My Work Is Not Yet Done a atteint les deux premiers paliers fixés pour sa campagne sur Kickstarter. De l’introspection existentielle pour un jeu de survie à forte teneur narrative, le tout en 1 bit ? C’est oui.
Alors qu’il déambulait le temps d’une balade, Spencer Yan ressentit soudainement le besoin de soulager ses intestins. C’est cet instant, à peu de choses près, que le développeur désigne comme la naissance de My Work Is Not Yet Done.
Plus précisément lui est venue l’idée que la défécation et sa possible urgence étaient, c’est compréhensible, peu souvent abordées dans les œuvres culturelles, notamment dans les jeux vidéo et ce malgré leur potentiel de game design. La réflexion mûrit alors qu’il joue à de nombreux titres portés sur la survie et évolue en un souhait plus complexe de voir le genre s’éloigner des mécaniques de construction et de développement qui encouragent le joueur/la joueuse à dominer peu à peu un environnement auparavant hostile, inversant les rapports de force.
Spencer Yan a pourtant d’autres ambitions pour My Work Is Not Yet Done. Sous l’influence première de la trilogie du Rempart Sud de Jeff VanderMeer, et plus particulièrement du premier tome (Annihiliation, adapté au cinéma par Alex Garland), le jeu de survie se veut tout aussi bien une aventure narrative ample et complexe. On y incarnera Avery, la dernière membre d’un groupe d’exploration exclusivement féminin envoyé explorer une zone nommée The Reach à la recherche d’un signal – grosse influence du livre de VanderMeer, donc. La survie sera, dans les plans du développeur, physique comme psychique, mettant l’accent sur le poids de la solitude et de la perte des repères dans un environnement étrange et inconnu. Misant sur une narration dénuée de scripts, Yan compte développer la bizarrerie de son univers via le lore, aka l’espérée de tous narration environnementale.
Si le projet a attiré notre attention, c’est d’abord par son univers visuel porté sur l’épure. Les graphismes en 1bit (choix dérivant à la base de la fainéantise de Yan, de son aveu même) et les quelques images du projet diffusent une atmosphère singulière qui semble répondre avec justesse aux thématiques choisies. La dimension introspective de l’intrigue ravive, elle, les spectres des romans d’aventure à l’intrigue à la fois épique et dérisoire, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Il n’aura, de toute façon, pas fallu beaucoup plus qu’un gif de phare pour nous convaincre de l’intérêt du projet – ce qu’attisa, plus tard, l’évocation de The Nightingale de Jennifer Kent dans les autres influences du développeur. My Work Is Not Yet Done est pour l’instant, et idéalement, prévu pour l’automne 2020. À noter que Yan évoque un mode de distribution du jeu triple : à prix fixe sur Steam, en pay-what-you-can sur itch.io et en open-source sur GitHub. L’objectif est de mettre le jeu à disposition de celles et ceux qui voudraient y jouer, indépendamment du prix qui sera fixé via Steam, et inviter par là les joueurs et joueuses à se tourner vers des plateformes alternatives à celle de Valve.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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