Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray a passé un très bon moment devant les énigmes temporelles de The Entropy Centre et Zali revient sur Symphony of War: The Nephilim Saga, un tactical RPG paru un peu plus tôt cette année.
The Entropy Centre
Dans la vie, il faut savoir faire son deuil. Regardez, moi par exemple, j'ai accepté le fait qu'on ne verra jamais un jour Portal 3. Le 1er épisode a maintenant 15 ans, le second 11, et c'est comme ça, il n'y aura jamais de suite comme il n'y aura jamais un Indiana Jones 4 ou un Die Hard 5. Mais ce n'est pas grave, parce que c'est en acceptant de dire adieu au passé qu'on peut se tourner vers le présent et voir que la nouvelle génération a su prendre les choses en main pour combler un vide. Cette nouvelle génération, elle est notamment aujourd'hui incarnée par The Entropy Centre du jeune studio anglais Stubby Games, qui, pour son premier jeu, a décidé de nous livrer sa version de Portal en y ajoutant une touche de Braid.
Mais elle va le bouger son gros cube !
Dans The Entropy Centre, vous incarnez Aria Adams, une employée d'un centre scientifique basé sur la Lune. Un bâtiment qui a pour particularité de générer de l'entropie, énergie utilisée pour faire revenir des objets à un état ultérieur et qui sert surtout, en l’occurrence, à empêcher des catastrophes de se produire sur Terre. Pour résumer : une catastrophe arrive (disparition d'espèces, tsunami, guerre nucléaire, etc.), le centre est activé, fait revenir la Terre à un moment avant la catastrophe en envoyant les données pour empêcher que l'évènement survienne.
Mais, chose étrange, Aria se réveille amnésique (oui, c'est un classique, mais cette amnésie a le mérite d'être expliquée et justifiée, promis) dans un centre vidé de ses employés alors que la Terre est en train d'exploser façon film de Roland Emmerich. À elle donc de générer assez d'entropie pour pouvoir sauver le monde et comprendre ce qui a pu se passer.
Mais où sont Portal et Braid dans tout ça ? Tout simplement parce que pour générer de l'entropie, il vous faudra parcourir le centre et résoudre des énigmes en sortant de salles à l'aide de cubes à mettre sur des boutons ouvrant des portes (ça vous rappelle quelque chose ?) et grâce à un pistolet spécial nommé Astra (on va y revenir) qui, s'il n'ouvre pas de portail, permet de «rembobiner» le parcours effectué par les cubes pour pouvoir les replacer au bon endroit au bon moment (ça vous rappelle autre chose ?).
Si The Entropy Centre ne semble pas inventer grand-chose dans ses mécaniques, cela ne l'empêche pas d'être un excellent puzzle game. Oui, les différents cubes que vous allez rencontrer rappellent furieusement des mécaniques de Portal comme le laser, le pont d'énergie ou encore la possibilité de rebondir pour sauter plus haut. Mais le remplacement de la mécanique des portails par celle du rembobinage dans le temps «à la Braid» change beaucoup de choses, obligeant le joueur à penser à l'envers pour résoudre les salles ou à se placer au bon endroit avant de réparer un pont détruit et ainsi gagner de la hauteur.
Comme tout bon puzzle game, The Entropy Centre sait rajouter ses nouvelles mécaniques à un bon rythme, commençant par une salle simple pour comprendre les bases avant de la complexifier puis de mélanger avec les mécaniques précédemment apprises. Je n'ai pas vu les 9/10 h qui m'a fallu pour voir la fin de l'aventure et j'en aurai bien repris quelques heures de plus, pour ne rien vous cacher.
Rajoutez à cela une histoire qui sait alterner entre le drôle, notamment grâce aux discussions entre Aria l'héroïne et Astra son fameux pistolet (oui, j'ai oublié de vous préciser, Astra parle et malgré mes craintes initiales, elle est adorable, je donnerai ma vie pour elle), mais aussi le plus triste, le jeu nous faisant rapidement comprendre que notre mission est difficilement réalisable (et doit-elle seulement être réalisée ?) et vous obtiendrez l'une des plus jolies surprises de cette fin d'année.
