Une vive polémique concernant le paiement des doubleurs du jeu My Time At Portia est en train de trouver son terme, mais laisse entrevoir un jeu à la production manifestement très désorganisée.
L’affaire, détaillée par Rock Paper Shotgun, couve depuis octobre dernier : les doubleurs professionnels ayant prêté leur voix au jeu de gestion My Time At Portia, qui vient de sortir d’early access, n’auraient pas été payés pour leur travail sur le titre de Pathea, édité par Team 17.
La colère des doubleurs, qui peinaient à se faire entendre depuis des mois, concerne des paiements très en retard de la part des développeurs, ainsi que de supposées propositions assez douteuses (travail gratuit, tarifs très en-dessous du marché…), et ce alors que le jeu a remporté un succès critique considérable dans sa phase d’early, et sera sans doute l’un des jeux de gestion les plus en vue de l’année. Pas étonnant, on parle d’un très, très prometteur descendant de Stardew Valley dans une 3D mignonne à pleurer, avec une ambiance feel good qui saura plaire à un large public. En ce qui nous concerne, au Pixel Post, c’est un jeu qu’on attend pas mal. Mais c’est pas une raison pour pas payer les gens, hein.
Production désorganisée pour un projet pourtant suivi et attendu
Après avoir tenté de se justifier pendant plusieurs semaines, l’équipe de My Time At Portia a fini par reconnaître ses torts et par publier un communiqué précisant que tout le monde allait enfin être payé sous peu. Plusieurs acteurs concernés par la polémique ont en retour affirmé que si, de leur point de vue, il n’avait jamais été question de ne pas être payé du tout, ils avaient entrevu une production chaotique et désorganisée, avec un sens des priorités très particulier. Pathea Games a ainsi justifié ses retards de réponses par la volonté de répondre d’abord aux questions de fans du jeu et que « étant des développeurs chinois, ça prend du temps de répondre en anglais à tout le monde ». Not le Gorafi.
Si l’affaire se termine plutôt bien (a priori tout le monde va avoir son argent), cela pose tout de même la question de la qualité de pilotage de projet de tels titres, loin d’être si mineurs ou « indés » que cela (le jeu possède un éditeur, d’une passivité à toute épreuve pendant toute l’affaire). La question de la faible part des revenus revenant aux développeurs a aussi été avancée par ceux-ci, soulevant une nouvelle fois la question des parts prélevées par les différents intermédiaires, particulièrement Steam, d’où une certaine hémorragie de petits et grands développeurs vers l’Epic Games Store, Discord et compagnie en fin d’année dernière.
En guise de conclusion à toute l’histoire, et s’il fallait une ultime preuve de la désorganisation confondante dans laquelle a été pensé le projet My Time At Portia, Pathea a annoncé que la prochaine fois, pour éviter cette situation où tout le monde a perdu des plumes, le studio ferait appel à une agence professionnalisée dans le doublage, avec des contrats standards. Le fait qu’ils n’y aient pas pensé avant ne manque pas de sel. En bref :
People asking if Bandersnatch is a game or a movie. It’s a movie, and I’ll tell you why:
Most of the people who made it were protected by unions.
— Walt Williams (@waltdwilliams) December 30, 2018
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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