Nous sommes enfin en décembre, alors ça y est, la météo réagit en conséquence en déchaînant l’apocalypse sur nos têtes, tandis que notre gouvernement continue de se moquer de nous et que mon collègue tombe malade, voilà qui est parfait. Mais trêve de ronchonnade pour le moment, c’est l’heure des bonnes nouvelles. Aujourd’hui au menu : des anciens de Japan Studio partent faire de l’indé, le collectif The Haunted PS1 revient avec un calendrier de l’avent, Rami Ismail pilote un avion dans un avion et The Good Life se trouve un éditeur.
Bokeh Game Studio se dévoile
Sa création date pourtant du 13 août dernier, mais les infos sur le studio indépendant fondé par Keiichiro Toyama aux côtés de Kazunobu Sato et Junya Okura ne commencent à tomber que maintenant. Keiichiro Toyama, c’est un de ces créateurs stars de l’industrie vidéoludique japonaise, puisqu’à l’origine de la licence Silent Hill chez Konami – et dont on continue d’attendre désespéramment un reboot ou remaster du niveau des récents Resident Evil – , puis des remarqués Siren (Forbidden Siren, chez nous) et Gravity Rush pour Sony et Japan Studio – dont sont également issus ses deux compères. Des licences que Bokeh Game Studio ne pourra pas reprendre, les droits appartenant toujours à Sony, avec qui Toyama compte garder de bonnes relations, malgré son départ et l’échec de son projet démarré en 2017 et annulé en 2018 après Gravity Rush 2.
Bokeh Game Studio travaille d’ores et déjà sur son premier jeu, présenté comme de l’action/aventure – donc plus proche d’un Gravity Rush que d’un Siren, a priori – , qui pourrait voir le jour d’ici deux ou trois ans. D’après les dires de Toyama, ce nouveau départ indé fait suite aux envies de liberté créative de ce dernier, mais difficile de ne pas penser au changement de direction de Sony en février dernier et aux restructurations en avril, sans compter les exemples récents de Fumito Ueda (The Last Guardian, Shadow of the Colossus, ICO chez Japan Studio) et Hideo Kojima (Metal Gear chez Konami), tous deux ayant quitté leurs studios respectifs pour aller fonder le leur, sans résultat encore pour Ueda, et amenant l’étrange Death Stranding pour Kojima.
Un calendrier de l’avent horrifique
Nous parlons beaucoup de ce collectif ces temps-ci, puisque c’est celui qui nous a déjà livré cette année une compile de fausses démos de PS1 en février, ainsi qu’un cadavre exquis en octobre. Loin de s’arrêter en si bon chemin, The Haunted PS1 est de retour, pour un calendrier de l’avent. Encore une fois disponible sur itch.io, The Haunted PS1 Madvent Calendar 2020 propose logiquement un titre par jour jusqu’au 24 décembre depuis le début du mois, chacun d’entre eux étant développé par une personne différente, et possédant son gameplay et style graphique propre, de la même manière que les autres productions du collectif.
Créé par l’utilisateur z_bill, et compilé par colter, tous deux contributeurs de C.H.A.I.N., précédent projet du collectif, ce calendrier de l’avent est une nouvelle fois très recommandé, tant pour la variété d’idées, de gameplays et de styles graphiques qu’il offre, que pour la quantité de créateurs et créatrices que ce type d’évènements met en lumière.
Un vol en simultané sur Flight Simulator
Écoutez, oui, encore Rami Ismail, je sais, c’est comme ça, ce garçon est productif, autant dans l’organisation d’évènements que dans la programmation ou le shitpost. Et je suis friand de tout ce qu’il a à proposer, comme vous avez pu le constater ces derniers mois. Cette fois-ci, son dernier exploit penche plus du côté du shitpost, mais reste néanmoins assez intéressant.
En effet, ce dernier a entrepris de jouer à Flight Simulator à bord de l’avion reliant les Pays-Bas à l’Irlande, en reproduisant l’exact même vol dans le jeu. Il a ainsi documenté tout son périple – avec une pause sieste au milieu grâce au pilote automatique – du décollage à l’atterrissage. Et malgré un départ légèrement décalé d’une trentaine de secondes, les deux vols ont été surprenamment synchronisés, affichant une différence de seulement six minutes. Une démonstration supplémentaire de l’incroyable taf abattu par l’équipe d’Asobo Studio, puisqu’au-delà du temps de vol quasi exact, le simulateur a également retranscrit la même météo, la même luminosité, position des étoiles et densité de nuages, permettant à Rami Ismail de poster de très chouettes comparatifs, montrant notamment un double lever de soleil. À noter enfin que si Flight Simulator est techniquement impressionnant, il reste bien sûr perfectible – qui ne le serait pas avec une carte de cette taille – et continue de se mettre à jour régulièrement, effaçant un à un les glitchs parfois assez incongrus relayés par les utilisateurs.
Swery trouve un éditeur pour son prochain titre
En voilà encore un qui aura été balloté dans tous les sens, et dont la sortie à venir – courant 2021, si tout se passe bien – tiendra du petit miracle. Annoncé en 2017 par Hidetaka Suehiro – le papa de Deadly Premonition, plus connu sous le pseudo Swery65 – , le développement de The Good Life avait commencé par une campagne Fig ratée, atteignant difficilement les 52% du million et demi de dollars demandé. Le studio The White Owls avait immédiatement rempilé sur un Kickstarter, cette fois-ci largement réussi. La bonne nouvelle, donc, c’est qu’en plus de l’apport non-négligeable du financement participatif, The Good Life s’est trouvé un éditeur, en la personne de The Irregular Corporation, société britannique que vous connaissez peut-être si vous avez touché cette année à Murder by Numbers ou Mars Horizon, et qui éditera également le prometteur TOHU du studio polonais Fireart Games.
The Good Life vous mettra dans la peau de Naomi Hayward, journaliste new-yorkaise endettée et parachutée à Rainy Woods dans la campagne anglaise, prétendument « village le plus heureux du monde ». Il s’agira ainsi d’enchaîner les petits boulots pour éponger ses dettes, tout en menant son reportage à terme et en perçant les mystères du patelin, à commencer par la transformation des habitants en chats une fois la nuit tombée, ainsi que l’horrible assassinat d’une jeune fille. Si l’atmosphère s’annonce déjà moins pesante que celle de Deadly Premonition – malgré ce point de départ pour le moins glauque – , ce synopsis et concept restent tout de même alléchants et conservent cet aspect extrêmement bizarre. Et puis la mécanique star du titre étant le chevauchage de moutons, je vous mets au défi de ne pas être rien qu’un tout petit peu emballé·es. Reste maintenant à espérer que The Good Life sorte dans un état moins déplorable que les précédents titres de Swery, qui nous a jusqu’ici habitué à de bons jeux techniquement tout pétés.
Bonus
Un album de reprises orchestrales avec Darren Korb et Ashley Barrett pour les 10 ans de Supergiant Games, ça ne se refuse pas.
Shift
Camélidé croisé touche de clavier et militant pro-MS Paint. J'aime les jeux indés à gros pixels, les platformers sadiques et les énigmes.
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