The Entropy Centre a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series et Xbox One.
La fin d'année est surchargée de gros jeux, attendus pour certains depuis un moment, et pourtant je n'ai pas réussi à lâcher The Entropy Centre avant d'en voir le bout. Oui, c'est un jeu qui pioche grandement dans ses aînés, mais il le fait avec brio. Bon bah maintenant que j'ai fait mon deuil de Portal 3, plus qu'à attendre The Entropy Centre 2…
Symphony of War: The Nephilim Saga
Dans la marée infinie des jeux déversés sur Steam chaque année, il faut bien que quelques-uns tirent leur épingle du jeu par surprise, parfois via un bouche-à-oreille inattendu. Cette année, c'était (entre autres) le cas de Symphony of War: The Nephilim Saga, un tactical RPG paru chez les Américains de Dancing Dragon Games et héritier indirect de Shining Force et autres Ogre Battle. Vendu à des dizaines de milliers d'exemplaires en quelques mois et paré d'évaluations dithyrambiques sur Steam, il était temps qu'il passe sous notre loupe.
J'aime les nephilims de gladiateurs
Symphony of War: The Nephilim Saga se présente sous une forme désuète assumée. Ici, il n'est guère question de narration alambiquée, de cutscenes ambitieuses, de fouiller les maps avant les combats tactiques comme peut le faire un récent Triangle Strategy. Non, ici, à la manière d'un antique Langrisser, tout le scénario est narré par de brèves scénettes intercalées entre les missions de combat tactique au tour par tour et les menus d'organisation de vos troupes, deux aspects constituant l'essentiel du temps de jeu.
Pour autant, ce que raconte Symphony of War: The Nephilim Saga sur la quarantaine d'heures qu'il vous faudra pour le vaincre est tout sauf inintéressant : on y suit le parcours d'une bande de jeunes gens pris dans un conflit politico-religieux dans un univers sombre attendant une catastrophe imminente sous la forme de résurrection d'une armée de démons. Les péripéties et les retournements de situation sont nombreux, cohérents et tiennent parfaitement leurs promesses jusqu'à la toute fin. Néanmoins, c'est bien par la richesse incroyable de ses combats que le titre paru en juin dernier se distingue.
C'est moche, c'est austère, mais c'est génial
Symphony of War: The Nephilim Saga vous propose donc de longues, très longues, confrontations tactiques mettant aux prises des dizaines d'unités dont on vous laisse progressivement modifier et customiser la composition quasiment à l'infini. Vous pouvez micromanager la classe, l'équipement, les pouvoirs et les évolutions de chacun des 200 soldats que vous allez diriger in fine. Plus le jeu avance et plus l'on apprend intuitivement ses mécaniques internes très bien huilées pour composer des unités surpuissantes combinant les dizaines de classes disponibles dans le jeu.
Le tout passe par des menus effroyablement moches et austères, mais particulièrement bien fichus, une fois qu'on a compris le principe. Optimiser et développer ses troupes devient rapidement un plaisir et plus le jeu avance et plus le résultat est payant. Avec une trentaine de maps dans son scénario principal, des cartes challenge annexes particulièrement retorses et des terrains d'entraînement servant à tester ses différentes combinaisons, Symphony of War: The Nephilim Saga est tout simplement un des tactical RPG les plus fouillés, complets et aboutis de ces dix dernières années.
Symphony of War: The Nephilim Saga a été testé sur PC via une clé acquise par nos soins.
Certes, Symphony of War: The Nephilim Saga est avant tout un jeu à système qui ne plaira qu'aux fans de micromanagement profond et satisfaisant, mais c'est aussi l'une des expériences tactiques les plus profondes et les plus satisfaisantes de cette année. Alors oui, c'est vilain comme tout et l'ergonomie laisse profondément à désirer, mais cela ne m'aura pas empêché d'y passer une quarantaine d'heures absolument délicieuses.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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