Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali galère dans l'accès anticipé du jeu de sorcellerie Reka, et enchaîne les parties un peu buguées du roguelite Elsie.
Reka
Parfois, on se laisse entrainer par la poésie d'un simple trailer. C'est ce qui m'est arrivé face à Reka, la dernière production d'Emberstorm Entertainment, qui me promettait un beau voyage à base de sorcellerie dans une maison à pattes de poulet. Et puis, hélas, j'avais un peu oublié la douloureuse sensation de se lancer dans un jeu en accès très anticipé, dans un style aussi éloigné de ma zone de confort.
Monte dans le poulet, Shinji
Je dois commencer par signaler que, vu que Reka engrange d'assez bonnes critiques de la part de ses acheteurs (85 % d'évaluations positives sur Steam), c'est sans doute parce qu'il parle énormément à une certaine niche. Enfin, à un certain poulailler, en l'occurrence. Une communauté de gens qui peuvent faire abstraction d'une austérité extrême et de la nécessité de tâtonner pour comprendre le moindre aspect d'un jeu vidéo.
Ici, on n'est clairement pas venu pour être pris par la main. On déboule dans une espèce de marécage slave avec le vague objectif de retrouver une vieille sorcière dans les bois. Dix minutes plus tard, cette dernière nous file une maison magique, et après un embryon de projet de concept de plan de tutoriel, on nous laisse nous débrouiller. Va, cours, vole, construis des meubles, fais bouillir des potions et explore le vaste monde.
Reka a pour le moment une petite campagne légèrement directive. Mais pour l'essentiel, il s'agit d'un gros bac à sable vous permettant de faire de la cuisine, de la magie et de l'aménagement intérieur un peu comme vous le sentez. En cela, il sera assez apprécié des amateurs de jeux de construction qui souhaitent pouvoir s'amuser très vite avec le moteur de jeu. En effet, après moins d'une demi-heure, on se retrouve à pouvoir faire à peu près tout ce que le gameplay propose pour le moment. Ce n'est pas vraiment mon truc, car je préfère apprendre doucement et progressivement que d'être laissé avec un énorme livre de règles sans instructions particulières, mais admettons.
En revanche, il faut que je souligne que cette liberté un peu vertigineuse s'accompagne pour le moment d'un bon gros tas de problèmes qui me laissent à penser que le jeu a été envoyé en accès anticipé un peu trop tôt. Les commandes sont très approximatives, tout est encore farci de bugs de collision, certaines fonctionnalités de base marchent assez mal (la cuisine, particulièrement). Et, esthétiquement, Reka est pour le moment franchement vide. Il baigne de plus dans un ensemble de filtres blanchâtres qui ont bien du mal à faire illusion et donnent l'impression constante de traverser un rêve fantomatique un peu désagréable. L'idée d'un simulateur de sorcellerie dans un contexte de folklore slave est pourtant chouette, mais là, il n'y a pas encore grand-chose à regarder.
Reka a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
En l'état actuel des choses, Reka est vraiment à réserver aux amateurs de purs jeux sandbox qui aiment énormément tâtonner (ou lire des wikis). Et même si vous êtes ultra-fan de ce style d'expérience, je vous recommande franchement d'attendre un peu que quelques mises à jour aient étoffé le tout.
Elsie
C'est rigolo, parce qu'autant pour Reka (détaillé ci-dessus), je n'avais aucun doute sur le fait qu'il s'agissait d'un accès anticipé, autant pour Elsie, j'en étais à peu près certain. Sauf que ce petit roguelite d'action proposé par Knight Shift Games est 100 % un jeu qui sort terminé, en version 1.0, là, comme ça, pouf. Et vu la quantité de bugs et d'approximations qui entravent ma progression à chaque run, je dois dire que ça aurait peut-être mérité quelques semaines de plus dans le four.
A bug's life
Vous êtes donc Elsie, un robot chargé par votre créatrice d'aller taper d'autres boîtes de conserve, devenues méchantes. Yep, c'est absolument Mega Man, et ça ne fait pas semblant d'être autre chose, mais on n'est pas venu ici pour le scénar. En gros, il est ici question de faire la run la plus longue possible à travers des niveaux générés semi-aléatoirement, en améliorant la protagoniste au fil des bonus ramassés. Et de ramener quelques améliorations permanentes à la base en débloquant des objets dans des boutiques. Donc, oui, ce n'est pas juste Mega Man. C'est Mega Man qui a mangé Dead Cells. Et pourquoi pas, après tout ?
En réalité, c'est même une très bonne idée. La palette de mouvements de l'héroïne permet de faire énormément de trucs (tirer, sauter, dasher, parer, contrer, se battre de loin ou de près). On a l'impression d'enchaîner les cabrioles, surtout que, pour le coup, le tuto est très progressif et bien fichu. Les premières runs servent ainsi essentiellement à débloquer les fonctionnalités de base et à bien comprendre comment fonctionne chaque mouvement, avec des skill check très bien pensés. Le niveau de difficulté devient assez costaud une fois cette phase d'entraînement achevée. Du coup, on se met à mourir beaucoup, parfois de manière assez humiliante. Mais il est rarissime qu'une run ne vous débloque pas quelque objet supplémentaire à réutiliser par la suite. En cela, Elsie est du bon côté de la barrière des roguelites qui vous donnent un véritable sentiment de progression à chaque partie.
En revanche, je dois dire que mon expérience a été sacrément plombée par le nombre colossal de bugs encore présents dans le jeu, lui donnant cette impression de produit encore incomplet que j'évoquais. Masques de collision incompréhensibles, freezes, dialogues qui ne se déclenchent pas, voire… niveaux impossibles à terminer à cause de leur architecture aléatoire. J'ai dû à plusieurs reprises suicider Elsie pour revenir à la base juste parce que les blocs composant une salle rendaient la sortie littéralement hors de portée. Ajoutez à ça quelques moments où la difficulté se déséquilibre pour passer d'une courbe raide à un mur infranchissable, et vous obtenez un jeu qui mériterait deux trois patchs avant de rejoindre votre whishlist !
Elsie a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur PlayStation 5 et Nintendo Switch.
J'ai envie d'aimer très fort Elsie, avec sa jolie idée d'être "Dead Cells avec un twist". C'est une idée simple, mais efficace, souvent tentée, rarement réussie. Et là, il ne manquerait pas beaucoup de petites améliorations pour que cela devienne super. Mais en attendant, je me vois mal recommander un jeu qui enchaîne autant les petits bugs irritants et les problèmes de level design. Espérons que les développeurs pourront fournir quelques mises à jour pour franchir cette marche qui transformerait leur projet en une jolie surprise.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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