Une année au bac de philo la question était « qu’est-ce que l’audace ? », Peter Tamte le PDG de Victura, l’éditeur de Six Days in Fallujah, a répondu que son jeu n’avait pas pour objectif d’être politique, et il a eu zéro.
D’abord un peu de contexte : Six Days in Fallujah a été annoncé en 2009 et était à l’origine développé par Atomic Games, un studio dont l’intégralité de la ludographie tournait autour de la Seconde Guerre mondiale. Très vite Konami, l’éditeur du jeu, a lâché le studio après la volée de bois vert méritée qu’il s’est reçu concernant le sujet du jeu et Six Days in Fallujah est tombé dans l’oubli lorsque Atomic Games a fermé en 2011 suite à la fermeture de Destineer, sa maison mère.
Si j’ai bien appris quelque chose en Histoire au lycée, c’est que les Etats-Unis d’Amérique cherchent toujours des raisons pour remuer la fange. Ainsi, le développement du jeu a été repris par Highwire Games qui a prévu de le sortir cette année tout en ignorant les conclusions tirées des erreurs du passé. En effet, si Six Days in Fallujah a été aussi décrié en 2009, c’est parce qu’il est centré sur une des batailles les plus horribles de la guerre d’Irak entre la « guérilla irakienne » et l’armée des USA, la deuxième bataille de Falloujah, durant laquelle des crimes de guerre ont été commis à la pelle et des civils massacrés au phosphore blanc. On peut raconter un événement historique aussi horrible soit-il, me direz-vous, et vous avez raison, ça devient juste un chouïa problématique lorsque l’on veut ériger les forces armées en héros lorsqu’on voit le lourd bilan humain. Dans une interview, Peter Tamte, le PDG de Victura, le nouvel éditeur de Six Days in Fallujah, a eu le loisir de raconter tout et n’importe quoi pour justifier la sortie du jeu.
On va le redire pour celles et ceux du fond de la classe qui n’ont visiblement rien écouté, et iels sont nombreux.ses apparemment : le jeu vidéo est une forme d’art et comme toute œuvre, que ce soit un roman, un film, ou un tableau, elle est le fruit du contexte dans lequel elle est créée. Elle est le reflet, entre autres, d’une époque et d’un contexte économique et social. Dans le cas de Six Days in Fallujah, le jeu semble avoir été développé par une équipe essentiellement pro armée américaine peu encline à remettre ses positions en question et ça me fout les nerfs.
Kalkulmatriciel
Cc c Kalkul. J'adore parler à tous les PNJ, mettre des mandales et saboter les coop.
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