En 2016, Amazon étalait sa volonté de conquérir encore et toujours de nouveaux marchés en lançant Amazon Game Studios. Moteur maison, annonce de jeux en pagaille, nEtfliX dU jEu ViDEo et j’en passe, les ambitions étaient énormes. Trois ans plus tard, la branche vidéoludique de la firme accumule licenciements massifs, problèmes techniques et annulation de projets.
Que sont nos Amazon Games devenus ?
Ils en avaient annoncé, des projets. Des jeux de courses, des jeux de rôle, des Battle Royale. Annoncés, et puis pas grand-chose : quasiment aucun trailer, aucune image, aucune conférence, rien de rien, comme si les projets ne dépassaient pas le stade de leur annonce.
En trois ans, seul The Grand Tour a vu le jour. Oui, ni moi, ni vous, ni personne, jamais, n’en a entendu parler, mais c’est un jeu de voiture sur PS4 et Xbox One. Il existe. Vous pouvez l’acheter. Dans le même temps, Breakaway a été discrètement passé au broyeur en avril 2018.
En plein E3, dont Amazon a été résolument absent, l’entreprise a annoncé que tous les projets à l’exception de deux étaient annulés, dont un certain nombre de jeux qui n’avaient même pas encore été annoncés. Sur les 800 employés des studios dédiés au jeu vidéo, plusieurs dizaines se sont vus ordonnés de trouver un autre emploi chez Amazon ou de bien vouloir plier bagage. Ambiance de folie dans une megacorporation à l’histoire marquée par des affaires aussi joyeuses que « l’algo qui vous licencie automatiquement » ou (voilà quelques années) « les nazis qui surveillent des hangars où travaillent des travailleurs étrangers sous-payés ».
Petit moteur maison et gros problèmes.
Si tout ceci fleure bon l’absence de projet cohérent et des actes aléatoires de management, des voix internes commencent à s’exprimer pour pointer du doigt l’un des coupables : le moteur Lumberyard, visiblement peu adapté aux contraintes modernes de développement d’un jeu vidéo, et désespérément peu adapté à la création de contenu multijoueur (tous les jeux annoncés par le studio étaient des expériences orientées multi). Pire : le Lumberyard semble invendable et si peu apte au développement que les rares projets survivants seraient désormais autorisés à utiliser d’autres outils que le moteur maison.
Seuls rescapés du massacre, Crucible, un Battle Royale dont on n’a eu aucune nouvelle depuis 2016, et New World, un MMO visiblement assez générique qui semble coincé au stade de l’alpha fermée depuis presque un an. Et Star Citizen, toujours dans les bons coups, à qui Amazon a réussi à refourguer une licence Lumberyard. Même si les trois principaux studios d’Amazon Game travailleraient également sur « des projets pas encore annoncés », l’absence d’informations sur ceux déjà en cours et l’absence d’annonces de quoi que ce soit depuis presque trois ans laissent profondément dubitatifs, dans un marché devenu incroyablement concurrentiel et partagé entre PlayStation, Microsoft, Nintendo, Steam et les nouveaux entrants Google et Netflix.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
Articles similaires
Les bonnes nouvelles de la semaine : Dreams on a Pillow, RNIB et des Game Awards alternatifs
déc. 07, 2024
L'agenda du pixel du 2 au 8 décembre 2024
déc. 01, 2024
Les bonnes nouvelles de la semaine : 2K, Nine Sols et Trombone Champ
nov. 30, 2024