L'indé matin : Angels Bleeding

C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine et, pour ne pas céder à la morosité du début de rentrée, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Cette semaine, le Soleil brille et les anges saignent dans Angels Bleeding.

Il y a presque deux ans, son Stars Die nous avait accroché l'oeil de par ses visions hallucinées de fin du monde. Aujourd'hui, Eric Juvi sort Angels Bleeding et abandonne au passage la très à la mode 3D façon PS1, elle qui fait ressortir assez naturellement le caractère grotesque des modèles façonnés. On aurait pu se dire que l'ambiance de ce nouveau titre allait pâtir de l'absence de cette béquille technique efficace. Ce n'est a priori pas le cas et le malaise n'a pas tardé à s'emparer de nous devant ce trailer à l'ambiance ciselée.

Le prophète d'un univers saturé vous a appelé à lui : Abraham a choisi son successeur. Mais la passation ne pourra avoir lieu qu'à la disparition des cinq élus. Les élus de quoi ? Qui sait, mais leur mort signera la paix du monde. C'est du moins ce qu'on attend de vous, et la traque se fera avec le masque du prophète sur le visage, une inquiétante forme évoquant un insecte aux yeux vides.

La narration d'Angels Bleeding, c'est entendu, sera d'abord servie par son évocation nébuleuse, et la découverte des niveaux tortueux donnera des pistes sur les codes de l'univers du jeu. À chacune des cinq cibles correspond un niveau ouvert, dont on nous invite à tester les limites à coups de double saut et de dash. Nos proies réagiront différemment à notre arrivée, il faudra donc agir en conséquences, prêt à se lancer dans une course poursuite ou à se défendre contre une victime tout de même parée à riposter. Ce n'est pas du côté des systèmes qu'il faudra chercher la spécificité d'Angels Bleeding, on l'aura compris, mais plutôt du côté de son décorum, qui laisse planer un mystère poisseux sur les quelques éléments qui transparaissent jusque-là.

Angels Bleeding est disponible sur itch.io et Steam depuis le 11 et le 18 novembre respectivement.

Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties de The Deep Ones (01/11, itch.io), jeu de pêche à tendance horrifique avec de la 3D rugueuse à souhait, et ce à prix libre, Beat Hazard 3 (14/11, PC), une entrée en early qui nous ramène il y a pas loin de 10 ans, The Stone Cutter and the Mountain Spirit (15/11, PC), courte aventure qui entend nous calmer un tant soit peu et développée par un studio brésilien d'une seule personne, Dungeoneers (15/11, web, iOS et Steam), dungeon crawler vraiment à l'ancienne, ce qui fait son charme, ou Goodbye World (16/11, PC et Switch), qui suit l'histoire de deux développeuses indépendantes avec un pixel art drôlement soigné.

Poursuivons avec What the Bat? (17/11, PC), nouvelle production du studio derrière What the Golf? qui se situe dans la même veine aussi stupide que rigolote, mais cette fois-ci en VR, Stronghold's Dungeon (17/11, PC), nouvelle variation autour du deck building et du dungeon crawler par un unique développeur, Nemesis: Lockdown (17/11, PC), sorte de jeu d'horreur au tour par tour, dans l'espace avec des machins aliens effrayants, Divinity (18/11, itch.io et Steam), curiosité inspirée du Théorème de Pasolini dans laquelle on parcourt une demeure aux occupants un peu perdus, et Witchpunk (18/11, PC), free-to-play où une petite sorcière fait du skate en balançant des sorts dans une ville fuschia, qu'est-ce que vous voulez de plus ?