Le feuilleton ZA/UM continue. Les soucis touchant le studio à l'origine de Disco Elysium pourraient prendre une autre tournure avec ce tout récent développement juridique.
Petit rappel de l'épisode précédent. ZA/UM est une association culturelle et un studio de développement. Début octobre, trois membres importants du studio ZA/UM, Aleksander Rostov, Helen Hindpere et Robert Kurvitz sont partis. Des départs décrits comme "involontaires" par Martin Luiga (également membre fondateur de ZA/UM) et qui laissaient sous-entendre pas mal de problèmes internes liés à la création de la suite de Disco Elysium. Cela a aussi entraîné la réaction du studio et de certains membres actuels qui se sont sentis infériorisés. Pour plus de détails, je vous invite à relire l'article du 4 octobre dernier.
Presque trois semaines plus tard, Robert Kurvitz, ancien membre fondateur de l'association culturelle ZA/UM et ex-lead game designer du studio de développement du même nom, semble bien décidé à faire valoir ses droits. Mais lesquels ? Comme Kotaku Australie l'a découvert, le concepteur estonien a décidé de déposer plainte par le biais de sa propre société, Telomer OÜ, contre son ancien employeur auprès des instances compétentes estoniennes. Le but serait d'obtenir des informations et de pouvoir examiner certains documents. Une audience doit avoir lieu le 28 novembre prochain sans que, pour le moment, on puisse en savoir davantage.

À noter toutefois que la nouvelle a déjà fait réagir et on en apprend un peu plus grâce à ce décidément très loquace Martin Luiga. Il confirme la procédure en cours après le partage d'un article de Tech News Space, et un autre d'un article de Kotaku où, en plus, il offre quelques réponses. D'une part, il explique avoir préféré la dissolution de l'association, car moyen le plus efficace de réagir dans l'instant de façon publique et que cela permettait d'appuyer l'annonce de leur départ, chose qui restait jusque-là assez peu connue :
Et, cela a fourni un bon cadre pour annoncer que les trois avaient été expulsés de l'entreprise, ce qui, à mon avis, aurait dû être une information publique.
D'autre part, quand on lui soumet quelques scénarios possibles pour les raisons de cette plainte, notamment pour les droits liés à la "licence Elysium", Martin Luiga confirme à demi-mots en répondant "qu'est-ce que cela pourrait être d'autre ?"
Le succès de Disco Elysium a mis en avant une nouvelle manière de penser le RPG occidental et surtout a présenté un univers au potentiel fou et qu'on effleurait à peine. On peut imaginer que les idéaux artistiques des premiers temps de ZA/UM ont peut-être été rattrapés par la réalité des retombées économiques d'un jeu mondialement encensé. De quoi créer des tensions. Probablement que d'autres révélations tomberont d'ici-là, mais la date du 28 novembre reste à suivre de près pour le développement de cette affaire. En tout cas, les difficultés et la séparation de ZA/UM feraient une excellente base pour une quête secondaire... dans Disco Elysium.
Veltar
Joueur de jeux vidéo qui aime la politique. Du coup j'écris surtout des trucs qui parlent des deux. Stratégie, Outer Wilds, Metal Gear Solid et indés en pixel art.
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