C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine et, pour ne pas céder à la morosité du début de semaine, l’indé matin met en avant une sélection de jeux indépendants sortis la semaine passée et s'attarde sur les promesses de celui qui nous a le plus tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Cette semaine, frayeurs boisées avec Midnight Scenes: From the Woods.
À force de surveiller la mer agitée que constituent les sorties indépendantes, on prend chaque point de repère possible et bien identifié dès que notre œil est accroché. Octavi Navarro, il faut remonter à la sortie de Photographs de Luca Redwood, excellent puzzle game de 2019 qui mêlait narration et mécaniques avec brio, pour trouver le premier contact qu'on a eu avec son travail ; il s'occupait alors de toute la partie artistique. Déjà, sa patte s'exposait en scènes de pixel art à explorer du regard, un détail de décor à la fois. Peu de temps après, l'artiste s'essaye au développement d'un jeu entier avec The Highway, premier épisode de ce qui allait devenir la série Midnight Scenes, sorte d'anthologie horrifique qui répondrait au format littéraire de la nouvelle ou à la série La Quatrième Dimension. Un format qui accueille aujourd'hui son quatrième opus, From the Woods.
À Fernwood Creek, centre dédié à la santé mentale dont le grand parc boisé borde un lac, Elijah a du mal à cohabiter avec les autres patients. Sa solitude, qu'il tempère en promenant l'oie de l'établissement, est perturbée à l'arrivée d'un nouveau patient, isolé et mutique. Bientôt, d'étranges événements ont lieu.
Fort de sa durée ramassée (comptez entre 1h et 1h30 pour en faire le tour) et de son prix à l'avenant, From the Woods ménage ses effets et ses rebondissements, distillant dans son trailer ce qu'il faut d'éléments pour faire naître le malaise. On apprécie déjà les quelques vues dont Navarro se fait le spécialiste, de plans larges aux gros plans détaillés, en notant au passage que le jeu cède aux sirènes de la mode avec une déformation toute cathodique de l'image. À force de suivre son travail, on identifie également les évolutions de style de l'artiste, ici avec une ligne un peu plus fine qu'auparavant, soulignée par un contour noir sur les personnages arrivé après le travail sur l'essai de mini RPG en open world The Chronicler. C'est toujours un plaisir de voir se décliner l'univers de quelqu'un sur le long terme, et l'on espère qu'Octavi Navarro continuera autant de temps qu'il le souhaite sur cette lancée dont on est friand.
Midnight Scenes: From the Woods est disponible sur itch.io et Steam depuis le 9 février.
Les autres sorties
Et comme c’est dur de faire un choix excluant, surtout en rattrapant certains jeux de la semaine passée, on vous signale également les sorties de Whackerball (30/01, Steam), roguelike qui mêle twin-stick shooter et casse-brique - on ne joue plus assez aux casses-briques -, 8-Bit Adventures 2 (31/01, Steam et GOG), qui se fait un plaisir de revisiter le JRPG à glorieux gros pixels, Spellmasons (31/01, Steam), de la tactique version roguelite qui met l'accent sur les combos magiques dévastateurs, Don't get lost (1/02, Steam), un monde ouvert procédural gratuit et accessible en multi dans lequel on peut faire des lignes d'assemblage, jamais j'y touche mais il parait que ça plait à des gens, ou de memories (3/02, Steam), nouvel arrivant dans la famille des visual novels centré autour d'amours lesbiennes.
On se penche maintenant sur ce qui est sorti cette semaine avec Waves of Steel (6/02, Steam), presque une simulation de bataille navale mais on peut faire des backflips avec les bateaux, ça c'est du pitch, Spectator (7/02, Steam), qui nous place à la surveillance des flux de caméras de sécurité devant lesquelles pourraient apparaître les monstres des plus célèbres creepy pastas, Daily Dadish (7/02, Steam, Switch et mobile), quatrième épisode de la désormais saga de platformer du papa radis, Tower Tactics: Liberation (7/02, Steam), conjuguant deux plaisirs coupables, à savoir le deck building et le tower defense, et Nadir (7/02, Steam et Switch), roguelike à construction de deck qui sort d'accès anticipé avec des illustrations toujours aussi classieuses.
Les principales sorties de la semaine à venir sont à retrouver dans les miettes de l'actu.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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