L'indé matin : Closer to Home

C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine et, pour ne pas céder à la morosité du début de rentrée, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Aujourd'hui, tant que le son est à fond, on n'entend pas le monde qui s'écroule, avec Closer to Home.

Transfuge de la bande dessinée, Cayden Bullock développe un univers visuel singulier avec Closer to Home, plein des influences de RPG étranges dont il évacue les combats au tour par tour. Restent la peur et l'angoisse, l'humour aussi, d'un titre qui invite les joueurs et joueuses à sa rencontre tout en assumant l'imperméabilité de ses tenants et aboutissants.

De Closer to Home, on en apprend plus par les avertissements qu'en donne son développeur que par le semblant d'indices qui renseignent sur son intrigue. D'eux, ressort une quête à la recherche des morceaux du père de notre personnage, une enquête entourant la disparition des enfants de la ville ou l'apparition de fissures sous l'école, d'où souffle un air glacé. Des interrogations servant une ambiance poisseuse où, parfois, on n'est que la proie de manifestations horribles, violentes et affamées. Les morts seront nombreuses, graphiques (une liste de TW est mise à disposition), mais nécessaires à la résolution de cette drôle d'histoire, en parallèle des discussions animées avec des énergumènes plus ou moins bien intentionnés.

Bullock cite Yume Nikki, Undertale et Hylics comme les influences majeures de Close to Home, qu'on devine animé par la même volonté de mettre en scène son univers, au-devant de velléités de gameplay originales. Viennent ainsi à l'esprit deux autres références connexes : Earthbound et, peut-être encore plus proche de par la bizarrerie commune des deux projets, OFF de Mortis Ghost, à la noirceur peu fréquente. Se perdre au fil des tableaux torturés et des portraits hallucinés sera une obligation, un sentiment auquel le développeur tient, mais assez frustrant pour mettre à disposition un guide de progression sur les forums pour qui en aurait besoin. Un peu intimidé par l'aura qui en émane, on ne peut toutefois dissimuler l'excitation de découvrir les recoins de cette excursion troublante.

Closer to Home est disponible sur itch.io et Steam depuis le 20 octobre. Une sortie sur iOS est également prévue.

Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties d'Altero (17/10, PC), puzzle platformer dans lequel il faut compter sur son fantôme pour avancer, The Shadow Government Simulator (17/10, PC), pour mener au pouvoir sa société secrète, Riley and Rochelle (18/10, itch.io et Steam), une enquête sur l'histoire d'un couple des années 1990, Lucy Dreaming (18/10, itch.io et Steam), point'n click farfelu qui la joue vieux jeu avec ses actions contextuelles, ou de Harmony's Odyssey (19/10, PC et très bientôt sur Switch), jeu de puzzle en 2D et 3D qui met en scène des dioramas aux couleurs saturées.

La semaine ayant été particulièrement chargée, on s'est restreint à une dizaine de titres (ceux entrés en early attendront leur sortie en 1.0), ce qui nous permet de mentionner aussi The Last Hero of Nostalgaia (19/10, PC et Xbox), qui ambitionne de revoir le souls-like avec humour, Park Story (20/10, PC et Xbox), un zelda-like avec de la transformation animale au programme, Gleeb Glob (20/10, PC), pour rajouter une dimension multijoueur, donc foutraque, au jeu de plateforme physiqué, et de Flying Neko Delivery (20/10, itch.io, Steam et Switch), au titre évocateur, qui se paie Mark Sparling, compositeur de A Short Hike, à la soundtrack. On termine en mentionnant deux sorties récentes de Selkie Harbour, dont on mentionnait en juillet la première collaboration avec Deconstructeam. Le studio valencien a récemment sorti Rêverie (septembre, itch.io), jeu de cinq minutes durant lesquelles on fait du patin à glace sur du Debussy et Sunset Shift (20/10, itch.io), où, au volant d'un camion-benne, on doit récupérer les ordures des villas d'une île paradisiaque.