissent naturellement, générées par les déplacements de vos citoyens, et les bâtiments sont modulables.

On vit vraiment un nouvel âge d'or du city builder. Il y en a pour tous les gouts : du simple et immédiat, au complexe et fouillé. De l'antiquité au post-apocalyptique. Du réaliste ou fantastique. C'est simple, vous pouvez passer votre année à jouer à des city builders et l'année suivante, vous en aurez des nouveaux pour continuer à construire des villes. Foundation rentre dans la catégorie "historique, mais pas difficile et mignon". Et il n'y a pas à dire, la feuille de route est scrupuleusement respectée. Le jeu est rapide à prendre en main, les systèmes sont clairs, la difficulté est modulable à l'envi à la création de la partie et le jeu est accueillant et accessible. C'est un vrai plaisir. Mais là où le jeu brille réellement, c'est par son système de bâtiments modulables. Quel plaisir de construire une abbaye de A à Z. De faire son centre de bourg avec moult tours et passages surélevés au-dessus des rues, rues qui sont apparues naturellement par les pas de vos citoyens. La ville se construit de manière organique, la planification est une réaction à ce que vos citoyens semblent désirer. Mine de rien, on voit très peu de jeux qui montrent aussi bien que la planification urbaine ce n'est pas "voilà ce qu'on va faire" mais "voilà ce qu'on aimerait faire, mais il s'avère que bon bah en fait, ce n'est pas exactement ce que les gens veulent, donc on va faire avec". Entre Banished et Manor Lords, Foundation est une excellente proposition dans le genre du city builder médiéval qui, mine de rien, est assez bouché. Foncez en attendant la fin de l'early access de Manor Lord.
Retrouvez nos avis sur d'autres jeux du mois de février






BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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