On aurait aimé dire qu’avec la nouvelle année, on aurait de meilleures nouvelles, que les pratiques seraient plus justes, mais on sait que ça ne se passe comme ça et en ce début d’année, gamesindustry.biz tourne les projecteurs sur le studio Striking Distance et l’absence remarquée d’un certain nombre de développeur·euse·s au générique de The Callisto Protocol.
Les débats et critiques sur qui est mentionné dans les génériques de jeux ne sont pas nouveaux. Certains studios ont, par exemple, pour politique de ne créditer que les développeur·euse·s quoi sont resté·e·s jusqu’à la livraison du jeu, ou à la rigueur de les créditer à la fin en vrac sans mentionner quelle part ils et elles y avaient joué. C’est le cas notamment chez Arkane Studios (Deathloop) et Rockstar Games (Red Dead Redemption 2). Mais selon les ancien·ne·s employé·e·s interrogé·e·s par gameindustry, ce n’était pas explicitement le cas de Striking Distance. En tout, une vingtaine de personnes ayant activement participé au développement du jeu ne sont pas créditées au générique. Ce n’est pas la première entorse au bien-être et aux droits des employé·e·s pour laquelle s’illustre Striking Distance. Début septembre, le fondateur du studio Glen Schofield avait publié un tweet qui valorisait les longues heures de travail et le crunch au sein de l’entreprise avant de rétropédaler et d’effacer le tweet et de publier un tweet de semi-excuse.
La question de qui créditer et comment semble ne pas aller de soi. L'International Game Developers Association a annoncé un plan pour tenter de standardiser la pratique, tandis que l’ancien responsable de la communication chez Naughty Dog a tweeté (voir ci-dessus) que la réponse à qui devait être crédité était simple : tout le monde. Au-delà d’un geste symbolique et de la reconnaissance de son travail, être crédité pour son travail permet également de se faire un nom dans le secteur et d’avancer sa carrière. Ce qui est vrai pour les développeur·euse·s l’est également pour d’autres personnes qui ne sont pas considérées comme telles, mais sont indispensables à la création d’un jeu. C’est le cas par exemple des traducteur·ice·s qui sont rarement crédité·e·s. Depuis mai 2022, le compte Loc in Credits sur Twitter s’attèle à relever les jeux dans lesquels les traducteur·ice·s ne sont pas crédité·e·s au générique. C'est encourageant de voir que ce type de pratiques sont sérieusement discutées et on peut espérer que la situation s'améliore petit à petit.
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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